Kind Of Blue



MILES DAVIS / Kind Of Blue (1959)


m-davis

Inutile d’écouter le morceau suivant si la température baisse, si le vertige ne vous a pas encore fait trébucher dans les limbes, si vous pensez maîtriser l’espace qui vous entoure, ou encore pire, si vous n’êtes pas à ce point exténué, que vos obsessions vous dictent encore quoi faire. Il vous faut abandonner l’Homme, muer vers une personnalité que vous n’avez peut-être jamais connu, sans prétention, désapprendre, oublier et s’émerveiller.

Certains diraient, à juste titre, que ce monument d’album est le point influent de la musique dans la dernière moitié de siècle, tellement sa richesse, son bon sens, sa complexité et sa maitrise sont grandioses. D’autres, comme des rats, voudraient privatiser son écoute (cupides salopards avaricieux), pour concentrer le savoir et le pouvoir que renferment ces 45 minutes et 44 secondes de vertu. Enfin, à la limite, n’importe qui croirait, par vantardise, savoir expliquer, interpréter « So what ». Probablement inondé d’une connexion télépathique inédite avec le feeling du sextet, à la session précise de l’enregistrement, ce fameux 2 mars 1959 …

Finalement , ce que j’en dis : je vous conseille tout simplement de ne rien retenir de tout cela (et donc d’avoir lu ces lignes inutilement). Car oui, ce qui me fout les poils ne peux pas être dit, mais joué.

Par Louis Morati

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