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Peru Peru


Vous seriez en train de laver les vitres de votre appartement avec un chiffon imbibé de curaçao ou de manzana. Après quelques instants, les vitres céderaient à l’ivresse, le monde extérieur deviendrait flou, se mettrait à tourner, la rue que vous connaissiez si bien prendrait des reflets bleu-vert, les passants se mettraient à chanter, les chiens à danser, les chats à chatoyer, les vélos à voler, et soudain sur le trottoir d’en face, impavide et sûr de lui comme un bourgeois cossu et ventripotent de la Belle Epoque, un lama péruvien ferait son apparition, et personne ne s’en étonnerait. Sans le savoir, vous venez d’entrer dans le monde de Peru Peru.

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C’est un sentiment de liberté. Ca rappelle les années d’avant, avant les ceintures de sécurité et avant les préservatifs ; l’époque où on dansait en pleine campagne dans des décapotables un peu niquées, debout sur le cuir usé des banquettes ; l’époque où une fille pétillante, pieds nus sur le bitume se rebellait parce qu’elle savait au plus profond d’elle même qu’elle avait raison, qu’elle allait dans le sens de l’histoire. On pense toujours que les générations passées ont grandi plus libres. Je ne dis pas que les Peru Peru sont des révolutionnaires, mais ils portent en eux la nostalgie d’une liberté perdue qu’ils ressuscitent dans un grand éclat de rire franc et joyeux, sans arrières pensées. Peut-être est ce quelque chose comme la nostalgie de l’enfance, des peluches qu’on serrait dans nos bras le soir, des écureuils à qui on donnait à manger le dimanche après midi, des grands verres de lait qu’on buvait à l’heure du goûter.

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