VINCENT GALLO / When (2001)


Vincent Gallo When

De toute façon, Vincent Gallo fait exclusivement des choses démesurément belles. Le personnage en lui-même est complètement borderline, il s’est fait un (alter)ego horrible, raciste, homophobe, misogyne et complètement mégalo, qui est à la fois vaguement vrai et une pose artistique incompréhensible. Ce type est une énigme fascinante. Parce que c’est quand même un peu un con, tout le monde le dit, c’est impossible de bosser avec lui, mais il finit toujours par faire des chefs-d’oeuvres, ou des performances d’acteur hallucinantes.

Ce qui me plaît par dessus tout chez lui, c’est sa manière de considérer que la lenteur et la provocation sont un couple artistique parfait. Je suis mille fois d’accord avec cette idée, dont le meilleur exemple est The Brown Bunny, qu’il a réalisé et dans lequel il joue (évidemment) le personnage principal. Mais je suis aussi complètement tombé pour elle, comme dirait Pascal Obispo, pour son autre film, Buffalo 66. Il vous fait vous sentir complètement midinette, vous donne envie d’avoir des chaussures de bowling à paillettes, et surtout d’écouter en boucle « MoonChild », la merveilleuse chanson de King Crimson. Si vous n’avez pas encore vu ce film, ne mourrez pas tout de suite, ce serait donc dommage. Mais ce dont je voulais surtout parler, c’est When, son album. C’est un peu comme de la ouate arc-en-ciel, dont tomberaient des jolies images de cul. C’est très lent, très beau, très simple, vaguement érotique. C’est comme se réveiller le matin avec son amoureux. On a l’impression qu’on ne s’en lassera jamais, qu’on veut rester là pour toujours. C’est ça, When.

par Camille Hardouin


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