Bad Bats : Cavern (2014)


Cavern est un disque qui fût enregistré entre Paris et Tokyo par Edouard Rose, membre de notre obsession Feu Machin. L’album est sorti le 17 novembre chez Humanist Records. Tout a commencé pour moi avec « Mothern Cavern », titre phare de l’album capable de recycler impeccablement l’ambiant en y fourrant de petites doses de tropicalisme et de surf. On s’imagine bien étalés sur un transat, les pieds enfoncés dans le sable, à regarder les baigneurs patauger. Pas banal. D’autant plus qu’à l’écoute de l’album dans son entièreté, ce titre fait figure de spécimen, intelligemment logé parmi des titres plus électroniques, moins organiques, et surtout moins apaisants. Les voix sous-mixées, branchées en écho et les harmonies hypnotisantes marquent l’album du sceau de l’intuition la plus reptilienne. A l’instar de ce que l’on trouve dans les meilleures productions de Kraut ou d’electronica, les nappes de claviers, les sons lancinants étirés et les rythmes mécaniques vous fixent dans une léthargie contemplative

 

Autant dire que l’écoute de Cavern est un trip initiatique qui n’est pas de tout repos. Sur la page du label consacrée à l’album, on peut lire ces mots : « ce disque vient, sinon des ténèbres, au moins d’un manque de lumière ». C’est probablement ce que la plupart d’entre vous se diront : Cavern offre ses visions, pas toutes rassurantes, et seuls quelques temps morts parfaitement distillés dans l’album offrent un sentiment de légèreté et de chaleur dans ce dédale où l’invitation à l’introspection prime sur le repos de l’âme. Produire un tel album à l’heure du zapping permanent où le compositeur ne dispose que d’un laps de temps très court pour convaincre l’auditeur, c’est méritoire. Ceux qui s’accrocheront ne le regretteront pas.

Par Nicolas Fait

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