BREVES



Subjective, la nouvelle formule


Subjective a 30 mois.

À 30 mois, les petits humains apprennent à devenir propres. On choisira pourtant de rester raisonnablement sales, les choses trop clean sont si vite suspectes dans le milieu de la pop libre. 30 mois, c’est aussi l’âge où les lions atteignent leur maturité sexuelle, mais on se demande vraiment ce que ce constat obscur, obscène et néanmoins factuel vient faire sur un blog musical. Rattrapons nous : 30 mois c’est cet intervalle de temps qui sépare The Dark Side Of The Moon de Wish You Were Here, deux albums essentiels qui ont marqué leur époque… blabla etc. Pour une fois, l’essentiel est ailleurs.

Disons les choses autrement. Il y a plusieurs façons de rentrer dans un site Internet. Le premier profil est celui de l’internaute méthodique qui privilégie une approche globale du contenu : il passe en revue les rubriques, clique sur tous les liens, toujours à l’affût des pop-up rédhibitoires. C’est un type à la Napoléon, qui aime avoir sa vision du champ de bataille. Le second profil est celui de l’internaute pressé, qui lit immédiatement le premier billet (celui-ci, déjà trop long à son goût). Ce jeune innocent a un peu le syndrome du type qui, lorsqu’il fait une recherche google, clique systématiquement sur le premier lien. On aime beaucoup son côté « chien fougueux », de toute façon, il apprendra bien assez tôt à prendre son temps. À l’opposé, le troisième profil est celui de l’internaute contemplatif, celui qui savoure le design, l’architecture du site, jauge les polices, s’attarde sur le mouvement des logos. C’est un être bucolique. Si l’ambiance lui convient, on n’est pas prêt de le voir partir. Le dernier profil est l’internaute pervers, celui qui ira directement en bas de la page dans les crédits et s’interrogera sur la qualité du référencement.

On s’égare déjà, alors lâchons le morceau une bonne fois pour toutes. Subjective, pour ses 30 mois, a décidé de passer un cap et de prendre de l’ampleur. En 2011, vous connaissiez un webzine mensuel. En 2012, le site web devient un véritable espace de propagande musicale. Le vœu reste le même : défendre une sélection d’artistes et de groupes amateurs, explorer leurs mondes, suivre leurs parcours, et leur donner la parole. Mais l’ambition s’élargit, nous souhaitons maintenant accompagner dans la durée les groupes que nous sélectionnons, suivre leurs évolutions mois après mois tout en les faisant parler des disques qu’ils découvrent, faire le chemin avec eux puisque nous les aimons. On vous proposera donc plus de concerts et, dans l’horizon encore brumeux, non loin du soleil doux de l’aube et de l’étoile du matin (Vééééééénus), il y a l’esquisse de nouveaux projets, prometteurs oui, mais que nous devons taire pour que vous ne mouilliez pas trop précocément vos culottes en coton.

Lecteurs méthodiques, pressés, bucoliques ou même pervers : nous voici donc arrivés avec vous à ce moment de l’histoire où l’on va (comme on dit dans le milieu de la pop libre) tourner le vinyle pour mettre la face B. On ne peut pas s’empêcher de repenser avec nostalgie aux premiers instants, de dire mentalement à tous ceux qui nous ont aidés à sillonner la face A « I wish you were here » ; et puis, heureusement, la nostalgie s’efface pour laisser la place à cette insondable, inaltérable, émotionnante, commotionnante excitation – oui, l’excitation ! – des nouvelles aventures. La maturité sexuelle, on vous l’avait bien dit !

L’équipe de Subjective

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