Transmissions : nouvel album d’A.P. Witomski


AP Witomski Transmission

La rondelle est dans la machine. J’appuie sur play. Je tourne la molette du son dans le sens qui embête mes voisins. C’est parti, sans même l’avoir voulu, l’immatérielle consistance rentre dans mes oreilles avec une agilité ondulatoire suspicieuse. En termes cliniques : elle se transmet. À peine les tympans effleurés que l’ambiance s’est imprimée. Le secret de cette transmission ?

C’est d’abord l’élan du présent, le grain du passé. Il faut être agile pour aller puiser dans les strates sonologiques de l’histoire musicale. Une gymnastique que APW connaît bien, pas de traces de rouille. On dit souvent que les albums réussis ont des empruntes du passé mais qu’ils les dépassent par une création substantielle, quelque chose de neuf. C’est sûrement ce qui explique ce cas clinique de transmission quasi-spontané, cette métaphore virale.

C’est aussi le paradoxe du groove planant. Toujours seul notre APW. Toujours aérien. Mais parfois tout de même un poil funky. Ce ne sont pas des nappes sonores démembrées, un rythme omnipotent leur donne une architecture, une consistance. Ni l’un ni l’autre ne prennent vraiment le dessus et j’en arrive alors à une conclusion euphorisante, simple et paradoxale : on peut groover en planant.

Transmission. Propagation, diffusion, progression aussi. Expansion en tout point, contagion peut être, mais on reste sain et sauf. Mieux : on se porte mieux. Une transmission recommandée.

par Nicolas Fait


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