Night Riders



JAMES PANTS / JAMES PANTS (2011 – Stone Throw Records)


james pants

Je marchais trop vite, trop excitée d’être en vie. J’étais amoureuse et James Pants résonnait en boucle dans mon casque, comme la musique du film de ma vie. Une bande sonore brumeuse, enveloppante, comme ce vieux tee-shirt préféré en coton élimé dans lequel on se sent à l’aise. Une deuxième peau. Sommes-nous en 1984, en 2013 ? Peu importe. Ce troisième album du jeune touche-à-tout surdoué paru sur le label californien Stone Throw Records est un bouillon génial qui nous éloigne de ces questions bassement terriennes.

Ici, tout avance, tout le temps. Une chevauchée intense qu’on souhaiterait éternelle. On y rencontre des sirènes chamanes voguant sur des flots synthétiques, des guitares surf qui tracent des routes sombres, une basse qui nous soutient qu’on ne trébuchera jamais. Après avoir absorbé ce qu’on appelle la musique, James Pants ouvre le champ des possibles avec une facilité désarmante, une nonchalance fascinante : « Strange Girl » pourrait être une chanson de Suicide, « Kathleen » un standard FM des années 80, « Body On Elevator » une partie de la B.O de Lost Highway.

Ce gamin élevé près de Twin Peaks, fils de pasteur presbytérien, rêvait de devenir producteur de Hip-Hop. Pour mon plus grand plaisir,  il est devenu James Pants : un agent trouble du rock qui se sent libre et l’exprime avec puissance.

Par Charlotte Leclerc
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Night Riders, Luna Park et Sauce Saté


Les Night Riders se sont récemment payés une virée quelque part entre Hong-Kong, Brooklyn et Belleville. Repus de nouilles épicées, ils se sont rendus dans une fête foraine, fendus d’un large sourire probablement dû au crépitement des épices sur leurs papilles. Munis d’un polaroid improbable, nous les avons suivi dans leur épopée nocturne et tentons, par la suggestion des images, de vous restituer cette étrange expérience au goût de Luna Park sauce saté.

Crédit photo : Marguerite de Verdun
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NIGHT RIDERS / « SOMBRE DANSE » (2013)


NIGHT-RIDERS-SOMBRE-DANSE

C’est avec grand plaisir que nous avons vu Night Riders avec vous à la soirée Subjective Live de mars 2013 où ils nous avaient offert un set hypnotique et carré sous des lumières bleues acides, qui leur avaient bien sis. Sans artifice, efficace, complexe.

Night Riders, des machines partout, des claviers soigneusement disposés et agencés, une basse anguleuse et une voix, une voix, tantôt cristalline tantôt chaude, dans tous les cas possédée et envoutante.

Night Riders vous invite à les suivre dans leur Sombre Danse, dernière livraison qui préfigure leur premier LP Futur Noir à paraître en 2014, patience alors ! Nous en redemandons, nous sommes aux aguets car Night Riders distille ses flèches froides et racées avec l’assurance et le calme de ceux qui sont prêts à en découdre.

Night Riders expose depuis quelques temps son savoir-faire et nous offre avec Sombre danse, une plongée plus en avant dans leur trip blanc, où les beats s’entremêlent, dessinant un oscilloscope fluctuant, en recherche d’une constance, qu’il finira par trouver dans les paroles enamourées et suaves de Charlotte.

Par Fabman

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FACTORY FLOOR / Fall Back (2013)


factory floor fall back  chronique night riders

C’était très important pour moi de chroniquer un groupe dans son temps… j’aurais aimé chroniquer un Virgin Prunes, un vieux Bowie ou un Public Image Limited mais cette idée de nostalgie me déprimait un peu pour être franc, pourtant les amours de jeunesse et le réconfort qu’apporte un disque entendu dès le plus jeune âge provoque chez chacun une sensation de béatitude.

Factory Floor est un grand groupe, parfaitement adapté à son époque, pourtant je trouve chez eux certaines similitudes avec la démarche des pionniers du genre : lo-fi, shoegaze, post-punk, new wave et musique industrielle, serait-ce l’énergie propre aux anglais ? Le plus flagrant étant la liberté avec laquelle a été pensé et réalisé ce premier album. Leur façon de faire revivre, à leur manière, un certain avant-gardisme propre à une époque révolue, tout en proposant une vision futuriste et dansante d‘un style souvent trop stéréotypé.

Ce qui est incontestable à l’écoute de ce premier album, c’est la singularité de sa démarche : le fond renforce la forme et la forme sublime le fond, l’esthétique y étant pour beaucoup. Une des explications de cette réussite pourrait résider dans le fait que nous nous retrouvons face à un artiste maitrisant parfaitement son art, son image et cultivant un « Do It Yourself » 4.0, la traduction ne se faisant pas par la surenchère de superposition excessive de pistes d’instruments ou d’une production massive faisant office de cache misère… Non, ici cela se traduit par une musique minimaliste, moderne, froide, analogique sans concession, un traitement singulier et un parti pris fort.

Alors certes, l’album est marqueté, et les stratégies commerciales sont adaptées et bien pensées, mais dans un monde où James Murphy pourrait devenir gourou d’une secte très rentable (nous n’en sommes pas très loin),le talent et l’intention de Factory Floor  sont indéniables.

Factory Floor est un grand groupe.

Par Anthony Gauchy

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NIGHT RIDERS


Une excursion sur Soundcloud suffit à se convaincre que Night Ridders n’appartient pas à la confrérie des adorateurs du soleil.

Non, nous n’avons pas affaire aux Incas de la scène indé française, aux évangélistes des promenades à cheval dans les vertes plaines du Wyoming sous un ciel bleu délesté de ses nuages, aux extatiques des déjeuners sur l’herbe, aux inconditionnels des goûters au bord de l’eau. Chez Night Ridders, il est question d’oiseaux de nuit, de danses dans des bois sombres, de bains de minuit vertigineux où plongent ceux qui pensent avec René Char que la poésie vit d’insomnie perpétuelle.

La monture est une machine, le cavalier une cavalière, sa voix posée sur des synthés entêtants. Quel est le terrain de prédilection de cette créature hybride ? Chaque musique a son moment et son lieu. J’en connais qui n’écouteront Bob Dylan qu’à 16h dans une voiture et les Beatles de bon matin en sortant de la douche… Très contestable tout ça, très « subjective »…

Night Ridders a aussi son espace-temps. Il est à peine 4h du matin. Deux grammes de spiritueux variés randonnent le long des GR veineux du quidam trentenaire de retour de soirée. Dans les rues, le vent fait l’effet d’un contre-courant. Chercher ses clefs. Pit-stop au canap’. Ramper jusqu’à la chaîne, mettre les enceintes à fond. Une sombre danse résonne dans l’appartement qu’enveloppe le silence des meilleures heures de la nuit. On dormira sur le tapis, comme un gros chien.

Par JDL

Photos : Marguerite de Verdun

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Subjective Live #14


C’était le 28 mars. Pilöt s’était transmué en Kidz pour l’occasion, Marc Desse planait sur son vidéo-club et Night Riders ouvrait le bal des oiseaux de nuit. Si, par la plus grande des infortunes, vous étiez absent au rendez-vous, consolez vos pupilles à l’aide de ces fragments de mémoire visuelle.

photos : David H.

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