minor sailor



MINOR SAILOR #1


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Minor Sailor


Ton parcours musical ?

Jeremy : Vers 16 ans, je me suis mis à la guitare. À l’origine, c’était pour accompagner le chant — ensuite c’est devenu l’inverse. À cette époque, je vivais en Ariège au milieu de nulle part ; on était cinq dans le hameau. L’accès aux disques était limité : la guitare et le chant étaient des bons moyens de passer les soirées. Les hivers sont quand même longs là-bas…

J’ai commencé la guitare avec un prof qui était aussi un ami. Je lui ai parlé des titres que je voulais apprendre à jouer, il m’a répondu : « c’est bien mais apprend aussi à improviser ». Je n’ai jamais quitté cette approche. Ensuite, je suis rentré dans une école de guitare et d’électroacoustique à Toulouse où j’ai passé deux ans. Je suivais des cours de chant en parallèle.

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Minor Sailor


Tu connais cette horripilante variété de migraine, cet espèce de pulse électrique qui te tape le front par décharge. Tic. Tic. Tic. Tic. Tic. Tic. Docteur à temps partiel, tu imagines la circulation de ton sang, étouffée par une artère maigre comme un sphincter. Le sang s’échappe par petits jets, petites fuites en avant. Tic. Tic. Tic. Régulier. Tu as parfois la même sensation avec la musique répétitive. Tu repères une note dans un cycle très court, et à chaque fois que la note revient il y a un peu de sang qui giclasse.

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Ton propre rythme cardiaque pouvait te réveiller quand tu avais cinq ans et que tu souffrais de cauchemars récurrents. Tu te tenais debout en haut d’un escalier sans fin et hop, tu dégringolais. Tous les soirs ! Dans ton sommeil tu crèves de peur, ton cœur bat de plus en plus vite, de plus en plus fort, et tout se termine dans un motif musical rappelant La Quatrième Dimension, crescendo jusqu’à ce que tu te réveilles. Imagine le générique de La Quatrième Dimension en crescendo ininterrompu, imagine que c’est vrai, que c’est ta vie : ça fout une putain de trouille.

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