cheveu



CHEVEU / 1000 Mille


cheveu - 1000 mille

A l’instar du magnifique collage en étiquettes de fruit qui orne la pochette de l’album, il faudrait, pour parvenir à décrire 1000 mile, assembler savamment un bon milliers d’étiquettes en tout genres. On pourrait dire qu’il s’agit de weird pop punk noise symphonique lo-fi, ou encore, pour faire court de shitgaze philharmonique, aussi douteuse que soit cette appellation. Car les envolées de cordes y côtoient des guitares et un chant saturées, soutenu par des boites à rythmes hip hop, le tout parsemé de sons électro hétéroclites. Une fusion, qui loin d’être indigeste, donne à l’album un son qu’on distinguerait entre mille ( je vous ai épargné les jeux de mots capillaires, alors je me permets).

Cette identité sonore forte n’empêche pas les différents morceaux qui composent l’album d’être aussi divers que leurs titres le laissent présager…entre le délire symphonique de Quattro Stagioni, l’hystérie pop de Charlie Sheen, le distordu hip hop de Sensual Drug Abuse ou encore l’inquiétante berceuse Bonne Nuit Chéri, on ne trouve pas la moindre once de monotonie. Cheveu se réinvente toujours, se joue des conventions muscales et des codes, s’amuse avec les contrastes, le tout avec humour et brio. Et ça, c’est difficile.

Mais j’arrête là avec ces considérations qui pourraient vous méprendre sur la nature de cet album : 1000 Mille se prête bien mieux aux sautillements et aux scansions à tue-tête qu’à la dissection analytique. Les concerts l’illustrent parfaitement, et alors que je m’attendais à y trouver une audience de mélomanes dodelinants et un peu blasés, le public (au moins en partie ) jumpait gaiement, comme des adolescents folâtres à leur premier concert de Slikpnot.

par Aude Wyart

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