feu machin



MARXY / Kyoshu Nostalgia (2005)


Marxy Kyoshu Nostalgia

Chacun a ses lubies, cet objet en est une pour moi. Il date maintenant (2005), et vieillit même assez mal. Marxy vit à Tokyo avec une des filles de Kiiiii et dirige le très dense et rigoureux blog Neojaponisme (mine d’or, pop culture, culture locale). Nostalgique de l’habillage sonore des jeux vidéo, il maîtrise aussi tout un répertoire pop (des Zombies aux Beach Boys) qu’il combine de manière assez gentille, mais toujours avec beaucoup d’affection et d’incision (ce qui se sent au fur et à mesure de sa discographie). On en fait le tour très rapidement, mais on y revient avec délectation.

par Edouard Rose

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ATOM TM & MASAKI SAKAMOTO / Alien Symphony (2010)


Atom TM & Masaki Sakamoto Alien Symphony

L’une des alliances les plus radieuses entendue ces dernières années, entre deux prodiges et technicistes (l’un est apparemment neurologue de formation) de la musique électronique. Des formes, des ondes multiples agrémentées autour d’un authentique corps (et cœur) pop japonais. Ça part dans tous les sens à toutes les vitesses, et c’est terriblement beau et touchant. Olivier Lamm de Chronic’art en a parlé, et beaucoup mieux que moi, ici.

par Edouard Rose

Écouter, Voir :
Atom TM et Masaki Sakamoto sur Soundcloud
Uwe Schmidt (Atom TM) sur Wikipédia
le site officiel de Masaki Sakamoto

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Feu Machin


Feu Machin sur Subjective

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Feu Machin


Je ne devrais pas m’engluer dans une métaphore trop subjective. Je devrais essayer de ne pas trop me focaliser sur le dernier EP de Feu Machin, Rhino, mais plutôt essayer de parler de ce groupe en général, synoptiquement. C’est trop tard, l’image de cet animal multiple-tonnes que Dalí fait avancer sur de longues et fines pattes à travers un paysage fantasmagorique s’est collée à mon esprit. Les kinésistes associent des couleurs aux sons, j’associe cette scène à Feu Machin.

Salvador Dali Celestial Ride

Debout sur un rhinocéros je mange des tranches d’ananas. Debout sur un rhinocéros je m’aventure vers des contrées inexplorées. Je sifflote des mélodies improbables, des mélopées acides qui chatouillent les neurones des chalands avides de sensations nouvelles. Ces mélodies ne sont pas les miennes, j’ai les yeux fermés, mon corps est probablement installé confortablement sur un fauteuil bien moelleux, et ces mélodies que je sifflote au cours de ma petite ballade onirique, un petit cable relié à la chaine Hi-Fi me les transmet. Dans ce monde où je me balade, le sens commun n’est pas évident, on cherche avant tout à pousser un peu plus loin. Quoi exactement ? Rien de clair, et c’est ce qui m’excite. On cherche à distendre le chemin qui relie un stimulus à une réaction. Un phénomène à une perception. En sortant des chemins battus sur le dos de cet aimable rhinocéros, on trouve de nouveaux paysages, rien de commun, ou en tout cas très peu. Cette nouvelle route est stimulante, cette nouvelle route est exaltante.

Elle me rappelle ce jour où pour la première fois je voyais rouge. Elle me rappelle la première fois où je sentais un orage approcher. Elle me rappelle ce jour où pour la première fois je ne touchais plus terre. Elle me rappelle la première fois où je goûtais à la folie. Elle me rappelle ce jour où pour la première fois j’entendais les mouches voler. Ces routes sensationnelles que l’on ne connaît pas encore sont la fibre même de la richesse des expériences. Voir plus loin, toucher au vif, ne plus se sentir, goûter la volupté, entendre raison. Écouter Feu Machin. Écoutez Feu Machin.


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