Tona Serenad



Tona Serenad (label)


tona serenad

Il s’agit d’un label suédois fondé il y a deux ans je crois, à peu près au moment où nous les avons rencontrés. Les tenanciers sont trois, il y a John, qui vit actuellement à Paris, Joel, qui lui est à Berlin, et Gustav, qui construit un super studio vintage à Stockholm.

Ils ont sorti pour le moment le premier album de Musette, un 45 tours d’Anne Laplantine (qu’on ne présente plus), un autre de Molnbär av John, et le dernier disque de l’écossais Directorsound. La prochaine sortie sera un 45 tours de Momus en collaboration avec John.

Le label suit une ligne artistique bien précise : la constitution d’une palette de bricoleurs géniaux, fins mélodistes, champions tous terrains du collage ou crooners excentriques, pour aboutir à toute une galaxie dont l’histoire s’écrirait sur du vieux papiers jaunis et poussiéreux. Que ce soit dans les vignettes mélodiques douces, lumineuses et baroques des muli-instrumentistes Musette et Directorsound, les scratches et les boucles qui craquent de vinyles antédiluviens enregistrés au dictaphone de Molnbär av John, ou les chansons d’amour concassées de Momus ou d’Anne Laplantine, c’est tout un monde à la fois apprêté et cradingue qui compose un futur de la musique dans des sillons de laques rouillées ou de cassettes qui auraient, avec le temps, subi toutes les conditions atmosphériques. Un univers joliment édulcoré de petits oiseaux comme taxidermisés à l’éclosion.

Je recommande tout particulièrement le 45 tours de Molnbär av John, « I Wish I Could Draw Her Nose ».
Et j’en profite pour vous parler du groupe DZR:P, composé de John aux collages, et de Simon à la guitare et au chant. Ils sont en stand-by pour le moment et ils n’ont à mon grand désespoir pratiquement rien sorti (si ce n’est une apparition sur une compilation par-ci par-là). Mais les morceaux qu’ils ont enregistrés (dont les principaux gros tubes sont écoutables sur leur myspace) sont imparables. C’est une sorte de teenage pop aérienne faite de samples à tomber par terre, de lignes mélodiques qui se retiennent comme des croissants chauds dans le café, la voix douce et mélancolique de Simon qui parle de peanut butter, d’ice cream et de « sweeter than a cake »… de cet éternel besoin de consolation.

par Tom Gagnaire

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