Back to the USA : Deux nouveautés et une vieillerie


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Surface To Air Missive

Un nom de groupe que tes potes ne retiendront pas. Album enregistré par un seul homme de 23 ans, Taylor Ross qui n’en est pas à son coup d’essai (Dream Love, Doth, Witch Porn…)

Enregistré sous analgésiques car la légende raconte qu’il s’est déboité la nuque en jouant une partie de batterie particulièrement survoltée.

Les guitares électriques serpentent tels des sentiers de hautes montagnes un jour de bourrasques et sonnent comme si elles étaient branchées directement à ton cerveau par de longs cheveux de hardos tressés. On jurerait entendre un 33tours des Meat Puppets joué en 45.

Ils ont fait la première partie de Of Montreal lors de leur dernière tournée US.

Deux clips en un, bien vu.

Happy Jawbone Family Band

Groupe de potes de Brattleboro, la nouvelle Mecque de la musique américaine. Ils se posent en dignes héritiers des géniaux Camper Van Beethoven dont on retrouve le psychédélisme bon enfant, la loufoquerie débridée et les mesures tronquées.

Avec leur dernier album éponyme paru à la fin de l’année 2013, ils franchissent le mur de la hi-fi avec brio. Leur rock a su rester débraillé et on y croise aussi bien Rocky Balboa que la Petite Sirène. Ils ont même réussi récemment une reprise pas gagnée d’avance du tube underground de Mister T de l’agence tout risque, « Treat your Mama Right ».

Dans un monde parfait « Everybody Knows About Daddy » aurait au moins eu le succès de « Cut Your Hair » de Pavement, non ? Dans le clip, palme d’or de l’interprétation masculine pour les intenses regards caméra de Francis, le guitariste aux cheveux longs.

Barefoot Jerry

Oublié des classements du rock sudiste américain des années septantes, Barefoot Jerry est pourtant composé de requins de studio des sixties : Wayne Moss, le guitariste, joue sur Blonde on blonde de Dylan et a joué le riff de « Pretty Woman »… Leur premier album a trempé dans plusieurs cuves, CSN&Y, les Meters ou encore les Young Rascals, qu’on aurait pu croire rangés dans des laboratoires différents à tout jamais. Le mélange des tubes à essai donne un précipité par moment curieusement progressif, pour notre plus grande joie… Les albums suivants éviteront ces ornières pour emprunter les autoroutes plus balisées du rock sudiste, mais toujours avec la même excellence.

Par Vincent Mougel

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