Midget!



Mocke / Sandwich Mostla Jojo Tape (2013)


Mocke

Sandwich Mostla Jojo Tape, c’est bel et bien le nom du premier album de Mocke, orfèvre-guitariste de notre obsession Midget !, mais aussi d’Arlt et Holden. Un nom d’album qui n’a peur de rien, vous me direz. Et je vous répondrai que vous n’avez encore rien vu, rien entendu. Cet album fait partie de ceux qui racontent une histoire. La pochette le suggère : Jojo est un individu, qui quelque part – je me plais à imaginer la frontière nord du Mexique –, concocte des sandwichs et trimballe sa carriole sous les palmiers.

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Midget! concocte une nouvelle merveille


Midget! prépare un nouvel album, successeur des Mailles. Filmés par le webzine Cargo en session live, Claire et Mocke nous révèlent un titre de leur prochain opus : « L’Occident ».

Crédits vidéo : Renaud de Foville



MIDGET !


Midget!, obsession SUBJECTIVE et focus du moment, répondent d’une voix à nos questions :

On sent chez Midget!, un univers très dense et une réelle invitation à le découvrir, où vous trouvez vous lors de l’écriture ? Vos chansons s’écrivent-elles face à la feuille ou face à la fenêtre ?

Les chansons s’écrivent (c’est bien d’ailleurs de le formuler sous cette forme réfléchie finalement elles s’écrivent plus qu’on les écrit peut-être)  et pour cette raison, il n’y a pas de lieu type, indéniablement plus de fenêtre que de feuille, plus de déambulation et d’errance que de point fixe. Elles s’écrivent aussi à deux, toujours, ce qui implique un va et vient, des revirements et des obstacles, des directions inattendues (pour nous). On essaie toujours de se surprendre l’un l’autre.


« plus de déambulation et d’errance que de point fixe »

Comment Midget! appréhende la production ? Quelle est sa place dans le processus de création ? 

C’est très important bien sûr, et cela varie énormément d’un morceau à l’autre. La plupart des morceaux s’écrivent à la guitare, mais nous avons rarement envie d’un objet fini guitare/voix, on essaie toujours d’entendre le morceau indépendamment de cette donnée fixe, la guitare peut tout à fait disparaître en cours de route, relayée par d’autres instruments. L’important c’est d’arriver à l’ambiance la plus proche possible de l’essence du morceau, et cela se fait souvent à tâtons, à coups d’idées saugrenues et d’essais provisoires qui parfois donnent la couleur qu’on recherchait. En même temps c’est compliqué parce que la plupart du temps on ne sait pas exactement ce qu’on recherche, il est rare qu’on se dise a priori, ce morceau doit sonner comme ça, il doit y avoir tel ou tel instrument, telle ou telle coloration. En général on les laisse vivre un peu, on les joue, on les triture, et puis on arrive quelque part.

Donnez-vous une place spécifique à vos chansons en français par rapport à celles en anglais ?

Pas particulièrement; l’histoire est un peu étrange, au départ on avait choisi l’anglais parce que je (claire) ne pensais pas pouvoir/savoir/vouloir chanter en français, et puis petit à petit cette envie s’est fait jour, de plus en plus fort, et finalement aujourd’hui, on a envie d’écrire en français et le prochain album sera probablement intégralement en français. Il a fallu tout ce cheminement pour moi, me débarrasser de cette pudeur qui me paralysait pour chanter dans ma propre langue, et une fois ce problème levé, je constate que c’est désormais plus proche de moi et qu’écrire en anglais est presque devenu artificiel … c’est un vrai changement qui s’est fait sur la durée mais de la manière la plus naturelle qui soit.

Pourquoi en France, dès qu’un groupe chante en anglais, il est interrogé sur le chanté en français ? 

Très bonne question, c’est un éternel débat, et quand on chante dans les deux langues c’est presque la première chose qu’on nous demande à chaque fois. J’imagine que certains ne comprennent pas qu’on chante dans une langue qui n’est pas la sienne, j’imagine que certains trouvent cela illégitime ou trop facile. Je ne sais pas trop qu’en penser, pour moi ça n’a aucune importance, l’important c’est la cohérence du propos, la façon dont l’artiste s’approprie une langue que ce soit la sienne ou non, qu’il la fasse sienne et qu’elle fasse sens en soi, pas au regard de critères linguistiques. Ce qui est énervant quand tu es français et que tu écris en anglais c’est que tu n’es jamais à l’abri qu’un anglophone te corrige ou te dise que ce n’est pas correct, ce n’est pas la façon dont on le dit en anglais etc … alors que si tu chantes dans ta propre langue, tu as le droit de la tordre et de la manier, personne ne te soupçonnera d’avoir fait une faute, ça laisse quand même plus de place à l’imagination et à la poésie …


« l’important c’est la cohérence du propos, la façon dont l’artiste s’approprie une langue »

Lorsqu’un groupe chante en français on a tendance à le comparer à de vieux artistes illustres. Comment vous positionnez-vous par rapport aux « illustres » ?

Alors là … on ne se positionne pas vraiment; j’ai l’impression que ce qu’on fait est très loin des classiques de la chanson française, qu’on n’écoute pas particulièrement d’ailleurs. ça n’a pas une place très importante dans notre construction musicale à l’un et à l’autre, et de manière générale on ne fait pas de musique en référence à des figures. Il y a des tonnes de gens qu’on aime et qui nous ont nourris, et qui d’une manière ou d’une autre doivent avoir leur place dans ce qu’on est et ce qui sort de nous, mais ce n’est jamais conscient.

On vous offre la possibilité de jouer où vous voulez, quel pourrait être votre lieu de concert idéal ?

Sur le bateau qui part des rives de l’Argentine et rejoint Montevideo.

Quels sont les artistes ou les groupes que vous vous mordez les doigts de n’avoir jamais vus ?

Thelonious Monk, Claude Debussy, Hank Williams.

Midget! doit faire la B.O d’un film, de quoi parlerait ce film, où l’action aurait-elle lieu ?

Il se passerait dans une ville lointaine ou inconnue surplombée par une énorme et maléfique cathédrale. Il y serait question de frêles épaules, de rangées d’algues, de mains d’enfants, d’oiseaux à bec noir, de bonhommes de neige. 

Auriez-vous un bon recueil de poésie à nous recommander pour la saison qui arrive ?

Paul Celan : La Rose de Personne. Valery Larbaud : A.O. Barnabooth. Philippe Soupault et André Breton : Les champs magnétiques.  Jérôme Rothenberg : Les techniciens du sacré (anthologie).
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Crédits photos : Julien Bourgeois

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Midget! 26/06/13 @ Café Diskaire


Fidèlement réunis autour de leur nouvelle obsession, Midget!, les subjectivistes lillois n’en ont pas pour autant oublié leurs rutilants appareils photos numériques pour capturer un peu de l’ambiance de cette nuit dans leurs cartes SD haute vitesse.

Crédit photo : Rodrigue Bryselbout, Céline Garoscio.



CONNIE CONVERSE / How Sad, How Lovely (2009)


connie converse

Ces chansons à l’épure lo-fi où l’on n’entend jamais davantage qu’une seule guitare et une seule voix révèlent en creux une maîtrise et une force dignes des plus grands. « Empty Pocket Waltz » sonne comme du Carter Family réécrit par Gershwin, « The Playboy of the Western World » est une micro symphonie évoquant à la fois Chet Baker et Carson Mac Cullers, « Talking Like You » distille une sorte de désespoir tranquille et guilleret. Derrière la fausse naïveté des mots, une ironie teintée d’amertume fait écho à ce que l’on sait d’elle… Car Connie Converse, fatiguée des échecs et des tentatives avortées pour introduire une industrie musicale qui ne voulait pas d’elle, a décidé, en une journée d’août 1974 de disparaître pour construire une nouvelle vie, laissant derrière elle lettres et messages pour ses proches et une poignée de chansons sublimes pour l’éternité.

Par Claire

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Midget! au café diskaire


Hier soir fut tenue une soirée au café diskaire, petit bar où l’on peut acheter des disques, comme son nom l’indique. Quelle formule merveilleuse : une main pour le verre, l’autre pour fouiller dans les CD. La taille du lieu lui confère une ambiance intimiste qui sied parfaitement aux concerts acoustiques auxquels vous pouvez parfois assister. En l’occurrence, Sam Nolin avait organisé une soirée à laquelle Delphine Dora et Midget! allaient se joindre.

Midget!, vous savez, notre obsession du moment. Nous avons eu le privilège de les voir en concert. L’album Lumière d’En Bas mérite amplement d’être écouté en live, chaque chanson y prend une dimension concrète au travers du duo, transcendé par le souffle des mesures, animé par l’ambiance rêveuse des mélodies. Cet état d’âme m’a paru contagieux et pas une personne dans le public ne m’a semblé épargnée. Mais qui pourrait rester insensible à la douceur et à la force des compositions de Midget! ?

Il ne nous reste qu’à attendre impatiemment le prochain concert.

« Mais cet air, il va nous manquer
Le long des soirs, dans les cafés »

Par Nico Fait

Crédit photo : Rodrigue Bryselbout



CLUBE DA ESQUINA / Clube Da Esquina (1972)


Clube da Esquina

L’album Clube Da Esquina est paru en 1972 sous la double égide de Lô Borges et Milton Nascimento mais il est l’œuvre d’une sorte de collectif réunissant quelques valeurs montantes de la musique Brésilienne de l’époque…  S’y côtoient notamment le pianiste Wagner Tiso, le grand guitariste Nelson Angelo,  le parolier Fernando Brant… On a affaire ici à une sorte de monument  pop œcuménique,  brassant folk, rock anglo-saxon,  rythmes et chaloupes chipés au choro et à la samba, guitares psychédéliques héritées du tropicalisme, arrangements d’une musicalité irréprochable et mélodies éblouissantes.

Le plus étonnant étant que, bien loin de s’apparenter à une construction post-moderne qui fatigue les nerfs et le goût, Clube Da Esquina se trouve être un miracle d’équilibre et de souplesse, un radeau à la légèreté toute brésilienne, c’est-à-dire teintée d’une bonne couche de mélancolie buissonnière. Se déploient à nos oreilles ébahies une succession d’humeurs, de désirs, d’attentes, d’exaltations – trouées de lumière sur une mer particulièrement limpide et belle – , le tout révélant un filon inépuisable de couleurs tirées d’une palette jamais retrouvée depuis.

Par Mocke

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