loki starfish



GENAVA JACUZZI / Lamaze (2010)


Geneva Jacuzzi Lamaze

Quand j’écoute cet album de Geneva Jacuzzi, (et ça frise la monomanie), sa voix étrange m’envoûte comme celle d’un sorcier. Je voyage alors dans le temps, à dos de synthé analogique, jusqu’au fin fond des années 80, et quelque part dans une jungle brumeuse, je finis par la voir s’avancer vers moi comme un irrésistible zombie, un zombie en body rose, si séduisant qu’on trouve à peine la force de lui dire « Dévore-moi ». C’est une artiste entière, indépendante, et généreuse, à soutenir absolument.

par Thomas Suire

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Loki Starfish


Le plus souvent, si les bons groupes sont difficiles à cerner c’est parce qu’ils entretiennent des rapports ambigus avec les frontières. Inlassables arpenteurs des zones grises, ils aiment les jonctions et les marges, les carrefours et les confins, les no man’s land et les Zabriskie point. Loin du mainstream, ils embarquent pour un voyage où l’étrangeté de l’étranger sera, par principe, toujours préférée à la ressemblance du semblable : ils colonisent le territoire du flou artistique.

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 Loki Starfish appartient à cette catégorie de groupes qui, de tissages en métissages, a fini par trouver sa place à cheval sur plusieurs univers créatifs, plusieurs styles musicaux, plusieurs formes d’art. Quand on les fait parler de leur nom, on réalise que l’ambivalence est bien au cœur du projet : Loki est une divinité scandinave dont la spécialité est justement la tromperie, la ruse, le changement d’apparence. Et que font-ils d’autre que nous dérouter tout au long des 15 titres qui composent leur premier album, où d’une partition à l’autre ils manient l’art de la métamorphose comme les étoiles de mer l’art de se régénérer ? Leurs morceaux sont bien, au sens physique du terme, des « morceaux », des parties séparées d’un « tout » que l’écoutant patient et passionné doit reconstituer pour retrouver le sens caché des choses.

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