TEXTES
Midget! au café diskaire
Hier soir fut tenue une soirée au café diskaire, petit bar où l’on peut acheter des disques, comme son nom l’indique. Quelle formule merveilleuse : une main pour le verre, l’autre pour fouiller dans les CD. La taille du lieu lui confère une ambiance intimiste qui sied parfaitement aux concerts acoustiques auxquels vous pouvez parfois assister. En l’occurrence, Sam Nolin avait organisé une soirée à laquelle Delphine Dora et Midget! allaient se joindre.
Midget!, vous savez, notre obsession du moment. Nous avons eu le privilège de les voir en concert. L’album Lumière d’En Bas mérite amplement d’être écouté en live, chaque chanson y prend une dimension concrète au travers du duo, transcendé par le souffle des mesures, animé par l’ambiance rêveuse des mélodies. Cet état d’âme m’a paru contagieux et pas une personne dans le public ne m’a semblé épargnée. Mais qui pourrait rester insensible à la douceur et à la force des compositions de Midget! ?
Il ne nous reste qu’à attendre impatiemment le prochain concert.
« Mais cet air, il va nous manquer
Le long des soirs, dans les cafés »
Par Nico Fait
Crédit photo : Rodrigue Bryselbout
Merry Melodies avec Hard Working Boss : 19 juin au Motel (Paris 11)
Le mois dernier, Jim Sheppard s’était résolu à annuler sa soirée Merry Melodies à cause d’une fâcheuse fracture du bras. Trente et un jours lui ont suffi à retrouver vigueur osseuse et agilité musculaire… mais aussi à boucler Bonjour Fucker, le premier album de Hard Working Boss, qui vient tout juste de sortir chez Microcultures.
Rendez-vous demain soir (mercredi 19 juin) au Motel, Paris 11. Vous y constaterez que Hard Working Boss possède tous les attributs du songwriter de génie. En particulier des chansons géniales.
Midget!
Ah Belgique, terre plate et verte, tu recèles d’une scène, de lieux, de groupes, d’initiatives, toutes aussi riches les uns les autres, que nous serons bien tentés d’envier. Tu es terre d’accueil aussi, pour Midget!, groupe parisien, désormais installé à Bruxelles-Capitale.Pas d’offense mon ami, car de là-bas, sans oublier de venir de visiter, ils t’attaquent, ils s’immiscent dans ton esprit et le parsèment de flèches fraiches et sincères.
Ne sois pas inquiet, Midget! contrôle et te sortira à sa guise de ta douce torpeur. Une voix s’élancera, douce mais sure, puis une autre, grave et chaude et elles te guideront dans ton errance. Tu vois, tu es loin maintenant et tu n’as même pas pris le temps de te retourner. Ils ont gagné, ils t’ont bien eu. Une fois, que tu auras mis ta fierté maladroite de côté, tu seras auprès d’eux, tu seras avec nous. Désormais, tu es savant, mon ami. N’oublie pas, Midget! t’attend, ne résiste pas, ne sois pas stupide et fonce, tout droit.
Par Fabien Hellier
Crédit Photo : Julien Bourgeois
WOLVES & MOONS / Brother
Prends un plaid, quelques fruits frais, un livre de John Fante ou d’Henry Miller et Brother, le dernier EP de Wolves et Moons. Monte sur ton vélo et pédale jusqu’à la prochaine forêt. Trouve un endroit à l’ombre où l’herbe et moelleuse et déguste le tout allongé avec une clope à la main.
Par Nicolas Fait
RÊVE / Cosmic Belly
Subjective avait fait la connaissance de Julie Fossaert en 2011, quand nous avions rencontré le groupe lillois Peru Peru, pour qui elle joue de la basse, du clavier et chante, entre autres. Elle sort aujourd’hui le premier EP de son projet solo, Rêve.
Cosmic Belly / Ventre Univers, est un titre-programme pour une musique résolument intimiste. En cinq titres, Julie Fossaert explore la dichotomie entre l’intérieur et l’extérieur du soi. Quand le monde réel, froid et sauvage, est passé au crible du sensible, il fait naître dans l’univers intérieur et apaisant une douce mélancolie, où animaux et éléments naturels sont les manifestations totémiques de courants psychiques sous-jacents.
Plus simplement, Cosmic Belly s’apprécie par une de ces tièdes soirées de printemps où on s’assoit dans son jardin, un thé vert à la main, pour oublier la journée qui prend fin.
Par Thomas Darras
Wolves & Moons au Sentier des Halles
Wolves & Moons nous ont offert un concert intime et charmant, comme s’ils nous invitaient à un diner aux chandelles. Ils nous ont séduit par des douceurs folks, des compositions intenses et entreprenantes et évidemment par l’air de ne pas y toucher de Richard Allen… Ne jouant pas les vierges effarouchées nous nous sommes éperdument laissés prendre par ce tourbillon ravageur. Merci pour ces chandelles, elles tournent encore au-dessus de nos têtes.
Par Ed
Crédit photo : Sabine Swann Bouchoul
A.P Witomski / Blue Happiest
Les périodes bleues sont toujours très belles. Il y a bien sûr celle de Picasso, au début de sa carrière. Il y a celle de Godard, lorsque Pierrot le fou, incarné par Belmondo, se tartine la figure de peinture bleue. Il y a évidemment celle Kieslowski, avant qu’il ne passe au Blanc puis au Rouge, et bien sûr celle de Kechiche, avec son film et sa palme. Il y a les Blue Moods et le Kind of Blue de Miles Davis.
Georges Bataille écrit le Bleu du ciel, Romain Gary lance Morel, le héros des Racines du ciel , « se perdre complètement dans la poursuite du bleu ». Le bleu est beau.
Une couleur obsédante, surtout en monochrome, que l’on retrouve dans chacun des titres du dernier EP d’A.P Witomski. Plongez dans Blue Happiest, pour sortir du gris, en attendant les douceurs d’un été qui tarde à se montrer. Mais n’oubliez pas, au dessus des nuages, le ciel est toujours bleu.
Par Nicolas Fait