seik



AIR / 10,000hz Legend (2001)


Air 10000hz Legend

Au-délà de SEIK, j’aime bien tout ce qui est plutôt calme et mélodique. C’est d’ailleurs ce qui fait que notre groupe marche bien, à mon avis : il y a ce côté bourrin, et pour autant ça n’est pas dépourvu de mélodies et d’accords. Des beaux claviers, des beaux accords — même sans que les gens n’entendent vraiment les accords : ça peut être des jeux entre la basse et le synthé — ça marche toujours. 10,000hz Legend, c’est selon moi le meilleur album de Air. C’est bien fait, bien enregistré. Déjà, ça ne pourrait pas être fait à la maison. Pour nous, c’est toujours bien d’avoir des références lointaines, ça te donne des objectifs à atteindre. Si tu n’écoutes que des choses que tu pourrais faire chez toi, c’est pas stimulant. C’est aussi comme ça qu’on bosse avec SEIK. On bosse tellement les choses qu’à un moment, les gens — musiciens ou non — ne comprennent pas forcément ce qui se passe dans la musique, ne reconnaissent pas les instruments qu’on utilise. On évite d’utiliser ces programmes que tout le monde utilise, et qui donnent toujours le même son.

par Myd

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SUBWAY / Subway II (2009)


Subway II

Subway, c’est des hommes à synthétiseurs. Il y a les hommes à femmes, et il y a les hommes à synthétiseurs. D’ailleurs, comparé aux mecs de Subway, Jean-Michel Jarre n’était pas un homme à synthés : en décrochant la lune d’Isabelle Adjani, il a perdu tout son mojo musical. L’essentiel des compos du deuxième album de Subway se situe dans les arpèges de synthés analogiques ; c’est hyper ambiant et atmosphérique mais pas cosmique du tout. Le but secret de Subway est carrément plus élitiste que ça. Ils veulent nous faire croire qu’ils font de la space minimale nu-disco, censée évoquer des images de cosmos, d’étoiles, d’astronautes en apesanteur, de milky ways. Mais non. Les patterns de mélodies synthétisées forment un canevas qui évoque la plage, les tropiques et le mouvement des vagues, une course nue à travers des feuillages exotiques. Les arpeggios s’entremêlent, comme des serpents dans une amphore perdue au fond d’un lagon bleu. Muent avec les effets de release (élargit le son) et de cutoff (filtre) au rythme des marrées. Juste un kick et une snare pour appuyer un beat dansant à 110 BPM, façon club de hippy electro du futur, et ils tuent tout le monde.

par V.Kago

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JOAKIM / Milky Ways (2009)


Joakim Milky Ways

Joakim a mangé trop de Milkyways, passé trop de nuits de 11 heure comme moi à rêver qu’il était dans un champ dans un concert de Kanye West au ras des pâquerettes à danser comme un fou alors que les autres gens ne comprennent rien car c’est trop bien (je parle du rêve). J’ai adoré Joakim. Très pop industrielle (pas commerciale) à l’heure de ces collaborations avec Katerine, très pop disco futuriste et dessinée avec Monster & Silly Songs. Là il revient, et il est concept. 10 chansons et autant de raisons de s’accrocher au génie qu’il est ou de se jeter du World Trade Center (encore un rêve). Il décolle les étiquettes. Mais on peut définir ça comme une mixture noise-disco-pop-expérimentale. Entre les mélodies de Metronomy, les vocoders de Laurie Anderson et le côté branleur doué de Shiko Shiko. C’est vraiment bon, mais invendable. Ca va faire un tabac !

par Charly Lazer

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Sexual Earthquake In Kobe


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Sexual Earthquake In Kobe


Images : Jérôme de Larosière

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Sexual Earthquake In Kobe


À la base, vous êtes plutôt des clubbers ou des musiciens ?

Charly : Moi, je suis à la base un indie kid confirmé dans la scène emo lilloise !

(rires)

Charly : Non, disons que vers 15-16 ans, j’ai commencé à sortir, à voir plein de concerts. Petit à petit, je me suis dit : « les mecs qui sont sur scène vivent des trucs de dingue ! » À 18 ans, j’ai rencontré Myd, via une pote commune…

Myd : Le gros sujet de rigolade à mon sujet autour de SEIK, c’est que je n’ai pas vraiment eu de période rock. En fait, à l’âge d’écouter du punk-rock, Blink 182 et tout ça, de mettre des badges sur ton sac… je me souviens que j’écoutais Moby. Ensuite ça a dérivé vers Fatboy Slim, Prodigy, et tous les trucs à base de samples… Donc des choses qui restaient assez commerciales. Et les classiques, comme Daft Punk. Vers 14-15 ans, j’ai commencé à faire des morceaux.

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Sexual Earthquake In Kobe


Je voulais aborder avec eux le mystère eighties. Le mystère eighties, pour moi, c’est la question du revival, de la ré-évaluation. Je ne parle pas des émissions de Foucault qu’on retrouvait sur TF1, chaque vendredi, il y a une dizaine d’années. « Les cinquante plus grands tubes de tous les temps » — tous enregistrés entre 81 et 89 ! C’étaient les « Démons De Minuit », les « Trois Nuits Par Semaine », les « Sunlights Des Tropiques », et l’hymne crypto-gay « Born To Be Alive ». De la nostalgie pour quarantenaire — au mieux, une nostalgie communicative. Et puis, Émile et Images, s’agissait-il vraiment d’un retour ? La musique de variété eighties avait-elle jamais quitté la télévision ? Avait-elle jamais quitté les bacs à compiles ?

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Qu’un téléspectateur bedonnant souhaite retrouver le vieil Émile et le vieux Gilbert, fort bien. Mais qu’un post-adolescent chébran se mette à sonner eighties, c’est un autre genre de truc. Pendant la même année 2003, les Strokes sortent «12:51», les Dandy Warhols, « We Used To Be Friends », Franz Ferdinand, « Darts Of Pleasure ». En quelques mois, sans qu’on comprenne bien comment ni pourquoi, on passe du revival seventies (psyché, glam, garage) au revival eighties — même si l’instrumentation n’a pas encore changé. Par la suite reviennent boîtes à rythmes, synthétiseurs, et couleurs vives. Côté critique, on réhabilite, on réhabilite… même Depeche Mode ! Aujourd’hui, on a Ladyhawke en couverture de Magic. Le mauvais goût devient le bon goût. Et tous ceux qui ont été élevés dans la détestation des années 80 s’adaptent, autant que la musique nouvelle s’adapte à eux. Pourquoi les eighties revisitées sonnent-elles tellement mieux que les eighties authentiques ?

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