motion of hips
2013 par nos obsessions
Petit exercice classique mais toujours apprécié, la revue de l’année est cette fois-ci composée d’une sélection de titres triés sur le volet par nos obsessions. Celle de l’équipe Subjective suivra la semaine prochaine !
(Please) Don’t Blame Mexico : De La Jolie Musique / « Plein Soleil »
La chanson de l’année, tout simplement !
CHRONIQUES : MOTION OF HIPS PRESENTE
ATOMS FOR PEACE / Amok (2013)

Motion Of Hips @ La Scène, Paris (27.04.2013)
Le 27 avril dernier, nous avons retrouvé Motion Of Hips lors de la Jam Indie Night qui se déroulait à La Scène, dans le 13ème.
Encore un bon moment passé en leur compagnie et nous vous avons ramené ces quelques photos.
Enjoy !
photos : David H.
CHRONIQUES : MOTION OF HIPS PRESENTE
PETER VON POEHL / Big Issues Printed Small (2013)

Paraît-il enregistré en une journée (cuivres et tout le bazard…), le pari est audacieux, hors du temps. Appuyez sur la touche lecture, rappelez-vous les images du dernier film de Wes Anderson, vous en oublierez votre monde ! Dès la première chanson « Orders and Degrees » (aux faux airs de MGMT), nous atterrissons au cœur d’un paysage sauvage, au rythme lunaire. Nous pouvons alors prendre le temps et apprécier. Peter frappe juste.
Les cuivres rappellent Sufjan Stevens, l’ensemble retravaille le meilleur de Coconut Records. La fragilité de la voix de Peter n’est que parade, son grain se précise et les couleurs apparaissent petit à petit. Les chansons s’enchaînent avec innocence et facilitée. Comme un vieux disque retrouvé après plusieurs années, celui-ci nous paraît familier. Mention spéciale pour « Twelve Twenty One » qui donne automatiquement le sourire.
Plus vraiment de questions à se poser, l’album tournera en boucle durant les apéritifs chauds d’été.
par Guilhem M.
CHRONIQUES : MOTION OF HIPS PRESENTE
THE STROKES / Comedown Machine (2013)

Dès sa sortie en ligne, « One Way Trigger » fait déjà beaucoup parler de lui. C’est le premier extrait du nouvel l’album tant attendu des Strokes . Certains fans ne comprennent pas : où sont les guitares perçantes et rythmées ? Ainsi que la voix écorchée par la saturation de le leur groupe favori ? Ceux qui voulaient enrober les Strokes de formol, pour garder intact l’image du rock que le groupe délivrait à l’aube des années 2000, sont forcément et mécaniquement déçus. Les Strokes recherchent et expérimentent : la suite logique du fabuleux album Angles s’appelle Comedown Machine. Scintillant de petites trouvailles et d’expérimentations, ils sont encore en mutation. N’en déplaise à tous les boudeurs de plaisir, Comedown Machine est encore un bel album. « Welcome to Japan » et « Slow Animal » sont mes deux titres favoris, ils sont à l’image de cet album : tantôt rythmé et entraînant, tantôt plus lancinant.
par Eliott Sebbag
MOTION OF HIPS
2013, le futur.
Nous somme le 5 avril et la température extérieure ne dépasse pas le 0° celsius. Sur l’étroit trottoir parisien que vous empruntez au retour du boulot, des glaces tardives rendent chaque pas incertain. Vos jambes sont tendues, comme prêtes à rompre, dans l’anticipation d’une perte d’équilibre et d’une chute forcément douloureuse. Dans un effort pour offrir une prise minimale au vent glacial, vous plaquez vos bras engourdis contre votre cage thoracique. Tout votre corps vous fait l’effet d’un vieux morceau de bois sec, qui accueillerait avec reconnaissance la brûlure d’une bonne flambée. Sans y penser vraiment, vous descendez dans une cave obscure. Peut-être est-ce la tiédeur qui s’élève de son entrée béant sur la rue qui vous as conduit à ce détour, ou peut-être est-ce la musique. Une chose est sûre, la décision d’y entrer n’a pas été prise consciemment. Votre cerveau analysera plus tard ce qui semble bien être une initiative autonome de votre corps. Les muscles ont-ils l’instinct de survie ? Les jambes et les bras une raison de vivre ? Certainement, votre corps a su reconnaître ce qui était bon pour lui.
Dans la cave, il se réchauffe, se dégourdie et s’anime. Il palpite et commence à transpirer. « C’est cette musique ! », comprenez-vous trop tard. « Elle agit sur mon corps, le fait se mouvoir ». Vous vous tournez vers la scène pour tenter d’en découvrir la source. Quatre jeunes hommes s’échinent gentiment sur leurs instruments tandis qu’un projecteur vidéo raconte une autre histoire sur leurs visages. Tout semble pourtant calme et rassurant. La voix est douce, presque juvénile. L’instrumentalisation est légère et harmonieuse. Au fond de la scène, le nom du groupe est inscrit en lettres amicales.
Insidieusement, sans violence, les arpèges aériens sont venus se coller sur le revers de votre inconscient, imprimant leur cadence dans votre mémoire avant même que vous en ayez eu conscience. La contamination est effective. Plus jamais cette musique ne vous quittera. Alors que votre regard balaye la fosse, vous appréhendez l’ampleur du phénomène. Des hanches se balancent, de femmes, d’hommes, en gestes saccadés et langoureux. L’envie de les rejoindre vous submerge, et déjà votre bassin imprime au reste de votre corps un mouvement rythmé et suggestif.
On susurre à votre oreille :
– Tu aimes ce groupe ?
– Quoi ?
– Motion of Hips, j’adore !
Vous cherchez à en apprendre davantage, mais une clameur noie vos questions. Le set est terminé et les « encore » crépitent. Le groupe se fait prier, feint la lassitude. Mais déjà ils ont ramassé les instruments et enchaînent avec un nouveau track. A nouveau, la musique inspire aux hanches un mouvement hypnotique, fait se fondre les corps en un unique organisme dont la grosse caisse est le cœur et les cordes de guitare, les tendons.
Demain, les seuls souvenirs de cette soirée seront des crampes. Vos muscles douloureux, mais définitivement heureux. Demain, vos muscles vous traîneront à nouveau dans cette cave, à votre corps défendant, réclamant leur dose de dopamine.
par Thomas Darras