feu machin



Bad Bats : Cavern (2014)


Cavern est un disque qui fût enregistré entre Paris et Tokyo par Edouard Rose, membre de notre obsession Feu Machin. L’album est sorti le 17 novembre chez Humanist Records. Tout a commencé pour moi avec « Mothern Cavern », titre phare de l’album capable de recycler impeccablement l’ambiant en y fourrant de petites doses de tropicalisme et de surf. On s’imagine bien étalés sur un transat, les pieds enfoncés dans le sable, à regarder les baigneurs patauger. Pas banal. D’autant plus qu’à l’écoute de l’album dans son entièreté, ce titre fait figure de spécimen, intelligemment logé parmi des titres plus électroniques, moins organiques, et surtout moins apaisants. Les voix sous-mixées, branchées en écho et les harmonies hypnotisantes marquent l’album du sceau de l’intuition la plus reptilienne. A l’instar de ce que l’on trouve dans les meilleures productions de Kraut ou d’electronica, les nappes de claviers, les sons lancinants étirés et les rythmes mécaniques vous fixent dans une léthargie contemplative

 

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2013 par nos obsessions


Petit exercice classique mais toujours apprécié, la revue de l’année est cette fois-ci composée d’une sélection de titres triés sur le volet par nos obsessions. Celle de l’équipe Subjective suivra la semaine prochaine !

(Please) Don’t Blame Mexico : De La Jolie Musique / « Plein Soleil »

La chanson de l’année, tout simplement !

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Feu Machin au Humanist Records Festival (Paris) ce dimanche 13 mai


Amis des musiques expérimentales, musicophages curieux voire exigeants, oui Messieurs Dames, il n’est pas trop tard pour assister à une soirée parisienne du Humanist Records #3… avant que  le festival ne se poursuive à Dijon. Ce dimanche 13 mai, 20h, Feu Machin sera à la Mécanique Ondulatoire (Paris 11) aux côtés de la géniale new-yorkaise Carla Bozulich (aka Evangelista) et de Ned.

Ci-dessous : le trailer du festival, sur un titre de Feu Machin + l’extrait d’un concert (performance ?) de Carla Bozulich



Feu Machin


Comment est-ce que vous vendez le Machin (en quelques phrases) lorsque vous devez démarcher ?

Jade Bouchemit : En fait on ne sait pas vraiment le vendre, on a toujours un petit moment de latence quand on nous demande de définir Feu Machin. La question « définissez le style musical de Feu Machin » est la pire question qu’on puisse me poser !

Peut-être est-ce que vous vous débrouillez, justement, pour ne pas avoir à démarcher… !

On ne démarche plus depuis un an environ, je sais pas trop pourquoi, ça s’est un peu fait du jour au lendemain, on n’a plus eu besoin de démarcher mais on n’a jamais cherché à ne plus en avoir besoin.

FEUMACHIN13_AA« On ne sait pas vraiment le vendre »

Est-ce que vous préférez que le public aborde Feu Machin comme un projet autonome ? Ou bien plutôt comme une facette d’un univers plus grand, un élément parmi l’entrelacs de vos multiples projets communs ?

Feu Machin est au carrefour de nos différents projets, donc oui je préfère qu’il soit envisagé comme un élément connecté à ce qui nous anime par ailleurs en tant que groupe et en tant qu’individus.

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BATTLES / EP C / B EP ( 2006 )


Battles EP C B EP

Réunion de leurs deux précédents EP et du single Tras, EP C / B EP a propulsé Battles sur le devant de la scène qui, en concert, est littéralement occupée par l’excellent batteur John Stanier (Helmet). Accompagné de Ian Williams, Dave Konopka et Tyondai Braxton – ce dernier ayant maintenant quitté la formation – le quatuor nous livre ici le produit de leur digestion musicale: un math-rock réinventant l’electronica et le post-rock (dont on entend souvent dire qu’il est passé de mode avant même d’avoir été à la mode). Voix déformées, percussions répétitives, montées en puissance, enchevêtrements de boucles, harmonies saccadées, tout se transforme en rythme syncopé dans une alchimie sonore menée avec superbe. À l’écoute de morceaux comme « TRAS 3 », « IPT2 », ou « HI/LO », on remballe les préjugés sur le math-rock et qualifier ce dernier de fluide ne fait plus office de contradictio in adjecto.

par Jade Bouchemit


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PEEESSEYE / Commuting Between The Surface & The Underworld (2006)


PEEESSEYE Commuting Between TheSurface And The Underworld

Trio New-Yorkais composé du batteur Fritz Welch, du claviériste Jaime Fennely et du guitariste Chris Forsyth, Peeesseye (ex-Perfect Salvation Initiation) ne cesse de mettre en porte-à-faux toutes les classifications qu’on a pu en faire. Et l’OVNI musical qu’est Commuting Between The Surface & The Underworld ne déroge pas à la règle : bruitisme contemplatif ou folk sauvage ? Sans doute les deux à la fois. Que ce soit dans « Oo-Ee-Oo », où surgissent de magnifiques incidents bruitistes et perturbations vocales au milieu de la nappe sonore créée par les quelques accords de guitare et d’harmonium indien, ou dans « Distant Mud », qui inverse le schéma en transformant une trituration chaotique des instruments en une nappe structurée tant au niveau mélodique que rythmique, dans tous les cas la répétition se fait effervescence et le déchainement en sourdine de sonorités métalliques ne va pas sans surprendre l’auditeur. Tension, suspense et cliquetis qui prennent toute leur envergure dans « Stay Positive, Asshole », morceau dont l’obscure agitation sonne comme une menace.

par Jade Bouchemit

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ROBERT WYATT / Rock Bottom (1974)


Robert Wyatt Rock Bottom

Sans conteste un des meilleurs albums de rock du siècle dernier – si tant est qu’on puisse le classer dans un genre musical, Rock Bottom renferme ce genre de petits secrets nécessitant une oreille attentive pour pouvoir en profiter : la sérénité des cris étouffés.

À travers cet album tremblant et empli de fragilité – dont il compose la majeure partie durant sa convalescence après une chute qui le paralysa des deux jambes – Robert Wyatt nous offre un moment d’intensité musicale qu’on ne retrouve ni dans ses projets précédents (Soft Machine, Matching Mole, …) ni dans ses productions postérieures (Dondestan, Shleep, …). Guitare, synthé, percussions, voix, et j’en passe, tournoient ensemble dans un improbable équilibre en permanence au bord de la rupture. Étrange dynamique dont le point d’orgue se nomme « Alife » — quatrième morceau de l’album — qui fait advenir la rupture tant redoutée (attendue ?) pour clôturer sur « Little Red Robin Hood Hit The Road » qui, en deux temps, s’épure et se délite de son contenu au profit d’un abrupt rire de fin, d’une touchante lucidité.

par Jade Bouchemit

Lire aussi : la chronique de Rock Bottom par Michel Vilar (Lolito) et celle de « Alifib » par Camille Hardouin (Lilt)

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