chronique



WILLIAM SHELLER


William Sheller

Pour l’ensemble de sa carrière. William Sheller est mon artiste francophone préféré. Il n’est malheureusement pas reconnu à sa juste valeur. Un vieux titre comme  « Le Carnet À Spirales » serait un peu l’équivalent français d’une chanson à la XTC ! Écoutez les arrangements !

par Alexander Faem

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AZTEC CAMERA / High Land, Hard Rain (1983)


Aztec Camera High Land Hard Rain

J’ai beaucoup d’affection pour la scène britannique du début des années 80 et particulièrement celle de Glasgow. Aztec Camera est presque un One Man Band, Roddy Frame est le maître à bord, un jeune qui ne paie pas de mine, un loser. Son songwriting est d’une délicatesse infinie, à l’image de ses arrangements de guitare renversants. Il y a quelque chose de très adolescent et lumineux dans ses mélodies, toutes ses chansons sont toujours à la frontière de l’espoir et de la désillusion. Je crois que je ne pourrai jamais me passer de ce disque, il a quelque chose d’honnête et de pur, c’est très pop, très accessible, parfois tubesque, et toujours très personnel. On retrouve ce sentiment doux-amer qui transparait toujours chez des groupes écossais récents comme Camera Obscura par exemple. Je suis très admiratif d’Edwyn Collins également, qui était sur le même label avec son groupe Orange Juice. Ces grands romantiques ont une influence prépondérante chez tous les groupes britanniques à succès du début des années 2000, Franz Ferdinand, les Libertines… Je me dis parfois qu’aucun de ceux-là ne leur arrivent pourtant à la cheville. Il suffit d’écouter la tape C81 du NME pour comprendre que tout était déjà là, en plus pur.

par Johan D

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DEPECHE MODE / 101 (Film de D.A. Pennebake, 1989)


depeche mode - 101

Le genre de groupe qui m’a toujours un peu fait peur de par son statut et sa fanbase. Je ne sais jamais vraiment comment les aborder. Cet été Arte a diffusé ce film qui retrace leur tournée américaine pour promouvoir Music For The Masses, on y suit le groupe et aussi des fans sélectionnés via un concours. Outre la beauté graphique du film j’ai vraiment été touché par ces types capables de jouer des pop songs super intimes et personnelles comme si elles ne leur appartenaient déjà plus. On sent vraiment cette idée tout au long de 101, on voit le groupe changer de statut et c’est fascinant à observer. Depuis j’ai fait une énorme cure de Depeche Mode mais ce sont toujours les images de ce live qui me viennent en tête quand je pense à eux. Musicalement ils m’impressionnent énormément, je suis assez subjugué par l’habileté mélodique de Martin Gore. « Shake The Disease » me rend fou par exemple. On croirait que la phrase vocale qui apparaît lors du refrain ne va jamais s’arrêter, c’est hyper fort. Et puis leur utilisation des synthétiseurs et des sons électroniques est importante pour un groupe de ce statut, leur musique n’est pas si facile que ça. On sent que ces types font ça avec amour, cherchent à repousser leurs limites, j’aime aussi beaucoup cette habitude de proposer des mixes différents des versions albums pour leurs singles, c’est quelque chose qui se perd un peu et c’est dommage. Les rééditions de leurs albums sorties il y a quelques années sont également un modèle à suivre, la remasterisation est splendide et ne succombe pas au piège de la loudness war et les bonus sont assez dingues. Il y a à chaque fois un DVD avec l’album remixé en 5.1, des lives d’époque, toutes les face B et un documentaire hyper intéressant. C’est généreux parce qu’ils pourraient se contenter du quart de ça et vendre des tonnes de disques malgré tout.

par Johan D

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FIELD MUSIC


field music

C’est un groupe que j’apprécie particulièrement en ce moment. Ce sont des britanniques qui viennent de Sunderland. Ils prennent ce qu’il y a de meilleur dans la pop music de leurs aînés, en particulier XTC. Dans Gulcher, on est tous très fans de XTC. Field Music reproduit exactement ce que j’aime entendre chez les groupes britanniques qui ont cette influence-là. Ils ont sorti un album il y a trois ans, qui s’appelle Tones Of Town. Et de long en large, du premier au dernier morceau, c’est écrit de façon très subtile… Les sentiments qu’ils font passer dans leur musique passent parfaitement à travers les variations de tempo. La rythmique est vraiment très, très bien écrite. Ils jouent notamment beaucoup sur les syncopes : en tant que batteur, j’aime beaucoup ce côté syncopé. Et puis le gars chante très bien. C’est vraiment un groupe qui mériterait d’être davantage connu à l’heure actuelle. De tous les groupes britanniques du moment, c’est réellement l’un des meilleurs.

par Ronan Queffeulou

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THE STRANGLERS / La Folie (1981)


the stranglers - la folie

Deux mots me viennent à l’esprit lorsque je songe aux Stranglers : férocité et ambiguïté. Ces étrangleurs inquiétaient toute la scène punk de l’époque ; très généralement, là où ils passaient se répandait une traînée de violence et de sexe comme nulle part ailleurs… Tout le monde avait peur des Stranglers, Pete Townsend les trouvait immondes, c’est pour dire ! Des prostituées qui dansaient sur la scène, des bagarres dans le public, une musique sulfureuse, lettrée et tendue qui transpirait le psychédélisme, la folie, la drogue, l’ironie, l’agressivité : la terre inconnue pour certains !

par Alexander Faem

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PRINCE AND THE REVOLUTION / Purple Rain (1984)


prince and the revolution - purple rain

Prince, j’y suis venu assez tard. J’aimais déjà beaucoup les singles, puis j’ai découvert l’album. Ce qui m’a vraiment frappé dans Purple Rain, c’est que l’album porte vraiment le son de son époque. Il est à la fois assez expérimental, très pop, accessible mais bizarre, baroque.. Ça part dans tous les sens ; c’est une espèce de grande œuvre assez dingue. Ce que j’aime bien dans l’approche de Prince, c’est son côté extrêmement moderne. Il n’essaie pas de recréer un son. Moi-même, c’est quelque chose qui m’importe beaucoup quand je fais de la musique — même si j’aime aussi les groupes de genres, qui recréent des sons, des styles, des époques… Mais ce n’est pas du tout ma démarche musicalement. J’ai envie d’avoir mes influences tout en étant ancré dans mon époque… Et je trouve que Prince a réussi cela de façon merveilleuse sur Purple Rain. Prince invente le son de son époque, tout en laissant transparaître ses influences.

par Alexandre Rouger

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GUCCI MANE / The State Vs. Radric Davis (2009)


Gucci Mane The State vs Radric Davis

Je n’écoute que ça en ce moment. Je suis beaucoup moins l’actualité rap depuis que je me suis remis à la pop il y a quatre ou cinq ans mais ce disque me rend complètement fou. Les instrus sont vraiment violentes, notamment celles de Bangladesh, un des types les plus talentueux en ce moment, capable de tout renverser sur son passage avec un simple gimmick, j’adore ses basses aussi, il est également très fort quand il fait dans le minimalisme. Il y a un côté super enfantin dans la façon dont Gucci Mane rappe, c’est toujours l’histoire du mec plus intelligent qui se fait passer pour un con… Il ponctue souvent ses couplets de petits bruits débiles, d’onomatopées, mais au delà de ça son flow est terrifiant. Ce disque, c’est un peu de la « superhero music ». Tous mes disques de rap préférés ont cette qualité, c’est agressif, répétitif. J’ai beaucoup de mal avec les pseudo vieux de la vieille, ces gens qui pour la plupart n’ont jamais vraiment connu « la grande époque des années 90 » et qui t’expliquent pourtant ce que doit être le rap, ce que doit dire le rap. Je n’arrive pas vraiment à comprendre pourquoi un genre de musique devrait se résumer à un message… D’ailleurs je ne crois pas fondamentalement que le rap américain de la fin des années 80 ou de la première moitié des années 90 soit meilleur que celui d’aujourd’hui. Il y a toujours autant de bons disques, toujours autant de bons producteurs, toujours autant de grands rappeurs. Oxmo Puccino qui gagne les Victoires de la Musique avec son disque le plus faible et le moins rap c’est un peu ça… Je ne comprends pas qu’un soi-disant amateur de rap ne puisse reconnaître le talent de Lil Wayne ou de Gucci Mane sous prétexte que sa musique n’est pas morale ou ne véhicule pas les valeurs préférées des antiracistes, des féministes, des bien-pensants en général. Le « C’est Du Lourd » d’Abd Al Malik, je trouve ça infiniment plus grave que quinze meufs à poil dans un clip de Booba, qui lui est nettement supérieur artistiquement d’ailleurs.

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