PREFAB SPROUT / Steve McQueen (1985)


Prefab Sprout Steve McQueen

Quand j’ai acheté Steve McQueen, c’est simplement parce que je le connaissais de réputation. J’avais lu dans un magazine que Prefab Sprout faisait partie des héritiers des Beatles en terme d’évidence mélodique. J’ai du mettre un an à l’écouter en entier. Au début je ne passais pas les trois ou quatre premiers morceaux. J’ai persisté, essayé à nouveau, plusieurs fois, à des mois d’intervalle je réessayais, sans passer la barre des trois ou quatre premiers titres, intrigué par ce disque considéré par une poignée d’illuminés comme un des plus grands disques pop de tous les temps. Et au fur à mesure, certaines mélodies ont commencé à me hanter, mais vraiment, je les avais en tête constamment. Peut-être seulement une harmonie vocale ou un arrangement au clavier… du coup j’ai réécouté et à force, il a bien fallu que les chansons défilent. Sans y faire trop attention je me suis attaché au son, à la production, à la mélancolie des mélodies, aux changements d’accords aventureux… le mal était fait. J’étais obsédé par un morceau tout entier. La deuxième grande étape aura été l’inspection du texte de cette chanson, « Bonny », ou peut-être était-ce « Appetite », ou « Goodbye Lucille #1 » — à vrai dire j’ai oublié tant elles me paraissent indissociables aujourd’hui. Les textes de Paddy McAloon sont d’une poésie folle, je lui trouve très peu d’équivalents à ce niveau… Aujourd’hui l’album tout entier résonne en moi d’une façon que je n’aurais jamais pu soupçonner, et paradoxalement, alors que je suis le premier à avouer que son opacité est bien réelle, je ne peux que qualifier ses chansons de limpides, claires, évidentes. Il y a vraiment un déclic, je n’avais jamais connu ça comme ça. un jour, paf, ça te bouffe, à travers un son de clavier céleste, la voix de Wendy qui semble transpercer les nuages ou une simple phrase comme « Life’s not complete ’til your heart’s missed a beat ». Un jour tu réalises que t’as jamais entendu un truc pareil. Le chanteur de Maximo Park en parle bien mieux que moi.

par Johan D


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