chroniques



SAM AMIDON / All Is Well (2007)


Sam Amidon

Reprenant pour cet album des morceaux traditionnels folk des Apalaches, il trouvé le moyen de travailler avec des arrangeurs de musique contemporaine, ce qui donne à cet album un cachet incroyable. On est loin des balades folk chiantes qu’on a l’impression d’avoir déjà entendues et ré-entendues. Ici on a plus l’impression d’une pièce d’orfèvre parfaite et méticuleusement travaillée sans perdre une dose de spontanéité. Le morceau « Little Johnny Brown », tout en puissance retenue, fait frissonner. La voix douce, feutrée de Sam Amidon rappelle un certain songwriter anglais de la fin des années 60 déjà évoque dans ces chroniques… Un très bel album, sans cliché, et avec des arrangements magnifiques, qui berce son auditeur.

Par Jeremy Jospeh

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KARL BLAU


Karl Blau

Comme j’ai eu un 4 pistes assez tôt, j’ai toujours été sensible à la musique lo-fi, produite avec les moyens du bord, à la maison « home made », à un stade pas tout à fait professionnel. Après R. Steevie Moore, avant Ariel Pink, il y a eu Karl Blau.

J’ai découvert sa musique en 2003, il jouait de la basse dans le groupe de Laura Veirs et assurait aussi sa première partie. C’était aussi le début des concerts solo assisté par une pédale de loop. Un exercice qui laisse souvent le musicien aux prises avec sa machine et donne à entendre la construction d’un arrangement au détriment de la chanson. Avec Karl Blau c’était tout l’inverse : j’avais l’impression de voir un mec qui vient de trouver une chanson géniale l’enregistrer sur un 4-pistes, la ligne de basse, l’arpège de guitare, et des chœurs « Beach Boys » sur le pont…

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NINE INCH NAILS / The Downward Spiral (1994)


NIN

J’avais un prof très cool en 1994, quand j’étais au collège. Il nous faisait partager ses découvertes sonores — souvent tordues — en classe d’arts plastiques… ce qui a fait naître chez nous une approche créative plus inspirée, parfois violente, et qui nous a valu quelques emmerdes d’ailleurs. Bref, ce jour là, sur le coup de 16h, quand l’agacement d’un adolescent, après deux heures interminables de maths se fait ressentir, nous avons eu le privilège de goûter au succulent nouvel opus de Trent Reznor : The Downward Spiral. Un mélange savant de musique industrielle et de rock alternatif, réalisé dans un endroit où résonnent encore les hurlements de Sharon Tate, épouse de Roman Polanski, victime des délires morbides de Charles Manson et de ses potes un certain 9 août 1969 à LA. Je vous passe les détails sordides. Il s’agit donc ici d’une œuvre complexe, sublime et brutale… un hymne à la destruction et aux plaisirs malsains… Je voulais donc rendre hommage à NIN, mais surtout à l’éducation nationale qui m’a fait suivre la voie du vice plutôt que les mathématiques…

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NRBQ / Enarbiquiou


NRBQ cover

Le dictionnaire du rock, le hors-série Rock&Folk des 300 incontournables, les Inrockuptibles de mes années lycée, Allmusic, les forums i love music, de rateyourmusic, Pitchfork, les tops de fin d’années, etc… Le corpus de textes que j’ai lu sur le rock depuis 15 ans ne tiendrait certainement pas sur les étagères de ma chambre. Du coup d’oeil sur internet pour checker la notation d’un album à la relecture passionnée d’un article rétrospectif sur mon nouveau groupe préféré en passant par les milliers de moitiés de pages lues au hasard dans les toilettes… Tout ça dans l’espoir de dénicher un nouveau chef-d’oeuvre, mais aussi par fascination pour ce grand roman fragmentaire des vies de rock-stars. Adulées, oubliées, méconnues, ridicules, bigger-than-life, beautiful losers… leurs succès fulgurants, tardifs, reconnaissance posthume, lente décadence ou fin tragique… Un genre littéraire à part entière. Sur le modèle de la morphologie du conte de Propp, peut-être que quelqu’un pourrait écrire une morphologie de la vie des rocks stars (Matthieu Remy?)

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MY BLOODY VALENTINE / Loveless (1991)


my-bloody-valentine-loveless

C’est en matant les films de Gregg Araki (Doom Generation, Nowhere…) que j’ai eu cette révélation : une musique douce, sensible et cotonneuse réalisée par Ride ou Slowdive… et parfois un peu plus vivace avec les Smiths. C’est ce qui m’a rapidement conduit à découvrir un album incontournable de la scène noisy pop de la fin des années 80, à l’aube de la déferlante grunge : Loveless de My Bloody Valentine (et de sa tête pensante Kevin Shields). C’est un album étrange, avec des ambiances bruitistes et onduleuses où il est impossible de discerner la guitare des nappes de clavier proche du chant des baleines. Une rythmique imperturbable et des voix évanescentes sur de superbes mélodies brouillées par reverb et distorsions, qui vous plongent dans un rêve éveillé…

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CHRIS WEISMAN et BRATTLEBORO


chris weisman

A la fin du mois de janvier 2014 à St-Ouen au festival MOFO, j’ai eu la chance d’assister au très chouette concert de Happy Jawbone Family Band, dignes héritiers de Camper van Beethoven, qui excellent dans un rock foufou et lettré. Plus tard, j’ai pu bavarder un peu avec Bobby et Francis, deux sympathiques membres du groupe, originaire de Brattleboro une bourgade de 12000 habitants dans le Vermont au Nord-Est des Etats-Unis, où habite également Chris Weisman. Je leur ai demandé si ils le connaissaient. « Bien sûr ! j’ai passé la soirée avec lui la semaine dernière ! ». J’ai découvert Chris Weisman en septembre dernier, avec le multi-disque Maya Properties qu’il a posté en intégralité sur Youtube. onze parties d’environ vingt minutes chacune, 88 morceaux au total. Les chansons excèdent rarement 3 minutes et s’enchaînent sans pause comme un long morceau de rock progressif. Les moyens cependant sont plus humbles que ceux employés par nos chers dinosaures des années septante : un magnétophone 4 pistes, sa voix fragile doublée, parfois accélérée ou ralentie, une ou deux guitares et un synthé cheap type casio 80ies dans un delay un peu baveux. Parfois un peu de batterie avec la bouche. Une écoute un peu distraite pourrait faire penser à un épigone d’Elliott Smith à la sauce early chillwave (les premiers albums d’Ariel Pink).

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FIODOR DREAM DOG / SECOND OF JOY (2011)


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J’ai découvert Tatiana Mladenovitch avec une chanson de Theo Hakola, « Struggle for love« . C’est donc en suivant ces multiples collaborations que je suis tout naturellement tombé sur le deuxième opus de son projet Fiodor Dream Dog (une autre obsession pop Subjective…). En écoutant Second Of Joy, j’ai cru voir la lumière au bout du tunnel. Tout est bien. Les compos, les sons, les mélodies, les rythmiques, la voix, les fringues !

Bref, c’est génial, osé, inventif, unique !

Par Radio Elvis

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