Gulcher


Les débuts de Gulcher remontent à 2003 ?

Alexander Faem : Au départ, le groupe s’est construit autour de Laurence et moi. Très rapidement, Ronan et Alexandre sont venus se greffer. Pour le nom du groupe, on s’est inspiré d’un roman de Richard Meltzer. En fait, « gulcher » est dérivé du mot « culture » dans l’argot américain.

Est-ce que le groupe jouait le même style de musique qu’aujourd’hui ?

Alexander Faem : Dans l’ensemble oui.

Ronan Queffeulou : Ça a été un peu plus post-punk au début… On a sorti un premier EP, You Girls. C’est à partir de ce premier titre qu’on a très rapidement progressé.

Et le style s’est façonné de façon spontanée, ou bien est-ce que ça a été une décision concertée ?

Alexandre Rouger : Ah, non pas du tout. Spontanément, on a accordé nos influences. Au niveau de la création, tout se passe toujours un peu de la même manière. Alexander arrive souvent avec un riff ou un accord de guitare comme première base. Ensuite on le retravaille tous ensemble. Une alchimie de groupe naît à partir de ce point.

Ronan Queffeulou : Chacun apporte ses idées.

Alexandre Rouger : On a toujours voulu faire des chansons pop. Ça, c’est clair… Mais en tous cas, il n’y a pas d’idée de départ sur ce à quoi on veut aboutir. Sauf peut-être Alexander, parce que c’est l’homme de la vision !

Johan D : Avant tout, l’idée est de faire un bon morceau. Quand on travaille sur une chanson, elle va évoluer au fur et à mesure que chacun y apporte quelque chose.

GULCHER18_LD« Alexander, parce que c’est l’homme de la vision ! »

Pour revenir à l’historique du groupe…

Alexandre Rouger : Le premier EP en 2005, le premier album,After Nature, en 2006.

Alexander Faem : On a tourné jusqu’à fin 2007. On était sur un petit label qui a fait faillite depuis…

Alexandre Rouger : C’est vrai qu’il y a eu un concours de circonstances, entre le label qui a fait faillite, le fait que chacun d’entre nous avait des projets en parallèle, et le fait que notre chanteur était moins motivé… Ensuite, on a repris « instrumentalement ».

Sans chanteur, donc ?

Ronan Queffeulou : On a commencé à écrire de nouveaux titres à trois, dans l’idée de trouver un chanteur plus tard.

Johan D : D’ailleurs »Bird Nine », le nouveau morceau, existait avant mon arrivée. Il a beaucoup bougé, mais il y avait une maquette sans chant au départ.

Pourquoi ne pas avoir attendu de trouver un chanteur avant de recommencer ?

Ronan Queffeulou : On n’avait pas envie de perdre de temps ! On s’est dit qu’il fallait s’y mettre, qu’il fallait écrire, et qu’on pouvait déjà bosser la musique sans chanteur. Le chant allait venir, on le savait…

Ronan Queffeulou : On avait fait quelques titres avant le départ de Laurence sur lesquels il n’avait pas réussi à trouver de paroles et à placer sa voix, donc ça a été avorté, mais on en a gardé quelques idées.

GULCHER12_LD« Le chant allait venir, on le savait »

Et donc toi, Johan, quand arrives-tu ?

Johan D : J’arrive en janvier 2009. Au départ, ils m’ont fait écouter trois, quatre nouveaux morceaux en studio. Je me souviens avoir aimé la majeure partie de ce que j’avais écouté. L’idée était de mettre du texte et de trouver des mélodies vocales. Donc il y a certains morceaux qui ont beaucoup bougé et d’autres pour lesquels je n’ai fait que m’adapter.

Alexandre Rouger : C’est le processus de création. Ça bouge constamment et, jusqu’au moment de l’enregistrement, c’est susceptible d’évoluer.

Johan D : On se voit très souvent ; on répète quasiment tous les jours depuis un an. On fait des répétitions à la maison, principalement pour travailler les arrangements et l’écriture. En studio, on se focalise davantage sur la mise en place rythmique — ce qui colle, ce qui ne colle pas. Tout est équilibré dans le groupe.

Alexander Faem : En plus, on reste très organique. Même si certains morceaux peuvent être dansants ou electro, tout est joué par des instruments.

GULCHER06_LD« Très organique »

Il s’est écoulé relativement peu de temps entre l’ancien et le nouveau groupe. Au niveau musical, qu’est-ce qui vous a fait évoluer ?

Johan D : Il y a déjà une chose qui change. C’est peut-être prétentieux pour moi de dire ça, mais Laurence n’était pas tant un chanteur qu’une personnalité. Je ne dis pas que moi, je suis un chanteur ! Mais on est complètement différent quant à l’approche du chant. Je crois que son approche était plus basée sur des intonations, avec un côté un peu parlé, tandis que je travaille peut-être davantage le côté mélodique… Ca nous oblige à changer un rythme à la fin d’un couplet — et du coup, on va aussi changer le refrain. Bref, il apportait quelque chose de complètement différent.

Alexandre Rouger : Et puis, entre les derniers morceaux qu’on a composés pour l’album et le nouveau Gulcher, il s’est écoulé deux, trois ans. On a chacun eu nos projets, on a évolué musicalement, et nous n’avons plus tout à fait les mêmes envies…

Alexander Faem : En plus, on se nourrit beaucoup de l’actualité musicale. On est féru de musique. On en achète et on en consomme énormément. Ça joue aussi sur notre son.

Johan D : Personne n’est enfermé dans un style précis. On est tous très ouverts, même si chacun a sa spécialité. Il n’y a donc pas de canevas, et il est possible que ça continue à évoluer…

Alexander Faem : Je pense qu’on ne pourra jamais faire deux fois le même album.

Donc aujourd’hui, vous ne jouez plus les anciens morceaux ?

(à l’unisson) : Si !

Alexandre Rouger : Vis-à-vis du public, c’est normal. Les gens ont encore envie d’écouter certains morceaux. Donc nous continuons à travailler des titres de l’ancien répertoire, tout en les adaptant à la nouvelle formation.

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