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KIDSAREDEAD POUR CHRIS WEISMAN


Kidsaredead est fondu des expériences prolifiques de Chris Weisman. Il nous l’avait confié dans une chronique dédiée à son œuvre et à la scène de Brattelboro. Chris Weisman est un drôle de bonhomme pourvu d’une intuition mélodique sans pareil, que son amour des enregistrements lo-fi n’altère en rien. C’est vrai, c’est un peu sec à la première écoute et on a l’impression que Weisman enregistre sur un quatre pistes, en fin de soirée, sans trop se soucier de l’aspect brut de sa production.

Kidsaredead a été sollicité par le label OSR Tapes pour participer à l’enregistrement d’une compilation entièrement dédiée à Weisman qui rassemble 67 titres et presque autant de contributeurs. Kidsaredead a invité quelques amis pour l’occasion : Jesse de This Is The Kit, Ricky Hollywood ou encore Alex d’Orval Carlos Sibelius. C’est une belle histoire dans laquelle tout le monde est content, surtout nos oreilles.

Kidsaredead a complétement abandonné le coté lo-fi propre à Chris Weisman pour y mettre sa patte, pour faire des trois compositions qu’il reprend de véritables covers ; il ne se borne pas à reprendre les titres à l’identique, il les réarrange, remplace une guitare par un clavier, ajoute des chœurs, une flûte traversière.

Le titre « I Draw You Near » ne peut laisser froid et se démarque franchement du titre original. On se surprend rapidement à faire partie des chœurs, à fredonner ces textes abscons qui nous font pourtant craquer à la première écoute :

« Mama, I think that you’re Obama

I think that you’re the president here

I know that’s weird »



 

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La Féline : « Adieu l’Enfance » (2014)


« Si tu associes des images à la musique, ça donne une nécessité à tes notes, ça projette une atmosphère », nous confiait Agnès Gayraud – chanteuse du groupe La Féline – dans une interview.

À l’origine du titre « Adieu l’Enfance », une photographie d’Agnès lorsqu’elle était enfant. Souriante, cheveux courts, elle porte en elle les secrets de l’enfance et sur elle un manteau bleu pastel. Dans ce tableau en contre plongée, l’enfant « debout sur [son] rocher » surplombe sans le savoir un public déjà conquis, le regard timide et rieur tourné vers un hors champ qui l’anime. Et c’est comme si Agnès Gayraud avait durant toutes ces années emmené avec elle ce mystérieux hors champ, comme un monde rien qu’à elle, devenu depuis espace musical qu’elle explore sans cesse sans trop en dévoiler le secret. Faute de pouvoir le voir, on peut l’écouter, le deviner. Depuis le premier morceau du premier EP. Il est sensible cet endroit, il est sensuel et suave, sombre parfois, lumineux souvent. Et puis depuis peu, il y a cette phrase taguée sur les murs. « Adieu l’enfance ». A-t-on affaire à un règlement de compte ? Une revendication ? Ça ne peut pas être ça, personne n’aime les adieux.

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Gulcher : Cocktails


Le 30 juin dernier sortait le nouvel album de Gulcher, soit le premier de la nouvelle formation, et le second de l’ancienne. Vous me suivez ? En tout cas, ce jour-là, à la fin juin, au début de l’été, dans l’insouciance – ou plutôt l’inconscience – la plus totale, alors qu’on préparait bien gentiment notre valise pour partir en vacances chez mémé à Granville, les nouvelles recrues du label Without My Hat Records sortaient Cocktails, un album de 10 titres enregistrés…en Normandie, tiens !

Alors oui, nous avons quelques mois de retard, mais comme je confonds toujours la fête du débarquement avec l’armistice, finalement je trouve qu’on est plutôt dans les temps ! D’ailleurs, je n’envie pas ceux qui l’auraient déjà écouté 100 fois, je préfère en être à ma toute première, en ce jour d’octobre où j’ai goûté aux Cocktails de Gulcher…

Dés les premières gorgées, la machine est lancée. L’effet d’une toupie que l’on impulse, une onde vibrante non identifiée se dirige vers moi, tournant très vite et m’emportant dans un tournis qui me grise déjà. « Bird Nine » me fait l’effet d’un perroquet. La fraîcheur d’une nouvelle voix (Johan D en lead), la surprise d’un mélange des genres (d)étonnant. Une inventivité qui ne s’épuise pas depuis qu’Alexander, Alexandre et Ronan – membres du groupe depuis sa formation – jouent ensemble.

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Mocke / Sandwich Mostla Jojo Tape (2013)


Mocke

Sandwich Mostla Jojo Tape, c’est bel et bien le nom du premier album de Mocke, orfèvre-guitariste de notre obsession Midget !, mais aussi d’Arlt et Holden. Un nom d’album qui n’a peur de rien, vous me direz. Et je vous répondrai que vous n’avez encore rien vu, rien entendu. Cet album fait partie de ceux qui racontent une histoire. La pochette le suggère : Jojo est un individu, qui quelque part – je me plais à imaginer la frontière nord du Mexique –, concocte des sandwichs et trimballe sa carriole sous les palmiers.

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OK / SHARDS (2014)


OK shards 150

OK is back ! Notre obsession pop revient avec Shards, album long format sorti chez Carton Records, après deux EP sortis respectivement en 2011 et en 2012. De retour donc, avec du neuf. OK change, évolue et propose aujourd’hui une nouvelle mouture : plus rock, franchement plus brut de décoffrage. Et surtout, surtout !, le banjo. On pourrait croire qu’en dehors de la séquence culte du film de John Boorman, Delivrance,  le banjo est et restera un instrument difficile à digérer. OK nous démontre l’inverse. Il suffit d’écouter « A Night To Switch On » ou « Turning On A Dime » – dont le clip fut d’ailleurs réalisé par nos services ! – pour s’en convaincre. Shards met un peu de piment dans sa recette, mais aussi dans dans vos molles journées. Si vous craquez sous la morosité, quoi de mieux que d’allumer sa chaîne hi-fi pour y glisser Shards, quoi de mieux que cette série de titres qui prennent aux tripes, invitent à l’égosillement. Vous vous surprendrez, poitrine gonflée, à chanter les refrains les uns après les autres.

Mais Shards, c’est aussi des pointes de douceurs. « Roads », reprise de l’énigmatique Nick Drake, bien plus énergique que l’originale, conserve pourtant la mélancolie qui caractérisait la musique du Britannique. De quoi équilibrer ce bel album qui mériterait de faire… un carton !

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NIGHT RIDERS / « SOMBRE DANSE » (2013)


NIGHT-RIDERS-SOMBRE-DANSE

C’est avec grand plaisir que nous avons vu Night Riders avec vous à la soirée Subjective Live de mars 2013 où ils nous avaient offert un set hypnotique et carré sous des lumières bleues acides, qui leur avaient bien sis. Sans artifice, efficace, complexe.

Night Riders, des machines partout, des claviers soigneusement disposés et agencés, une basse anguleuse et une voix, une voix, tantôt cristalline tantôt chaude, dans tous les cas possédée et envoutante.

Night Riders vous invite à les suivre dans leur Sombre Danse, dernière livraison qui préfigure leur premier LP Futur Noir à paraître en 2014, patience alors ! Nous en redemandons, nous sommes aux aguets car Night Riders distille ses flèches froides et racées avec l’assurance et le calme de ceux qui sont prêts à en découdre.

Night Riders expose depuis quelques temps son savoir-faire et nous offre avec Sombre danse, une plongée plus en avant dans leur trip blanc, où les beats s’entremêlent, dessinant un oscilloscope fluctuant, en recherche d’une constance, qu’il finira par trouver dans les paroles enamourées et suaves de Charlotte.

Par Fabman

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