chroniques



Svinkels / Dirty Centre (2008)


svinkels

C’est avec les Svinkels que je me suis mis à apprécier le hip hop et à écouter ça de plus prés. C’était juste après le lycée. Jusque là j’écoutais principalement du rock. Et c’est le hip hop qui m’a amené à l’électro, au jazz, et à une ouverture musicale générale. Svinkels : voilà des gars qui ne se prennent pas au sérieux. Ils ont une grosse culture hip hop ricain. Ils cultivent l’esprit de fête, la défonce, le plaisir… un vrai mode de vie. J’aime tous leurs albums mais Dirty Centre, le dernier en date, c’est de la vrai tuerie, avec une prod à l’américaine et des thèmes complètement délirant : « Tout Nu Yo ! », qui parle d’un travelo, « (Mon Public) C’est Des Cons », « Le Blues Du Tox », ou encore « Du PQ (Pour Mon Trou-Trou) ». « Parfois y’a qu’un seul truc qui compte et qui est plus important que tout : du PQ pour mon trou-trou… »

par Yo

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MINIMAL COMPACT / « Nil Nil » (1987)


minimal compact

J’ai toujours été fasciné par ce groupe venu du Proche-Orient ; ils sont originaires de Tel-Aviv en Israël et se sont installés aux Pays-Bas dans les années 80. Ils répétaient tous sur le même ampli, d’où leur nom « Minimal Compact » — pas d’argent pour se sonoriser correctement mais en revanche une richesse musicale hors du commun dans leurs compositions. Ils ont su mélanger l’Orient et l’Occident, la pop et la transe, la new wave et les rythmes orientaux avec une originalité et une très grande créativité. Je n’ai jamais entendu par la suite cette envie de rompre radicalement avec les frontières culturelles, ethniques et musicales, surtout en ces temps de crispation où chacun aime se replier sur soi… Aujourd’hui ils sonneraient comme un défi à toute la bêtise ambiante : Berry Sakharof, Rami Fortis, Malka Spigel, Samy Birnbach, Max Franken sont un peu mes Beatles à moi.

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FLYING SAUCER ATTACK


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Début des années 90, en plein boum de la musique électronique, du Trip hop et de la Jungle en Angleterre. Dave Pierce alias Flying Saucer Attack, accompagné de ses amis : Matt Elliot et Rachel Brooks – génies méconnus et ovni du style pop noise et folk spacial, basés a Bristol – sortent un premier album en 1993, auto produit par le label Heartbeat (le label de Pierce). Puis à partir de 1994 le groupe est remarqué et passe chez Domino records qui publiera alors tous leurs albums jusqu’à New Lands en 1997.

Le bilan : six chefs d’oeuvres et plusieurs singles inspirés, inclassables et d’une fraicheur saisissante. Groupe fantomatique et confidentiel, Flying Saucer Attack nous ouvre les chakras à coup de couches de guitares filtrées et saturées à l’extrême, de rythmes profonds pouvant s’associer au bruit lointain d’un train sur les rails, d’une voix plaintive mélodieuse et planante, dans une forme remarquablement libre et expérimentale.

Anachroniques et décalées leurs compositions abyssales et envoutantes en deviennent presque mystiques, antimatières. Reconsidérant la place de chaque instrument et créant un aspect nouveau de la « Musique ». Après un album ultime, Mirror en 2000, l’aventure s’arrête et Flying Saucer Attack deviendra culte.

Montez le son, fermez les yeux, ouvrez vôtre cœur, et vous vous y perdrez corps et âme.

Par Jean Baptiste Larché

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JAMES PANTS / JAMES PANTS (2011 – Stone Throw Records)


james pants

Je marchais trop vite, trop excitée d’être en vie. J’étais amoureuse et James Pants résonnait en boucle dans mon casque, comme la musique du film de ma vie. Une bande sonore brumeuse, enveloppante, comme ce vieux tee-shirt préféré en coton élimé dans lequel on se sent à l’aise. Une deuxième peau. Sommes-nous en 1984, en 2013 ? Peu importe. Ce troisième album du jeune touche-à-tout surdoué paru sur le label californien Stone Throw Records est un bouillon génial qui nous éloigne de ces questions bassement terriennes.

Ici, tout avance, tout le temps. Une chevauchée intense qu’on souhaiterait éternelle. On y rencontre des sirènes chamanes voguant sur des flots synthétiques, des guitares surf qui tracent des routes sombres, une basse qui nous soutient qu’on ne trébuchera jamais. Après avoir absorbé ce qu’on appelle la musique, James Pants ouvre le champ des possibles avec une facilité désarmante, une nonchalance fascinante : « Strange Girl » pourrait être une chanson de Suicide, « Kathleen » un standard FM des années 80, « Body On Elevator » une partie de la B.O de Lost Highway.

Ce gamin élevé près de Twin Peaks, fils de pasteur presbytérien, rêvait de devenir producteur de Hip-Hop. Pour mon plus grand plaisir,  il est devenu James Pants : un agent trouble du rock qui se sent libre et l’exprime avec puissance.

Par Charlotte Leclerc
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EXTREME


Extreme par revival kensuke

Extreme, c’est LE groupe qui m’a marqué.

Pourtant je ne suis pas un fan. J’ai écouté pas mal de choses avant et beaucoup après ! Je ne pense même pas que ce soit eux qui m’aient le plus influencé musicalement. Mais voilà, tout simplement j’adore. Je ne connais pas trop mal ce qu’ils font, et je ne m’en lasse pas depuis que j’ai 12 ans. Et puis vlà les looks qu’ils envoient les gars…
Pour faire une généalogie très grossière (d’après ma piètre culture musicale old school), ces 4 bonhommes ricains jusqu’à la moëlle et plutôt revendicatifs sont en quelque sorte une des suites logiques de Hendrix, des Beattles, de Van Halen et de Queen. On ajoute à ça : un groove gigantesque, qui s’affine au fur et à mesure des albums et une excellente complémentarité entre les différents membres du groupe (ils ont chacun un grain, un son et un touché particulièrement typés).
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FACTORY FLOOR / Fall Back (2013)


factory floor fall back  chronique night riders

C’était très important pour moi de chroniquer un groupe dans son temps… j’aurais aimé chroniquer un Virgin Prunes, un vieux Bowie ou un Public Image Limited mais cette idée de nostalgie me déprimait un peu pour être franc, pourtant les amours de jeunesse et le réconfort qu’apporte un disque entendu dès le plus jeune âge provoque chez chacun une sensation de béatitude.

Factory Floor est un grand groupe, parfaitement adapté à son époque, pourtant je trouve chez eux certaines similitudes avec la démarche des pionniers du genre : lo-fi, shoegaze, post-punk, new wave et musique industrielle, serait-ce l’énergie propre aux anglais ? Le plus flagrant étant la liberté avec laquelle a été pensé et réalisé ce premier album. Leur façon de faire revivre, à leur manière, un certain avant-gardisme propre à une époque révolue, tout en proposant une vision futuriste et dansante d‘un style souvent trop stéréotypé.

Ce qui est incontestable à l’écoute de ce premier album, c’est la singularité de sa démarche : le fond renforce la forme et la forme sublime le fond, l’esthétique y étant pour beaucoup. Une des explications de cette réussite pourrait résider dans le fait que nous nous retrouvons face à un artiste maitrisant parfaitement son art, son image et cultivant un « Do It Yourself » 4.0, la traduction ne se faisant pas par la surenchère de superposition excessive de pistes d’instruments ou d’une production massive faisant office de cache misère… Non, ici cela se traduit par une musique minimaliste, moderne, froide, analogique sans concession, un traitement singulier et un parti pris fort.

Alors certes, l’album est marqueté, et les stratégies commerciales sont adaptées et bien pensées, mais dans un monde où James Murphy pourrait devenir gourou d’une secte très rentable (nous n’en sommes pas très loin),le talent et l’intention de Factory Floor  sont indéniables.

Factory Floor est un grand groupe.

Par Anthony Gauchy

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CONNIE CONVERSE / How Sad, How Lovely (2009)


connie converse

Ces chansons à l’épure lo-fi où l’on n’entend jamais davantage qu’une seule guitare et une seule voix révèlent en creux une maîtrise et une force dignes des plus grands. « Empty Pocket Waltz » sonne comme du Carter Family réécrit par Gershwin, « The Playboy of the Western World » est une micro symphonie évoquant à la fois Chet Baker et Carson Mac Cullers, « Talking Like You » distille une sorte de désespoir tranquille et guilleret. Derrière la fausse naïveté des mots, une ironie teintée d’amertume fait écho à ce que l’on sait d’elle… Car Connie Converse, fatiguée des échecs et des tentatives avortées pour introduire une industrie musicale qui ne voulait pas d’elle, a décidé, en une journée d’août 1974 de disparaître pour construire une nouvelle vie, laissant derrière elle lettres et messages pour ses proches et une poignée de chansons sublimes pour l’éternité.

Par Claire

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