gulcher



Gulcher : Cocktails


Le 30 juin dernier sortait le nouvel album de Gulcher, soit le premier de la nouvelle formation, et le second de l’ancienne. Vous me suivez ? En tout cas, ce jour-là, à la fin juin, au début de l’été, dans l’insouciance – ou plutôt l’inconscience – la plus totale, alors qu’on préparait bien gentiment notre valise pour partir en vacances chez mémé à Granville, les nouvelles recrues du label Without My Hat Records sortaient Cocktails, un album de 10 titres enregistrés…en Normandie, tiens !

Alors oui, nous avons quelques mois de retard, mais comme je confonds toujours la fête du débarquement avec l’armistice, finalement je trouve qu’on est plutôt dans les temps ! D’ailleurs, je n’envie pas ceux qui l’auraient déjà écouté 100 fois, je préfère en être à ma toute première, en ce jour d’octobre où j’ai goûté aux Cocktails de Gulcher…

Dés les premières gorgées, la machine est lancée. L’effet d’une toupie que l’on impulse, une onde vibrante non identifiée se dirige vers moi, tournant très vite et m’emportant dans un tournis qui me grise déjà. « Bird Nine » me fait l’effet d’un perroquet. La fraîcheur d’une nouvelle voix (Johan D en lead), la surprise d’un mélange des genres (d)étonnant. Une inventivité qui ne s’épuise pas depuis qu’Alexander, Alexandre et Ronan – membres du groupe depuis sa formation – jouent ensemble.

» La suite !



MINIMAL COMPACT / « Nil Nil » (1987)


minimal compact

J’ai toujours été fasciné par ce groupe venu du Proche-Orient ; ils sont originaires de Tel-Aviv en Israël et se sont installés aux Pays-Bas dans les années 80. Ils répétaient tous sur le même ampli, d’où leur nom « Minimal Compact » — pas d’argent pour se sonoriser correctement mais en revanche une richesse musicale hors du commun dans leurs compositions. Ils ont su mélanger l’Orient et l’Occident, la pop et la transe, la new wave et les rythmes orientaux avec une originalité et une très grande créativité. Je n’ai jamais entendu par la suite cette envie de rompre radicalement avec les frontières culturelles, ethniques et musicales, surtout en ces temps de crispation où chacun aime se replier sur soi… Aujourd’hui ils sonneraient comme un défi à toute la bêtise ambiante : Berry Sakharof, Rami Fortis, Malka Spigel, Samy Birnbach, Max Franken sont un peu mes Beatles à moi.

» La suite !



LED ZEPPELIN


05-Led_Zeppelin_-_Led_Zeppelin_II

C’est difficile de choisir un album… J’aime surtout les quatre premiers. Ce qui me plaît chez Led Zep, c’est vraiment une approche globale du son. J’ai l’impression qu’avec eux, en 1968, c’était la première fois que l’on arrivait à faire sonner une batterie sur disque telle qu’on pouvait la ressentir sur scène ! C’est sidérant ! Et puis il y a tout le reste aussi, les guitares, une vraie alchimie de groupe… Pourtant je suis un grand fan des Who, mais je pense que même eux n’étaient pas capables de faire sonner les choses aussi bien que Led Zep sur leurs quatre premiers albums. Je trouve que Jimmy Page, encore plus qu’en tant que guitariste, a fait un travail incroyable en tant qu’arrangeur et producteur : il reste pour moi un des plus grands producteurs de rock de tous les temps.

par Alexandre Rouger

» La suite !



LIARS / « Scissor » (clip, 2010)


LiarsScissor

Je voudrais mettre en avant le clip de « Scissor » du groupe new-yorkais Liars. Le morceau est sur leur dernier album, Sisterworld. Très beau clip d’Andy Bruntel, qui met en scène un univers marin étouffant digne d’un petit film d’épouvante où les protagonistes se font lapider par de mystèrieuses pierres tombées du ciel. L’ambiance musicale colle parfaitement à l’ensemble graphique : des cordes et des choeurs qui s’étirent, une voix grave de crooner malade à la Nick Cave et soudainement le déluge d’une rythmique post-punk poussée à l’outrance. D’ailleurs, on remarquera que la trame narrative de ce clip est en adéquation avec les variations rythmiques opérées par le groupe. Je n’arrive toujours pas à donner une explication à ce clip. Est-ce une relecture du mythe de Sisyphe ? Une critique de notre monde moderne égoïste et violent ? Un simple délire sans réelle profondeur ? Je ne sais pas, je cherche encore…

par Alexander Faem

» La suite !



RYUICHI SAKAMOTO / « Rain (I Want A Divorce) » (1987)


artist_ryuichi_sakamoto

J’aime les artistes protéiformes comme Ryuchi Sakamoto, à la fois compositeur, musicien et acteur (dans Furyo de Nagisa Oshima avec David Bowie). J’ai une admiration totale pour ce type dont le talent immense dépasse son Japon natal, talent humble et sans limites, talent qui va jusqu’à éclairer les traits de son visage (à près de soixante ans, il a l’air toujours aussi frais…). Là encore, et dans un autre registre, Sakamoto a su mélanger les sonorités d’Extrême-Orient avec la musique occidentale, la chanson populaire et le jazz, et aussi l’écriture répétitive avec les folklores d’Asie et d’Europe lorsqu’il devait composer pour le cinéma. Érudit et esthète, il a utilisé sa formation de musicien classique pour transcender les genres. Extrait d’un live,  le titre «Rain» résume bien mes propos. Tout simplement splendide !

par Alexander Faem

» La suite !



BECK / Sea Change (2002)


sea change

Un de mes disques de chevet. J’aime beaucoup le travail de Nigel Godrich sur ce disque, la production est somptueuse, très dense et organique. Beck sort d’une relation forte et il recrache tout là-dedans, il y a quelque chose de très fort dans son interprétation désabusée… Beaucoup réduisent ce disque à « Paper Tiger » qui est un hommage plus que flagrant à Melody Nelson et aux arrangements de Jean-Claude Vannier mais Sea Change n’est en aucun cas un simple exercice de style. J’apprécie beaucoup la versatilité dont a fait preuve Beck au fil du temps, tantôt bricolo et expérimental, tantôt dans l’émotion brute, comme ici. Sea Change est avant tout un recueil de chansons, et « Lost Cause » ou « Guess I’m Doing Fine » sont parmi ses plus belles compositions, on y retrouve parfois la pureté de Nick Drake. Cela étant dit, je trouve dommage qu’il se soit un peu perdu depuis, j’ai l’impression qu’il peine à se réinventer. Son dernier concert à Paris pour Modern Guilt était assez terrifiant, on aurait dit un fantôme avec ses longs cheveux, il semblait complètement vide, comme désincarné. L’album qu’il a donné à Charlotte Gainsbourg peine à me toucher pour la même raison, il a un talent inépuisable et le disque a de vraies qualités mais c’est comme si sa musique était aujourd’hui vidée de toute sa substance.

par Johan D



MIDLAKE / The Trials of Van Occupanther (2006)


Midlake The Trials Of Van Occupanther

Midlake est un groupe américain que j’ai découvert en 2007. Pour moi, au niveau de la scène folk américaine, ils sont au-dessus du lot. Je les ai vus notamment en concert au Trabendo à l’époque. Ce qui m’a impressionné, c’est que la qualité d’interprétation en concert est telle que tu arrives à rentrer complètement dans leur musique, alors que ce n’est pas un groupe « scénique » d’un point de vue visuel. Ils ne font pas les zouaves sur scène ! Mais justement, pour rentrer dans leur musique, tu n’as pas besoin de les voir sauter partout sur scène (d’ailleurs, leur musique ne s’y prête pas tellement). Sur l’album qu’ils ont sorti en 2006, The Trials Of Van Occupanther, j’aime spécialement le morceau « Young Bride » : cette rythmique en décalage qui démarre sur un espèce de violon, cette prod qui sonne un peu chinoise… Ils utilisent vraiment un son très particulier sur ce morceau-là. Les harmonies vocales sont incroyables : je crois qu’ils chantent à cinq… Et les musiciens sont tous très, très forts techniquement.

par Ronan Queffeulou

» La suite !

</