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Nicolas Paugam : Django à Rio


C’est un lieu commun dans les quelques chroniques consacrées aux travaux de Nicolas Paugam : les influences qui traversent ses compositions sont nombreuses, mais surtout, les assembler semble difficile au premier abord. Auriez-vous pensé que la musique brésilienne (Música Popular Brasileira), la chanson française, la pop anglo-saxonne et le jazz manouche s’uniraient pour créer une nouvelle espèce musicale limpide, exigeante et pourtant pop ?

Nous avons demandé à Nicolas Paugam de nous préparer une playlist, et nous l’avons fait en lui laissant carte blanche. Le résultat est frappant : les morceaux qu’il a choisis sont comme des fragments de l’identité musicale de son œuvre, des révérences tirées aux artistes qu’il adule et qui ont nourri ses propres compositions.

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Ne finissez pas vos disques !


Tim Hardin

Ce n’est pas un hasard si le disque le plus réputé de van Morrison est Astral Week un de ces premiers enregistrements, datant de 1968. Van voulait alors rompre avec le rythm and blues qui l’avait pourtant rendu célèbre, pour affirmer son propre style : moyennant quoi il élargit son champ d’investigation musical en se dirigeant vers le jazz : bien lui en prit. En octobre 1968, il entre en studio avec le batteur Connie Kay, le bassiste Richard Davis, le guitariste Jay Berliner et l’arrangeur Larry Fallon. Ces quatre musiciens représentent à eux seuls la fine fleur des musiciens de jazz de l’époque, et le jazz est encore bien vivant en 68 (Monk, Mingus, Albert Ayler, Dolphy sont toujours là…).

Que ressent-t-on alors à l’écoute de ce disque ?

Le placement rythmique et les inventions mélodiques de ces quatre furieux, aussi lumineuses que chaotiques (parce que se réinventant), poussent le chanteur irlandais sur des terres qu’il ne maîtrise pas vraiment. Tandis que le contrebassiste invente des lignes de basse baroques d’une liberté époustouflante (écoutez le morceau « The Way Young Lovers Do » pour vous en convaincre), la batterie de Kay rugit de tous ses toms, à mettre le feu à quelques chansons déjà brûlantes de, par exemple… Joy division. Tout se passe comme si le chanteur cherchait systématiquement à se mettre en difficulté. Son chant n’est pas toujours juste ni parfaitement en place mais l’émotion est là. L’essentiel est là.

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Nicolas Paugam : passage souterrain


Une chronique dithyrambique de l’Aqua Mostlae débute sur une interrogation à la Pierre Vassiliu : « Qui c’est celui-là » ? Nicolas Paugam traficote une drôle de musique : elle nous a d’abord laissés sceptiques puis pantois. Tropicaliste pour les influences brésiliennes qui caractérisent la structure de ses morceaux, manouche pour la construction des soli ou de certains arrangements, et définitivement « chanson française » pour les textes et les thèmes abordés avec un surréalisme déconcertant, sa musique est aussi riche qu’inclassable. Et pour épaissir le mystère, cette affaire n’est pas récente : bientôt dix ans que Nicolas Paugam accumule les pépites sans faire trop de vagues. Dommage qu’il reste dans l’ombre et ne puisse pas jouir de la réputation qu’il mérite.

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Rentrée 2014 : notre sélection


Été pourrave, nous l’avons tous pensé. Pour la plupart d’entre nous, l’été au sec, c’était l’été à la maison. Il n’y avait plus qu’à lire et à relire, à reclasser sa collection de CD et de vinyles, à espérer qu’un bon hors série estival sorte chez les marchands de journaux. Après avoir lu et relu ; épousseté et trié ses collections respectives de médias musicaux, l’équipe SUBJECTIVE a préparé la rentrée de bon train entre deux éclaircies. D’ici l’arrivée du Père Noël, quatre groupes de la scène émergente de l’hexagone (ou presque) seront à l’honneur dans nos colonnes.

Robbing Millions. Commençons par la Belgique, pour changer. Il s’y passe un tas de choses fantastiques que nous aimerions vous relater avec plus d’assiduité, mais nous avons notre ligne éditoriale : SUBJECTIVE, c’est l’émergence dans l’hexagone. Seul Robbing Millions pouvait nous décider à un faire un pas de côté, à franchir temporairement la frontière. Derrière une esthétique soignée se cache un groupe de virtuoses au service d’un rock indé planant. Rendez-vous dans quelques jours pour en savoir plus.

Nicolas Paugam. Mais qui c’est celui-là ? Une poule pondeuse de mélodies délurées aux empreintes tropicales assaisonnées d’une voix aigrelette. Ex-Da Capo, ses compositions solo évoquent un jazz manouche en vadrouille au Brésil et ses textes tendent vers un surréalisme fringant. Les critiques que l’on peut lire à son sujet sont toutes fraîches et leurs rédacteurs s’étonnent de ne pas en avoir entendu parler plus tôt alors qu’il officie depuis déjà une bonne demi-douzaine d’années. Le banc de ses fans doit une reconnaissance éternelle à l’équipe de la Souterraine qui, au printemps 2014, a décidé d’éditer une compilation de ses meilleurs titres.

Shadow Motel. Nous avions un peu déserté la scène lilloise, de manière tout à fait injustifiée. Nous rectifions le tir avec un focus hivernal consacré à un groupe septentrional déjà largement apprécié. Ce trio aligne les morceaux hypnotiques les uns après les autres, dans un registre psychédélique en noir blanc. Un psychédélisme sans couleur et sans fleur où la transe vient du vrombissement du clavier de la chanteuse et où l’onirisme se niche dans les effets de guitare.

Colo Colo est un (énième) projet de Jean-Sébastien Nouveau, gourou de la scène indé française qui fit beaucoup de bruit avec Les Marquises, formation délirante pour oreilles exigeantes aux membres aussi nombreux que prestigieux (entre autres, Etienne Jaumet et Benoit Burello). Mais le spectre sur lequel glissent les activités musicales de Jean-Sébastien Nouveau embrasse aussi bien les musiques expérimentales que la pop. Avec Colo Colo, ce qui nous plaît ce sont ces mélodies douces et sucrées qui prospèrent sur des structures simples assorties d’arrangements légers et subtils. Si cet été vous avez trop dansé sur de l’eurodance de basse qualité dans les boîtes de nuits douteuses de la côte, ce sera l’occasion parfaite de vous remettre d’aplomb avec une musique qui sait concilier qualité et joie de la piste, mais qui vous évoquera aussi une fin de soirée sur la plage, à contempler les nuages filer dans le ciel étalé de tout votre long dans le sable tiède.

Le tout à écouter sur notre soundcloud :

A très bientôt pour la suite !

Par Nicolas Fez

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