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KIDSAREDEAD / Partie II : Rock Sound


Après une interview basée sur une sélection de morceaux et une interview fleuve, nous cuisinons aujourd’hui Kidsaredead à la façon geek. Guitare, arrangements, prog et yatch rock au menu.

D’après ce que l’on a compris, ton truc c’est la guitare. Qui est ton guitare-héro? Peux-tu nous en dire un peu plus sur celui dont tu avais le poster au dessus de ton lit dans ta chambre d’ado ?

Tous les gens qui jouent mieux que moi sont mes guitare-héros ! Récemment j’ai vu Stéphane de Thousand et à la fin du concert, je me suis dit que j’aimerais savoir jouer comme lui. Ce serait un bon focus Subjective, d’ailleurs. A vrai dire,  je ne suis pas spécialement obsédé par les guitare-héros. Mais c’est vrai que quand je dois faire de la guitare dans une formation guitare/basse/batterie, je me pose des questions sur mes limites guitaristiques… Comme musicien rock récemment, j’ai particulièrement kiffé le jeu de Terry Adams au clavinet dans NRBQ.

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KIDSAREDEAD / PARTIE I : Band From The Past


Après un jeu de ping-pong vidéo plutôt réussi où les harmonies vocales des Beach Boys avaient été comparées à un programme révolutionnaire, où l’usage excessif de la gamme pentatonique avait été questionné, et le mot « radio » répété, façon Buggles, Polnareff ou encore Hackamore Brick, Kidsaredead revient sur la genèse de son projet, sur sa contrée natale, ses nostalgies et son besoin de complexité.

Nous aimerions tordre le cou à la bienséance et avec indiscrétion te demander ton âge. Tu as déjà une longue carrière, tu sembles avoir démarré très jeune (ou alors il y a très longtemps). Pourtant, ta musique semble dégager une certaine candeur, une certaine naïveté. C’est l’effet premier disque personnel ? L’euphorie de livrer son propre travail au public ?

J’ai commencé le piano très jeune à l’âge de cinq ans. Et la guitare au collège pour draguer les filles. C’est une bonne motivation mais les résultats laissent à désirer. J’ai été au conservatoire jusque l’âge de quinze ans, ensuite j’étais obsédé par « désapprendre ce que j’avais appris », je crois que c’est une phrase que j’ai lu dans une interview de je-ne-sais-plus-qui dans les inrocks à l’époque. Aujourd’hui je suis au contraire en quête de plus de technicité dans mon jeu et je regrette un peu d’avoir renoncé trop tôt à une discipline de travail de l’instrument. Je voudrais être un guitar hero comme Yaya Herman Dune ou Stephen Malkmus. Mais bon, je me suis aussi égaré entre plusieurs instruments. Je suis content d’avoir plusieurs cordes à mon arc et de pouvoir changer de rôle dans un groupe.

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KIDSAREDEAD


En écoutant The Other Side Of Town, des noms, des chansons nous sont naturellement venus à l’esprit. Plutôt que de faire une interview un peu “classic rock”, où nous aurions interrogé Kidsaredead sur ses standards, ses influences, nous avons décidé de jouer au jeu des ressemblances et des différences. Des titres en amenant d’autres, parfois en contradiction ou ayant un rapport assez indirect avec la musique de Kidasredead, nous sommes arrivés à une bonne douzaine de vidéos, auxquelles Kidsaredead n’a pas manqué de réagir !

« Here, there And Everywhere » des Beatles – 1966

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PARTIE II : JUSTE AVANT LA RUÉE


Après avoir évoqué sa double vie avec Bandini, Radio Elvis répond à nouveau nos questions, les détourne et tourne autour du pot. Bon voyage.

En 2010, tu commences seul, mais rapidement, ton projet se transforme en trio. Comment ça s’est passé ? Était-ce un besoin pour le live, où une volonté d’intégrer de nouveaux membres ? Tes deux acolytes participent-ils à la composition des morceaux que tu produis aujourd’hui ? Comment travailles-tu ? Travaillez-vous ?

Cela a pris du temps en fait. J’ai joué en solo pendant trois ans avant que Colin ne rejoigne le projet. Au début de notre collaboration, il n’y avait pas de batterie. Je pense que Colin avait envie de se détacher de son instrument de prédilection. Il s’est donc mis aux claviers. La batterie a repris une place plus importante au fur et à mesure, notamment suite à l’EP. Des chansons comme « Goliath » ou « Demande à la poussière » ne pouvaient plus se passer de batterie. Comme quoi, on ne se refait pas ! Et puis pendant l’enregistrement de l’EP, Julien Gaulier (réal. de l’EP) et Colin m’ont présenté Manu qui a fait quelques prises basses sur « Goliath » et « Le Continent ». Nous sommes un trio depuis ce jour-là ! Notre formation est finalement très jeune. Nous jouons ensemble depuis le mois de juin 2013.

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PARTIE I : RADIO BANDINI


En savoir plus sur Elvis, ne pas se soucier d’avoir le pied marin pour faire de vrais voyages, partir pour aller surtout au fond de soi… Radio Elvis nous livre quelques pistes, quelques invitations à le suivre.

Elvis. Un personnage haut en couleur à des années lumières de ce que tu fais. Que penses-tu du personnage ? De sa musique ?

À vrai dire, je suis beaucoup plus Cash que Elvis. Le personnage de Johnny Cash me parle beaucoup plus. Peut-être un peu moins bling-bling. Mais leur talent à tous les deux sont inestimables.

Nous avons pu lire que tu n’avais jamais pris le bateau. Tu voyagerais plus par le livre. Comment considères-tu le rapport entre littérature et musique, de manière générale et plus spécifiquement au travers de ton expérience ?

La plus part des groupes qui font ma mythologie musicale revendiquent une profonde inspiration littéraire. Des groupes comme Noir Désir, The Doors, Theo Hakola, Nick Cave ou Thiéfaine nous ont montré que l’on pouvait faire du rock en partant du texte. Ce qui implique par moment des bouleversements très importants dans la construction d’une chanson. Cette manière de faire m’a toujours intéressé.

Pour ma part, je ne crois pas faire de la musique pour la musique en elle même, mais bien pour l’expérience des mots. J’ai, aujourd’hui encore, du mal à me considérer comme un musicien. Il doit y avoir ce vieux fantasme d’être un jour un écrivain voyageur qui me taraude encore.

Le plus étrange est que j’ai découvert la littérature très tardivement. Du moins, je n’ai compris ce que je lisais qu’à l’âge de 20 ans. Je ne pense pas être un lecteur boulimique. Le besoin de lire se manifeste en même temps que le besoin d’écrire. J’ai de gros problèmes de concentration. La lecture est le seul moyen de m’apaiser. C’est de l’état dans lequel me plonge la lecture que naissent les associations d’idées et de mots.

Cela dit, le cinéma, la musique et la peinture me procurent les mêmes sensations. Le voyage est surtout immobile, ça j’en suis convaincu.

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Thomas Subiranin – Partie II / Processus


Subiranin

Suite et fin de notre interview consacrée à Thomas Subiranin (lire la première partie):

Comment construis-tu tes chansons ?

J’adore les petites chansons courtes, je suis totalement obsédé par ça. Les chansons de 2’20 où tout est dit et où il n’y a rien à rajouter. C’est ce que je cherche à faire. Je ne ressens pas le besoin d’étendre des morceaux sur 10 minutes.

J’aime bien être efficace, voir les choses qui se mettent en place rapidement tout en étant cohérentes. Il y a toujours un moment de respiration où je donne dans l’instrumental, pendant une trentaine de secondes. Mais j’adore les mélodies, je ne vais certainement pas faire un morceau de progressif avec des grosses montées de 10 minutes.

Quelle place donnes-tu aux mélodies dans tes compositions ?

Dans la musique actuelle, je trouve qu’il y a un manque de mélodie. Dans pas mal de nouveaux groupes, il y a une bonne production, une vraie esthétique, un son typé, mais il n’y a pas de mélodie, des petites ritournelles, très naturelles. Il y a ça dans certains groupes que j’aime actuellement comme Mac de Marco par exemple. La production est crade, mais on s’en fout, il fait des chansons naturelles, et c’est totalement décousu, c’est très bizarre, mais il y a de la mélodie. Je ne me retrouve pas dans beaucoup de groupes actuels où il y a un côté très minimaliste dans le son, où il y a juste une ou deux guitares avec de la réverbération, un chanteur qui susurre un truc, ce n’est pas trop ma came…

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Thomas Subiranin – Part I / Genèse


Subiranin

Pourrais-tu nous parler un peu de toi : d’où tu viens, quel a été ton parcours… ?

Je viens de Chalon-sur-Saône. J’ai fait des études d’art à Dijon et, de fil en aiguille, je me suis tourné vers le graphisme puisque je trouvais à l’époque que c’était un bon compromis. Je suis monté à Paris pour faire des études de graphisme et c’est à ce moment que je me suis lancé dans la musique électronique.

Comment en es-tu venu à la musique électronique ?

J’ai un background vraiment musique acoustique. J’ai fait de la clarinette en école de musique, j’ai eu des groupes de rock comme tous les ados. Je me suis formé. À la fin du lycée, j’ai commencé à bidouiller sur des logiciels. J’ai écouté énormément de musique électronique, beaucoup d’IDM, Warp et compagnie, de la techno allemande…

Qu’est ce qui te plaisait là-dedans ?

Pour moi, c’était assez nouveau. Il y avait la production aussi, c’était un peu mystérieux. J’ai commencé à télécharger quelques logiciels. Et pendant 4 ans (ndlr : 2006 – 2010), je n’ai fait que de la musique électronique : un peu d’électronica, voire même de la musique abstraite. J’adorais Tim Hecker et Clack chez Warp. Je trouvais ça génial parce qu’ils travaillaient vraiment les textures dans le sons. Ils bidouillaient et te sortaient des sonorités vraiment incroyables. Pendant longtemps, j’ai fait des trucs comme ça.

Par cette recherche, s’agissait-il d’apprendre à déconstruire la musique ?

Ce n’était pas « je veux savoir comment ils font pour essayer de faire pareil ». C’était qu’à la base, j’écoutais beaucoup de rock 60’s et petit à petit j’ai dérivé vers Aphex Twin, je ne sais pas trop comment. Je suis un énorme fan de Boards of Canada, un groupe qui m’a vraiment marqué (c’est toujours le cas d’ailleurs). J’aime bien Brian Eno pour sa musique ambient également. À cette époque, je faisais des trucs très variés. Et plus ça avançait, plus je faisais des trucs ambient. Peu à peu, je me suis ennuyé : tout faire sur un ordinateur, avec des logiciels, des sons d’ordinateur… J’ai commencé à incorporer des parties de guitares acoustiques, des samples, à vouloir faire un mélange d’électronique et de prise de micro, un peu dans le style des premiers enregistrements d’Animal Collective, très déconstruits. J’allais de plus en plus vers ça.

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