The White Loose Woman

Membres (en 2010) : Djavanshir N. aka Sushi (chant), Nicolas Bertin (batterie), Yoann Bellefont (basse), Mathieu Crosnier (guitare), Hugo Vamour (claviers)

Autres membres : Anthony Carneiro (guitare), Guillaume Verbrugge (claviers)

Ville : Lille

Dates : 2006-2010

Projets parallèles : Green Vaughan (Sushi et Anthony Carneiro), L’oeuf (Sushi), Persian Rabbit (Sushi), Delbi et les 3 Fantastics (Yoann Bellefont), Moloko Velocet (Nicolas Bertin), Pan Aurora (Nicolas Bertin), Berline 0.33 (Guillaume Verbrugge), Mirror Mirror (Mathieu Crosnier, Hugo Vamour)


Discographie

The White Loose Woman EP The White Loose Woman (EP | autoproduit, 2007)

1. Disaster / 2. Bitch Of My Heart (feat Wendy Pussy) / 3. Halleluyeah ! / 4. Dirty Smell / 5. I Heard About You / 6. The White Loose Woman

 

 


Subjective présente The White Loose Woman

Le concert a lieu au centre culturel libertaire de Lille. Repère de keupons ou de waches, je ne sais pas trop, mais vous voyez un peu le genre. À mettre des seringues sous plastiques et du lubrifiant anal en libre service, sur les murs des discours antisionistes et des slogans de résistance. Un petit eden de liberté, l’enfer quoi. Beaucoup de ces anars ont l’esprit aussi fermé que les pires réacs. Mais bon, ils nous accueillent, et les bières sont à un euro, surtout on peut fumer à l’intérieur : c’est agréable, bien que ça pue.

On est tous là, les subjectivistes. Lorène et Thomas, de chaque côté de la scène, pogotent malgré eux en chopant ci et là quelques photos, ils tombent à moitié et on a très peur pour leurs jolis appareils. Jérôme au fond avec la caméra, moi à ses côtés avec le micro. Je ne peux pas bouger — sacrifice nécessaire pour une prise de son irréprochable — mais j’ai très envie. Vivien écoute assez sagement, je le regarde au début du set et, gloup, on a tous les deux les goosebumps — ces frissons qui te remontent, selon les personnes, de l’estomac à la gorge, de la colonne vertébrale à la nuque, ou bien le long des bras en faisant dresser les poils. Au même moment, on comprend qu’on ne s’est pas trompé.

À la fin du concert, un jeune type vient me voir, qui s’est visiblement fait plaisir sur la bière à un euro. « Je tiens à vous dire merci ! », s’exclame-t-il. Ah ? « Oui, merci beaucoup d’avoir été là pour capturer ce moment. » Tout juste s’il ne me parle pas d’éternité. « Un concert comme ça, c’est très, très rare. Et c’est très important. »

Flatterie mise à part, c’est qu’il a raison, le petit soulographe ! En concert, neuf fois sur dix, le public écoute, remue un peu les fesses (si ça s’y prête), et puis s’il aime bien, tant mieux, il se fait plaisir aux esgourdes, ça peut même lui réchauffer l’âme. Mais exceptionnellement, il se passe quelque chose de plus. Un supplément de charisme, de conviction, d’intensité, et alors on entre dans une autre dimension. C’est la transe, cette puissante sensation d’être à la fois très bien tout seul et très bien ensemble, tous ensemble, oui, subjugués devant un spectacle d’une beauté presque mystique…

C’est bien cette impression que j’avais en voyant Niko Sushi, chanteur de White Loose Woman, remuer frénétiquement la jambe, comme si son mollet était une pompe, puis se suspendre à une barre en devant de scène, et plonger son visage dans une lumière mortuaire, en criant, criant comme personne ne crie.

Au milieu du concert, un motif d’orgue, et chacun reconnaît « Halleluyeah ! », soit qu’il l’a déjà entendu en live, ou bien sur myspace, en tout cas personne ne l’a oubliée. Les White Loose appellent ça « Le Gospel », ils disent que c’est une chanson d’église. Ils savent qu’ils ont écrit un truc unique, une sorte de tube. Le groupe joue aussi serré qu’un pantalon slim sur une croupe épaisse… Je me souviens de Vivien qui, à court de mots, me disait : « cette chanson est énorme, énorme, énorme ». Pas mieux.

Sur le gospel comme ailleurs, on entend une musique violente, primaire, directe — punk. Mais qui se soucie d’un simple groupe punk, aussi hardcore fût-il ? Chez White Loose Woman, voix et instruments subissent en parallèle des inflexions qui tiennent plutôt du funk et de la musique noire. Les cris qui s’élèvent finissent par se tordre d’hystérie (démon de femme !). Dans ces instants, l’émotion suinte de la mécanique synthétique, de la machine rythmique, on parlerait de lyrisme si le mot ne faisait pas peur.

Voici le premier numéro de Subjective : on est fier de vous présenter The White Loose Woman.

Par Nico Calibre

LIRE LEURS Interviews. VOIR LEURS Photos. VOIR LEURS Videos.



leurs chroniques




</