Gulcher


Ronan Queffeulou

Ronan Queffeulou : Avant de faire de la batterie, j’ai commencé par la guitare au collège. La batterie est venue un peu par hasard. Pendant les répétitions, j’étais toujours intrigué par cet instrument. J’y suis venu petit à petit, en autodidacte. Quand on a formé notre premier groupe avec Alexander, on avait besoin d’un batteur et je me suis lancé. Par la suite, j’ai pris quelques cours dans une école de musique pour avoir des rudiments de jazz. J’ai naturellement laissé de côté la guitare, parce que je progressais beaucoup plus vite à la batterie. C’était vraiment fait pour moi.

Avant Gulcher, j’ai été dans pas mal de groupes. Le premier dans lequel j’ai joué de la batterie s’appelait Woozie. On s’est séparé, et puis je suis parti tenter ma chance en Angleterre. J’y suis resté quatre, cinq ans, mais sans grand succès. En 2003, je suis rentré et j’ai rejoint Gulcher qui avait commencé depuis quelques mois.

Au début, j’étais très branché alternatif, Nirvana, quelques groupes punk français, comme Ludwig Von 88. Aujourd’hui, on garde un peu ces influences, même si nos styles ont forcément beaucoup évolué.

Alexandre Rouger : Et le punk reste un état d’esprit. Tout le côté Do It Yourself nous correspond vraiment bien.

Alexander Faem

Alexander Faem : J’ai voulu être contrebassiste quand j’étais gamin et je n’ai jamais pu le devenir, donc je me suis mis à la guitare. A l’école de musique, il n’y avait pas de contrebasse, donc j’ai pris la guitare classique. En fait, ce n’est pas un instrument que j’aime beaucoup…

Johan D : … Tu en as juste cinquante ! (rires)

Alexander Faem : C’est de l’amour vache avec la guitare ! Pour revenir à mon parcours… j’ai été bassiste dans plusieurs groupes. J’ai joué avec Ronan à Rouen. On était un peu dans le sillage de Tahiti 80 [également de Rouen, ndlr], donc ça ne marchait pas trop mal. Avec Ronan, on s’est retrouvé en 2003, pour Gulcher.

Je mène aussi une carrière un peu parallèle. Je fais des albums solo. J’ai sorti le premier en 2002 qui s’appelait Tribute To Alain Delon And Jean-Pierre Melville avec des artistes un peu connus, comme Bertrand Burgalat, Ariel Wizman. Je m’occupais de la musique. Ça a eu un petit écho à l’époque. L’année dernière, j’ai sorti un deuxième album, Agent 238.

J’adore toutes les musiques, que ce soit la musique africaine, asiatique, classique, le rock, le punk. Je ne peux pas me prononcer pour un style en particulier. Dès qu’il y a une émotion qui sort, j’adore. Je collectionne les vinyles, et dans ma discothèque j’ai vraiment des choses complètement différentes les unes des autres.

GULCHER08_LD« J’ai voulu être contrebassiste »

Alexandre Rouger

Alexandre Rouger : J’ai commencé à la guitare quand j’étais lycéen. J’ai fait des petits projets, mais rien de très construit. Ca n’avançait pas. Ensuite, j’ai rencontré le groupe. Ils avaient besoin d’un guitariste ou d’un bassiste, ce n’était pas clair à l’époque. Laurence (premier chanteur de Gulcher — période tréma, ndlr]) m’a fait écouter quelques démos et j’ai retravaillé les lignes de basse : c’est comme ça que je m’y suis mis. J’avais toujours eu une grande sensibilité pour cet instrument.

Je fais partie d’un autre groupe qui s’appelle Bovary — nous allons d’ailleurs bientôt sortir un album. Et je continue aussi avec Alexander dans son projet solo ; je l’accompagne sur scène.

Musicalement, un de mes plus gros chocs a été Michael Jackson avec Dangerous. Je l’ai longtemps renié et finalement, c’est un album que j’apprécie beaucoup quand je le ré-écoute. Dans les années 1990, j’étais très rock indé américain. Les Pixies m’ont beaucoup marqué. Les Pixies et tout ce qui va autour : Pavement, Sebadoh, Sonic Youth… Après, je suis revenu à la brit pop, notamment les Beatles.

GULCHER03_LD« Un de mes plus gros chocs a été Michael Jackson »

Johan D

Johan D : Je ne joue d’aucun instrument. J’apprends le tambourin en ce moment, si l’on peut dire. Plus petit j’ai essayé le piano, mais ma prof me faisait jouer du Bartok, ce qui m’a un peu rebuté.

Au niveau du chant, ça remonte à très longtemps. Quand j’étais petit, je regardais Michael Jackson en boucle à la télé et le côté chanteur me plaisait. En 2005 je suis monté à Paris et j’ai bossé pour Versus Magazine, qui est ensuite devenu Noise.

J’avais entendu parler de l’album de Gulcher donc j’ai contacté le groupe et c’est Alexandre m’a filé un disque, je l’ai écouté et j’ai adoré. Donc j’ai fait une chronique dithyrambique de l’album…

Avec Alexandre avec qui j’ai fini par sympathiser, on a fait des petits trucs au Motel pour leurs soirées Tribute. On a commencé par les Kinks et ensuite on a absolument voulu faire les Beatles… On a répété deux trois chansons avec lui et quelques potes. À ce moment là, Gulcher était un peu en pause, parce que Laurence était déjà parti. Finalement, il y a un an, Alexandre m’a appelé en me proposant de venir chanter, parce qu’il avait bien aimé ma voix. Ce qui est marrant quand on y repense, c’est que ma chronique d’After Nature finissait par l’exclamation : « Vite, un deuxième disque ! ».

Alexandre Rouger : Tu es un peu en train de vivre un rêve !

(rires)

Johan D : J’écoute beaucoup de rap, surtout américain… Ca ne s’entend peut-être pas trop sur Gulcher. En fait, j’ai même un gros blocage là-dessus : on a essayé de faire du spoken word, mais je n’y arrive pas. Sinon, j’ai été bercé par pas mal de variété française. J’aime beaucoup Julien Clerc, du moins ce qu’il a fait avant 1977, qui est monstrueux. Depuis 2003-2004, je me suis remis au rock ; c’est ce que j’écoute le plus aujourd’hui. Je suis assez pop ; j’aime beaucoup tout ce côté « orfèvre ».

GULCHER01_LD« En train de vivre un rêve »

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