sea change



BECK / Sea Change (2002)


sea change

Un de mes disques de chevet. J’aime beaucoup le travail de Nigel Godrich sur ce disque, la production est somptueuse, très dense et organique. Beck sort d’une relation forte et il recrache tout là-dedans, il y a quelque chose de très fort dans son interprétation désabusée… Beaucoup réduisent ce disque à « Paper Tiger » qui est un hommage plus que flagrant à Melody Nelson et aux arrangements de Jean-Claude Vannier mais Sea Change n’est en aucun cas un simple exercice de style. J’apprécie beaucoup la versatilité dont a fait preuve Beck au fil du temps, tantôt bricolo et expérimental, tantôt dans l’émotion brute, comme ici. Sea Change est avant tout un recueil de chansons, et « Lost Cause » ou « Guess I’m Doing Fine » sont parmi ses plus belles compositions, on y retrouve parfois la pureté de Nick Drake. Cela étant dit, je trouve dommage qu’il se soit un peu perdu depuis, j’ai l’impression qu’il peine à se réinventer. Son dernier concert à Paris pour Modern Guilt était assez terrifiant, on aurait dit un fantôme avec ses longs cheveux, il semblait complètement vide, comme désincarné. L’album qu’il a donné à Charlotte Gainsbourg peine à me toucher pour la même raison, il a un talent inépuisable et le disque a de vraies qualités mais c’est comme si sa musique était aujourd’hui vidée de toute sa substance.

par Johan D

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