CHRONIQUES : KIDSAREDEAD PRESENTE



Back to the USA : Deux nouveautés et une vieillerie


kad

Surface To Air Missive

Un nom de groupe que tes potes ne retiendront pas. Album enregistré par un seul homme de 23 ans, Taylor Ross qui n’en est pas à son coup d’essai (Dream Love, Doth, Witch Porn…)

Enregistré sous analgésiques car la légende raconte qu’il s’est déboité la nuque en jouant une partie de batterie particulièrement survoltée.

Les guitares électriques serpentent tels des sentiers de hautes montagnes un jour de bourrasques et sonnent comme si elles étaient branchées directement à ton cerveau par de longs cheveux de hardos tressés. On jurerait entendre un 33tours des Meat Puppets joué en 45.

Ils ont fait la première partie de Of Montreal lors de leur dernière tournée US.

Deux clips en un, bien vu.

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KARL BLAU


Karl Blau

Comme j’ai eu un 4 pistes assez tôt, j’ai toujours été sensible à la musique lo-fi, produite avec les moyens du bord, à la maison « home made », à un stade pas tout à fait professionnel. Après R. Steevie Moore, avant Ariel Pink, il y a eu Karl Blau.

J’ai découvert sa musique en 2003, il jouait de la basse dans le groupe de Laura Veirs et assurait aussi sa première partie. C’était aussi le début des concerts solo assisté par une pédale de loop. Un exercice qui laisse souvent le musicien aux prises avec sa machine et donne à entendre la construction d’un arrangement au détriment de la chanson. Avec Karl Blau c’était tout l’inverse : j’avais l’impression de voir un mec qui vient de trouver une chanson géniale l’enregistrer sur un 4-pistes, la ligne de basse, l’arpège de guitare, et des chœurs « Beach Boys » sur le pont…

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NRBQ / Enarbiquiou


NRBQ cover

Le dictionnaire du rock, le hors-série Rock&Folk des 300 incontournables, les Inrockuptibles de mes années lycée, Allmusic, les forums i love music, de rateyourmusic, Pitchfork, les tops de fin d’années, etc… Le corpus de textes que j’ai lu sur le rock depuis 15 ans ne tiendrait certainement pas sur les étagères de ma chambre. Du coup d’oeil sur internet pour checker la notation d’un album à la relecture passionnée d’un article rétrospectif sur mon nouveau groupe préféré en passant par les milliers de moitiés de pages lues au hasard dans les toilettes… Tout ça dans l’espoir de dénicher un nouveau chef-d’oeuvre, mais aussi par fascination pour ce grand roman fragmentaire des vies de rock-stars. Adulées, oubliées, méconnues, ridicules, bigger-than-life, beautiful losers… leurs succès fulgurants, tardifs, reconnaissance posthume, lente décadence ou fin tragique… Un genre littéraire à part entière. Sur le modèle de la morphologie du conte de Propp, peut-être que quelqu’un pourrait écrire une morphologie de la vie des rocks stars (Matthieu Remy?)

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CHRIS WEISMAN et BRATTLEBORO


chris weisman

A la fin du mois de janvier 2014 à St-Ouen au festival MOFO, j’ai eu la chance d’assister au très chouette concert de Happy Jawbone Family Band, dignes héritiers de Camper van Beethoven, qui excellent dans un rock foufou et lettré. Plus tard, j’ai pu bavarder un peu avec Bobby et Francis, deux sympathiques membres du groupe, originaire de Brattleboro une bourgade de 12000 habitants dans le Vermont au Nord-Est des Etats-Unis, où habite également Chris Weisman. Je leur ai demandé si ils le connaissaient. « Bien sûr ! j’ai passé la soirée avec lui la semaine dernière ! ». J’ai découvert Chris Weisman en septembre dernier, avec le multi-disque Maya Properties qu’il a posté en intégralité sur Youtube. onze parties d’environ vingt minutes chacune, 88 morceaux au total. Les chansons excèdent rarement 3 minutes et s’enchaînent sans pause comme un long morceau de rock progressif. Les moyens cependant sont plus humbles que ceux employés par nos chers dinosaures des années septante : un magnétophone 4 pistes, sa voix fragile doublée, parfois accélérée ou ralentie, une ou deux guitares et un synthé cheap type casio 80ies dans un delay un peu baveux. Parfois un peu de batterie avec la bouche. Une écoute un peu distraite pourrait faire penser à un épigone d’Elliott Smith à la sauce early chillwave (les premiers albums d’Ariel Pink).

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