CHRONIQUES : STUDIO PARADISE PRESENTE



Back in Brazil (compilation de Gilles Peterson, 2006)


Gilles Peterson Back In Brazil

Gilles Peterson est un type qui te fait tellement découvrir de bons sons que tu n’auras jamais assez de gigas disponibles pour tout stocker. Avec une centaine de compilations à son actif, c’est sûrement l’un des DJs les plus importants de ces dernières années. L’émission « Worldwide » sur Radio Nova, BBC 1, J-Wave au Japon et quatorze autres stations dans le monde entier, c’est lui. Son site Searching for the Perfect Beat résume bien sa démarche : explorateur, parfois archéologue de la musique, il est toujours à la recherche de sons nouveaux pour diffuser la bonne parole musicale.

Avec l’album Back in Brazil, il nous présente ce qui se fait de mieux depuis des années au pays de la samba. Vous ne serez pas déçus du voyage. De l’ancienne à la nouvelle école, il ne se contente pas de nous faire écouter des bijoux des années 60-70 (« Nana » de Wilson Simonal ou « Todas Aque Las Coisas » de Luisito), mais également des découvertes qu’il a fait sur place dans un style plus électro, hip-hop, reggae dub, funk voir drum&bass. On sent bien que la musique brésilienne ne se cantonne plus à un seul genre (surtout avec la nouvelle scène reggae funk de Rio), elle s’ouvre à toutes sortes d’influences tout en gardant son originalité et sa fraîcheur caractéristique.

Après avoir écouté cet album on se sent plus érudit…

par Thomas Pégorier

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LABI SIFFRE / « I got the… » (1975)


Labi Siffre

Ce titre mythique, je l’ai fait découvrir à Francè en arrivant à Marseille et depuis, j’ose le dire, ça a changé sa vie à jamais ! Labbi Siffre, ce type est un génie pour placer dans un morceau de pure soul une seconde partie sortie de nulle part proposant un beat qui deviendra culte pour toute une génération. Lequel ? Tout simplement celui qu’Eminem a recopié pour pondre son « My Name Is ».

Depuis je me suis lancé à la recherche de ces sons soul/funk qui se sont fait piller, notamment par la scène hip-hop américaine. Et on ne peut que constater l’étendue des dégâts et citer, à titre d’exemples, parmi les gros cartons de ces dernières années :
2Pac avec « Do For Love » et surtout « California Love » copiés respectivement sur « What You Won’t Do For Love » de Bobby Caldwell et « Woman To Woman » de Joe Cocker 
Dr. Dre avec « The Next Episode » copié sur « The Edge » de David McCallum 
Beyoncé avec « Crazy In love » copié sur “Are You My Woman” des Chi-Lites


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THE MARS VOLTA / De-Loused in the Comatorium (2003)


The Mars Volta De-Loused in the Comatorium

En 2003 le son de The Mars Volta explose au grand jour avec ce premier album. Pour moi c’est une grosse claque, je n’avais jamais rien entendu de pareil auparavant. Dès les premières notes de l’introduction « Son Et Lumiere » on sait qu’on a affaire à un petit bijou, et on se laisse emporter par l’enchaînement de ces dix incroyables chansons.

Mené par les virtuoses Cedric Bixler-Zavala et Omar Rodriguez-Lopez, dont les limites de l’inspiration ne semblent jamais atteintes, The Mars Volta sortira par la suite presque un album par an. Cependant De-Loused In The Comatorium reste pour moi le meilleur du groupe. Plus explosif, peut-être plus accessible que les suivants, il nous plonge dans un univers si particulier, un tourbillon musical parfaitement maîtrisé, loin des formats de radio standard et de l’alternance facile des couplets/refrains. La rythmique est effrénée et déroutante, alternant des passages rock d’une puissance incroyable et des moments complètement planants. La guitare d’Omar est hypnotisante, en jouant des mélodies à la limite de la dissonance, et donne à l’ensemble un aspect assez psyché. Quant à la voix de Cedric, elle est puissamment mélodique et envoûtante.

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