no shouts no calls



ELECTRELANE / No Shouts No Calls (2007)


electrelane no shouts no calls

C’est le quatrième et dernier album de ce groupe anglais, exclusivement féminin (Verity Susman, Ros Murray, Emma Gaze et Mia Clarke) qui lutta dix ans pour se faire entendre, et fit son chef-d’œuvre un an avant de décider qu’il était temps d’en finir. Un album la mort dans l’âme donc, mais quelle âme justement. Enregistré en 2006 à Berlin, il évoque davantage les murs historiés de cette ville à strates, à vastes voies et à hauts murs qu’une paisible navigation. On l’écoute d’une traite, comme une seule et unique piste, un stream of consciousness à la fois pudique et collectif, qui s’engouffre discrètement dans les rues de la ville, et en vous, jusqu’à vous submerger. Mais sur les autoroutes sonores de la section rythmique qui fait toujours non, le soleil perce les nuages. Les guitares de Mia et la voix de Verity rappellent une promesse oubliée. Les mélodies pop sans sucre et sans miel de « In Berlin », « Five », « The Lighthouse » viennent caresser vos joues glacées, fouettées par le vent. Il se peut alors que vos yeux pleurent, car ces chants sous leurs dehors rugueux puisent au fond de la mélancolie elle-même. Beaux comme la tristesse, le béton ou l’asphalte, ils ont l’incomparable éclat du gris.

par Agnès Gayraud

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