C’est plus le choix d’un album que d’un groupe… même si j’adore le groupe. Ga Ga Ga Ga Ga, c’est le dernier album en date de Spoon. Il a été assez important pour moi, mais aussi dans la construction de l’album de Toy Fight. J’ai toujours adoré l’intelligence de la pop de Spoon : savoir où placer les éléments, comment avec peu de choses produire un résultat très dense et passionnant.

Avec Ga Ga Ga Ga Ga, en particulier, il y a une impression de plénitude à tous niveaux. Tout chez le groupe est arrivé à maturité sur cet album : de l’artwork et du packaging, qui sont magnifiques, en passant par le format en dix chansons impeccabes (il n’y a rien à jeter ; sur dix chansons il doit y avoir neuf tubes absolus), jusqu’au plus petit détail qui, on le sent, est le fruit d’une réflexion poussée sur le son, sur l’emplacement… On sent sur cet album une maîtrise totale de la chose pop. Au niveau de l’écriture et de la production, c’est très complexant. Mais en même temps, ça ouvre des vocations, je trouve. En plus, c’est un album de pop, mais qui se nourrit de plein d’autres choses. Spoon a toujours emprunté beaucoup au hip hop et au R’n’B — dans la dynamique, dans la façon dont ils placent les batteries, les basses, etc. Pour moi il y a un groove qui se rapproche de la soul, du hip hop, des musiques noires. Et la façon dont chante Britt Daniel, qui elle aussi est de plus en plus « noire »… Je pense que leur prochain album sera carrément un album de soul… mais avec une production qui va encore être irréelle !

par Maxime Chamoux

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