CHRONIQUES : LILT PRESENTE



ROBERT WYATT / « Alifib » (1974)


Robert Wyatt Rock Bottom

Le chef d’oeuvre absolu de la musique sous-marine, c’est l’album Rock Bottom, de Robert Wyatt. Il y a sans doute plein de trucs super intelligents à dire sur ce disque, mais moi, ce qui me fait chavirer, c’est son côté complètement subaquatique. Comme si tu flottais dans les profondeurs d’un rêve étrange. Ma préférée, c’est « Alifib ». J’adore ce que ce vieux barbu chante dans une langue incompréhensible, ça me fait complètement planer, je trouve ça d’une beauté indescriptible. C’est de la musique toujours en déséquilibre, différente de tout ce que je peux connaître. Voilà, j’écoute ça, et j’ai l’impression de nager avec les tritons, très, très lentement. Toi aussi, tu peux éprouver cette sensation, tout à fait légalement, en cliquant ci dessous.

par Camille Hardouin

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BRIGITTE FONTAINE @ Le Trianon, Paris, 30.01.2012


brigitte_fontaine- Live

[Hier] soir concert de Brigitte Fontaine
grande prêtresse en robe noire
devant une foule hurlante de fidèles
Je ne me souviens plus très bien si j’ai rêvé
ou si j’ai vraiment vu

Areski très digne en costume blanc
elle égrenant des mots d’une voix parfois lente et douce
parfois rauque et hurlante

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CHEVEU / 1000 Mille


cheveu - 1000 mille

A l’instar du magnifique collage en étiquettes de fruit qui orne la pochette de l’album, il faudrait, pour parvenir à décrire 1000 mile, assembler savamment un bon milliers d’étiquettes en tout genres. On pourrait dire qu’il s’agit de weird pop punk noise symphonique lo-fi, ou encore, pour faire court de shitgaze philharmonique, aussi douteuse que soit cette appellation. Car les envolées de cordes y côtoient des guitares et un chant saturées, soutenu par des boites à rythmes hip hop, le tout parsemé de sons électro hétéroclites. Une fusion, qui loin d’être indigeste, donne à l’album un son qu’on distinguerait entre mille ( je vous ai épargné les jeux de mots capillaires, alors je me permets).

Cette identité sonore forte n’empêche pas les différents morceaux qui composent l’album d’être aussi divers que leurs titres le laissent présager…entre le délire symphonique de Quattro Stagioni, l’hystérie pop de Charlie Sheen, le distordu hip hop de Sensual Drug Abuse ou encore l’inquiétante berceuse Bonne Nuit Chéri, on ne trouve pas la moindre once de monotonie. Cheveu se réinvente toujours, se joue des conventions muscales et des codes, s’amuse avec les contrastes, le tout avec humour et brio. Et ça, c’est difficile.

Mais j’arrête là avec ces considérations qui pourraient vous méprendre sur la nature de cet album : 1000 Mille se prête bien mieux aux sautillements et aux scansions à tue-tête qu’à la dissection analytique. Les concerts l’illustrent parfaitement, et alors que je m’attendais à y trouver une audience de mélomanes dodelinants et un peu blasés, le public (au moins en partie ) jumpait gaiement, comme des adolescents folâtres à leur premier concert de Slikpnot.

par Aude Wyart

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DIEGO PALLAVAS / Punk, Plastic, etc… (2005)


Diego Pallavas Punk Plastic Etc

Lorsque j’ai entendu Diego Pallavas pour la première fois, en 2007, je me suis dit qu’il s’agissait sûrement d’un groupe punk français de référence des années 80 : un son rock’n’roll très nerveux, des paroles cyniques parsemées d’argot suranné et portées par une voix à l’accent assez peu commun, que j’étiquettais alors loubard en cuir noir d’il y a trente ans. En tout cas, comme c’était vraiment très bien, je me suis risquée à demander ce qu’on écoutait là, à peu près assurée de me faire fustiger pour ma méconnaissance des vieux classiques, et prête à endurer un laïus sur l’hagiographie du punk français.

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VINCENT GALLO / When (2001)


Vincent Gallo When

De toute façon, Vincent Gallo fait exclusivement des choses démesurément belles. Le personnage en lui-même est complètement borderline, il s’est fait un (alter)ego horrible, raciste, homophobe, misogyne et complètement mégalo, qui est à la fois vaguement vrai et une pose artistique incompréhensible. Ce type est une énigme fascinante. Parce que c’est quand même un peu un con, tout le monde le dit, c’est impossible de bosser avec lui, mais il finit toujours par faire des chefs-d’oeuvres, ou des performances d’acteur hallucinantes.

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