BERTRAND BELIN, FRANCOIS MOREL et OLIVIER DAVIAUD / Pensez à moi (2011)


Belin Morel Daviaud Pensez A Moi

Un disque qui m’a plu dernièrement : 9 chansons de jeunesse de Brassens.

Georges Brassens est connu.

Il s’est rendu célèbre sûrement, parfaitement et pour longtemps en écrivant des chansons, dont la fausse simplicité a permis à des générations d’entonner, menton levé, des refrains d’un niveau de langage peu commun. Je connais, personnellement, un petit bout de ces chansons, certaines par cœur, et elles me surprennent toujours, forme et fond en tiroirs d’Alice, parce qu’à mesure que je grandis (ou vieillis), le sens grandit lui aussi, et les chansons deviennent, pour certaines, de nouvelles chansons.

Olivier Daviaud est moins connu du grand public.

Il travaille pourtant avec les meilleurs et est le meilleur pour beaucoup. Il est violoncelliste, pianiste, chanteur, et c’est un arrangeur fantastique. Ses dernières collaborations, de Higelin à Dyonisos (on le trouve également en ce moment sur scène aux côtés du nécessaire, indispensable Bertrand Belin), l’ont mené au cinéma, et plus précisément à Joann Sfar. Il a réarrangé tous les morceaux du Gainsbourg, Vie Héroïque, et composé la musique du Chat Du Rabbin.

Puis, 9 textes écrits par Brassens, du temps de sa prime jeunesse, et confiés à Olivier Daviaud.

9 textes qui, à l’époque, n’ont pas eu leur musique.

Et c’est là que le temps nous joue son fameux tour.

Olivier Daviaud n’a pas écrit des musiques pour ces textes, il n’a pas non plus évoqué l’ombre, le fantôme de Brassens, pas plus qu’il n’a composé de chanson d’Olivier Daviaud. Il a tout simplement composé 9 chansons de Georges Brassens, des vraies, sans ajout de style, ni fanfaronnades, ou encore d’essai d’actualisation.

Et quel meilleur hommage que celui-ci ?

On a rajouté au temps qui passe un petit bout de temps supplémentaire, où l’on trouve grâce, élégance et ce trait radical, sans compromis, que l’on redoute de voir mis au rebut, tant que l’on confondra simplicité et facilité.

C’est donc de la joie que je ressens lorsque j’écoute ce disque, de la joie, oui, parce que là je suis archéologue et que je viens de mettre la main sur un objet et que je pense à cette autre main d’avant, qui avait tenu l’objet aussi, et je me dis que le temps, à cet instant nous réunit plus qu’il nous sépare!!

Trois personnes chantent sur le disque : Olivier Daviaud lui-même, Bertrand Belin et François Morel, chacun trois chansons, trois belles voix idéales pour 9 morceaux magnifiques, et Joann Sfar a illustré le livret.

Alors si tu ne connais pas Brassens, la chronologie veut que tu commences pas ce disque-ci, qui t’emmènera vers les autres, et tu as bien de la chance.

Si tu connais Brassens, la chronologie aussi te suggère vite de voir ce qui a été fait au commencement de ce que tu aimes déjà, et te fera écouter avec excitation, et stupéfaction, ces 9 chansons que tu ne connais pas encore, chanceux !

Par Fiodor Dream Dog


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