Robbing Millions

Membres : Lucien Fraipont (guitares/chant), Gaspard Ryelandt (chant/artwork), Daniel Bleikolm (claviers), Raphaël Desmarets (basse), Jakob Warmenbol (batterie)

Ville : Bruxelles

Depuis : 2013


Discographie

Robbing Millions - Ages & Sun Ages & Sun (EP | 2013)

1. Tenshinhan / 2. Ritualistic / 3. Ages and Sun / 4. Cellophane / 5. I Didn’t Realize / 6. Kitchens Girls

Robbing Millions - Dinosaur Dinosaur (Single | 2014)

1. Dinosaur

Lonely Carnivoire (EP | 2014)

Lire notre revue de l’EP

1. Dinosaur / 2. Hand in Hand / 3. Waverly Hills / 4. Bigfoot / 5. Warder


Subjective présente Robbing Millions

J’ai toujours eu un penchant pour les groupes où l’on sent que les musiciens ont une maîtrise de leur instrument et qu’ils la restituent à leur public avec justesse et parcimonie. Je n’aime pas la virtuosité quand elle n’est qu’un moyen décharné d’empiler les notes, je la préfère quand elle se fait le véhicule de structures et de couleurs musicales originales et innovantes. En bref, la forme au service du fond, et non l’inverse. Car je crois que dans mon esprit, il existe une limite assez claire entre les musiques techniques démonstratives où les partitions sont au service de la dextérité des doigts des musiciens et celles où la technicité des morceaux n’est qu’un élément parmi tant d’autres, un champ de possibilités permettant de désosser les structures pop jouées à l’avance, de creuser vers des sonorités parfois dissonantes.Ce sont sur ces principes que surfent les cinq de Robbing Millions. A l’écoute de leur premier EP, Ages and Sun, la première chose qui m’a sauté aux yeux, c’était justement la prouesse technique qui se cache derrière des morceaux efficaces, en apparence pop. Quand on met Ages and Sun dans le lecteur et qu’on lance le premier titre, « Tenshihan », le gimmick de guitare met de suite les pendules à l’heure. C’est peut-être une influence des radios belges, telle que Classic 21. En France, pour entendre un morceau de Led Zep ou de Ten Years After, il faut trouver le bon canal, la perle rare. Mais je m’égare, et les choix éditoriaux des radios n’ont sûrement rien à voir là-dedans. Toujours est-il qu’à mon avis, Robbing Millions fait partie de ces groupes qui réintroduisent la virtuosité dans le rock, et d’autant plus dans le rock indé. Car mis à part un panthéon de rock stars sur-médiatisées, les groupes qui en font des caisses en la matière ne sont pas toujours les plus appréciés : les soli trop étirés sont parfois perçus comme des objets musicaux que seul un petit groupe de geeks apprécie, ravis de s’ébahir devant la mobilité des doigts de leurs starlettes. C’est peut être l’époque d’un changement. Le retour des virtuoses, qui se mélangent désormais aux paysages complexes des musiques actuelles, où coexistent musiques sans solo, soli radiophoniques chronométrés et soli d’improvisation. On peut lire dans les blogs spécialisés que Lucien Fraipont, guitariste et grand manitou de Robbing Millions, est aussi un as du jazz, officiant dans de nombreuses formations de la capitale belge tel que Winchovski. La filiation se trouve donc aussi dans le jazz, et on est pas surpris d’entendre des partitions de guitares où le poids de chacune des notes est géré au millimètre. Pourtant, les Robbing Millions sont bien loin d’une filiation trop évidente avec certains genres, certains classiques. Ils semblent avoir digéré une flopée d’influences variées qu’ils assemblent au gré de leurs envies pour construire ce qui m’est apparu somme toute comme un ovni de la scène rock indé. Les registres abordés sont innombrables, on y trouve une pincée de folk, une once de jazz, un zeste de transe ; bref, un gloubi-boulga à la recette complexe. Mais j’ai l’impression que pour eux, le nerf de la guerre, c’est le trip. Poussez à fond votre ampli et enfoncez deux fois la touche « skip » pour arriver au troisième morceau, celui qui porte le nom de l’EP, « Ages and Sun ». L’intention est assez claire : faire planer. Psychédélique, le mot est lâché. Les voix jumelles se superposent, la basse danse là où on ne l’attend pas, les nappes de clavier apaisent le mouvement… On s’embarque en deux mesures dans leur univers et on oublie finalement assez rapidement que ces cinq fantastiques connaissent leurs gammes sur le bout des doigts.Par Nicolas Fait

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