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JULIAN CASABLANCAS / Phrazes For The Young (2009)


julian casablancas phrazes for the young

Un des meilleurs disques sortis en 2009. La production est vraiment très risquée. Le son est ultra compressé, on peine à distinguer les arrangements qui sont pourtant très riches ; et alors que je devrais être le premier à m’en plaindre j’ai fini par y prendre goût tellement le parti-pris est couillu. J’aime aussi beaucoup l’écriture de Julian Casablancas, il écrit un peu comme un rappeur, c’est bourré de punchlines, c’est hyper graphique. Au niveau des mélodies vocales il est aussi clairement au dessus du lot… Son chant est merveilleux, désinvolte et tendu à la fois. Je pense sincèrement qu’il est l’un des plus grands songwriters de sa génération. Il a tout, même sa timidité sur scène finit par jouer en sa faveur, visuellement c’est parfait. Les Strokes sont fondamentaux en tant que groupe mais je ne me fais aucun souci pour sa carrière solo. Les autres par contre…

par Johan D



PREFAB SPROUT / Steve McQueen (1985)


Prefab Sprout Steve McQueen

Quand j’ai acheté Steve McQueen, c’est simplement parce que je le connaissais de réputation. J’avais lu dans un magazine que Prefab Sprout faisait partie des héritiers des Beatles en terme d’évidence mélodique. J’ai du mettre un an à l’écouter en entier. Au début je ne passais pas les trois ou quatre premiers morceaux. J’ai persisté, essayé à nouveau, plusieurs fois, à des mois d’intervalle je réessayais, sans passer la barre des trois ou quatre premiers titres, intrigué par ce disque considéré par une poignée d’illuminés comme un des plus grands disques pop de tous les temps. Et au fur à mesure, certaines mélodies ont commencé à me hanter, mais vraiment, je les avais en tête constamment. Peut-être seulement une harmonie vocale ou un arrangement au clavier… du coup j’ai réécouté et à force, il a bien fallu que les chansons défilent. Sans y faire trop attention je me suis attaché au son, à la production, à la mélancolie des mélodies, aux changements d’accords aventureux… le mal était fait. J’étais obsédé par un morceau tout entier. La deuxième grande étape aura été l’inspection du texte de cette chanson, « Bonny », ou peut-être était-ce « Appetite », ou « Goodbye Lucille #1 » — à vrai dire j’ai oublié tant elles me paraissent indissociables aujourd’hui. Les textes de Paddy McAloon sont d’une poésie folle, je lui trouve très peu d’équivalents à ce niveau… Aujourd’hui l’album tout entier résonne en moi d’une façon que je n’aurais jamais pu soupçonner, et paradoxalement, alors que je suis le premier à avouer que son opacité est bien réelle, je ne peux que qualifier ses chansons de limpides, claires, évidentes. Il y a vraiment un déclic, je n’avais jamais connu ça comme ça. un jour, paf, ça te bouffe, à travers un son de clavier céleste, la voix de Wendy qui semble transpercer les nuages ou une simple phrase comme « Life’s not complete ’til your heart’s missed a beat ». Un jour tu réalises que t’as jamais entendu un truc pareil. Le chanteur de Maximo Park en parle bien mieux que moi.

par Johan D

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THE BEATLES / The Beatles (1968)


Thebeatles_whitealbum

Après les Pixies, les Beatles sont la deuxième influence qui m’a donné envie de faire de la musique. Justement, c’est notamment par les Pixies que je suis venu aux Beatles. Notamment le White Album, parce que les Pixies avaient repris en face B d’un de leurs singles la chanson « Wild Honey Pie », qui est un morceau assez expé. Je me suis dit : « tiens, ils ont vraiment trituré le truc », parce que jusque là j’avais une vision des Beatles très proprette, très formaliste… Par ce morceau, j’ai donc voulu découvrir le Double Blanc, et j’ai découvert les Beatles par leur côté plus expérimental, avec des morceaux plus rock, plus barrés, qui n’étaient pas dans le schéma « chanson » classique. Par la suite, j’ai également découvert et appris à aimer tout le côté plus classique des Beatles, justement, avec ces chansons pop parfaites, vraiment bien écrites. Pour moi comme pour beaucoup de musiciens pop ou rock, les Beatles sont le meilleur groupe de tous les temps, le groupe parfait à la carrière parfaite (chaque album marque une évolution…). Les Beatles, je pourrais en parler des nuits entières. Et puis j’ai été influencé par le jeu de basse très mélodique de McCartney, ces notes très précises jouées au médiator. Je joue moi-même au médiator : puisque j’ai commencé à la guitare et que je suis venu seulement ensuite à la basse, il m’arrive de jouer aux doigts, mais ça n’est pas très naturel pour moi… Cette approche de la basse quasiment considérée comme une guitare, moins axée sur le groove que sur les mélodies… ça m’est notamment venu de l’écoute du Double Banc et des Beatles en général.

par Alexandre Rouger

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PRINCE AND THE REVOLUTION / Purple Rain (1984)


Prince Purple Rain

Prince, j’y suis venu assez tard. J’aimais déjà beaucoup les singles, puis j’ai découvert l’album. Ce qui m’a frappé dans Purple Rain, c’est que l’album porte vraiment le son de son époque. Il est à la fois assez expérimental, très pop, accessible mais bizarre, baroque.. Ca part dans tous les sens ; c’est une espèce de grande oeuvre assez dingue. Ce que j’aime bien dans l’approche de Prince, c’est son côté extrêmement moderne. Il n’essaie pas de recréer un son. Moi-même, c’est quelque chose qui m’importe beaucoup quand je fais de la musique — même si j’aime aussi les groupes de genres, qui recréent des sons, des styles, des époques… Mais ce n’est pas du tout ma démarche musicalement. J’ai envie d’avoir mes influences tout en étant ancré dans mon époque… Et je trouve que Prince a réussi cela de façon merveilleuse sur Puple Rain. Prince invente le son de son époque, tout en laissant transparaître ses influences.

par Alexandre Rouger

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MICHAEL JACKSON / Dangerous (1993)


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J’ai découvert Michael Jackson quand j’étais très jeune et ça m’a tout de suite séduit, même si je n’avais pas vraiment de recul sur la musique de manière générale. Ensuite je suis passé par une phase de rejet parce que j’écoutais plutôt des trucs indie (Pixies, Pavement, Sonic Youth, tout ça…). J’y suis revenu plus tard, j’ai redécouvert, et j’étais toujours sidéré par les chansons, par la prod… C’est rare, parce qu’habituellement il y a pas mal de trucs qu’on aime presque instinctivement quand on est jeune et qu’on n’a ni le recul ni les « clefs » — des trucs que l’on rejette ensuite… Là, c’est un exemple rare d’un artiste vers lequel j’ai pu revenir avec le recul et avec les connaissance musicales.

par Alexandre Rouger

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SONIC YOUTH / « Kool Thing » (1990)


sonic youth kool thing

Voilà un de mes groupes préférés. « Kool Thing » est un des singles de l’album Goo. C’est un morceau sur lequel j’ai beaucoup dansé en boîte quand j’étais étudiant à Rouen. Et un morceau de Sonic Youth en boîte, c’est vraiment, vraiment bien ! Steve Shelley est un de mes batteurs préférés. Je trouve que ce groupe-là passe les décennies sans bouger d’un iota. Ils ont toujours cette liberté d’écriture qui est très rare. Ils sont toujours aussi indépendants qu’ils l’étaient à leurs débuts, dans les années 1980. Après, on aime ou on n’aime pas le style de musique, mais je trouve que leur ligne musicale est un exemple. Ils ont passé la cinquantaine et ils sont toujours aussi forts, ils attirent toujours autant de jeunes. Et eux-mêmes restent toujours aussi jeunes. Je les ai vus de nombreuses fois en concert, et notamment au festival ATP en Angleterre il y a quelques années. Ils étaient toujours aussi proches du public… Je me souviens avoir regardé les autres groupes jouer, et ils étaient à côté de moi, au milieu du public. Ce ne sont pas des stars. Bon, je n’ai pas discuté avec eux, parce qu’ils impressionnent quand même énormément, mais je pense que si j’avais voulu me taper la discute avec l’un ou l’autre, il n’y aurait pas eu de problème !

par Ronan Queffeulou

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GANG OF FOUR / Entertainment ! (1979)


gang of four entertainment

C’est l’un des grands chefs d’oeuvres du post-punk des années 1980. Il a laissé une influence énorme sur tous les groupes qui font du rock aujourd’hui, qu’ils soient anglais, américains, français… Et les gens se sont rendu compte de ça assez tardivement. Ce que j’adore sur Entertainment !, c’est le son de la guitare. Il est très tranchant — à l’opposé de la ligne rythmique basse-batterie qui est très funky. Il y a les deux opposés : la guitare qui martèle, et le côté groove de la batterie et de la basse. Cet album est vraiment un chef d’oeuvre selon moi.

par Ronan Queffeulou

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