Talking Heads : Fear of music (1979)


Fear of music

Cet album est génial. Je connaissais les Talking Heads depuis quelques années mais sans les avoir beaucoup écoutés. Je les découvre réellement depuis peu et cet album est celui qui a ma préférence. Avec Remain in Light.

Les rythmiques envoûtantes, la voix folle de David Byrne, les guitares, la production qui n’a pas pris une ride en 35 ans. J’irais danser sans réticence en boîte de nuit jusqu’à l’aurore si l’on y passait cet album.

« I Zimbra », « Cities »…

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SUPRÊME NTM / Suprême NTM (1998)


Supreme_NTM

Je devais avoir 8 ou 9 ans quand j’ai commencé à écouter NTM. Je me souvient plus pourquoi, mais on s’était retrouvé à la Fnac de St Lazarre avec mes parents, mon oncle et ma tante. Mon oncle avait acheté « Suprême NTM », et mes parents m’avaient offert « L’école du micro d’argent » de IAM. Et puis sur la route du retour (j’habitais à Nevers à cette époque, une petite ville de Bourgogne) mon oncle avait mis le CD et je me souviens d’une sacrée baffe dans la gueule… donc je lui ai taxé et j’ai écouté en boucle. J’aimais beaucoup l’aspect sombre des textes. Mes parents ont toujours plus ou moins bossé dans le social et sur le coup je touchais à une réalité que mes parents connaissaient bien, mais qui n’était pas palpable chez moi. Ça m’a beaucoup impressionné. Je reste un grand fan de NTM. En plus je suis né à St Denis, ça me rend fier…

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NICK DRAKE / Five Leaves Left (1969)


Five_Leaves_Left

Nick Drake, « Way to blue ».

Je l’ai écoutée à nouveau il y a quelques jours, la veille de mon anniversaire. J’allais avoir l’âge que n’aura pas dépassé Nick Drake. J’étais alors pétrifié en pensant à tout ce qu’il avait déjà écrit. Soudain mes chansons m’étaient devenues étrangères, je ne savais plus vraiment pourquoi je faisais de la ‘pop’ ni quelle direction j’avais envie de prendre.

Je voudrais n’écrire plus que des chansons comme celle-ci.

Ultime soirée de ma vingt-cinquième année.
« Day is Done ».
« Riverman ».
De ma guitare, les cordes s’étouffent et peinent à faire naître une mélodie.
Ai-je ce soir besoin d’écrire ? Ai-je besoin d’une autre chanson que « Way to blue » ?

J’ai découvert Nick Drake à travers son dernier et merveilleux album Pink Moon.
Il y chantait « Things behind the sun ».
Mes chansons se cachent derrière les siennes.

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QUEENS OF THE STONE AGE / Songs For The Deaf (2002)


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J’avais quelque chose comme 13 ans quand j’ai acheté cet album, sur les conseils de mon frère. Je commençais à réellement m’ouvrir à la musique en général mais j’étais quand même dans une période Manson, Korn, AC/DC, etc… Bref, cet album était très différent de ce que j’avais l’habitude d’écouter, il m’a fallu plusieurs écoutes avant de l’apprécier, puis carrément de lui vouer un culte. Je suis donc devenu fan des QOTSA, et par la suite j’ai découvert plein de trucs : les Eagles Of Death Metal, les Masters Of Reality, Kyuss, les Desert Sessions… Bref, je me suis intéressé à tout ce qui touchait de près ou de loin à ce que faisait Josh Homme. En parallèle de tout ça, je continuais de bosser la gratte sur une vieille « Chevy » que mon frère avait retapée pour moi. Josh Homme à donc évidemment été une énorme influence pour moi.

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KIDSAREDEAD / Partie II : Rock Sound


Après une interview basée sur une sélection de morceaux et une interview fleuve, nous cuisinons aujourd’hui Kidsaredead à la façon geek. Guitare, arrangements, prog et yatch rock au menu.

D’après ce que l’on a compris, ton truc c’est la guitare. Qui est ton guitare-héro? Peux-tu nous en dire un peu plus sur celui dont tu avais le poster au dessus de ton lit dans ta chambre d’ado ?

Tous les gens qui jouent mieux que moi sont mes guitare-héros ! Récemment j’ai vu Stéphane de Thousand et à la fin du concert, je me suis dit que j’aimerais savoir jouer comme lui. Ce serait un bon focus Subjective, d’ailleurs. A vrai dire,  je ne suis pas spécialement obsédé par les guitare-héros. Mais c’est vrai que quand je dois faire de la guitare dans une formation guitare/basse/batterie, je me pose des questions sur mes limites guitaristiques… Comme musicien rock récemment, j’ai particulièrement kiffé le jeu de Terry Adams au clavinet dans NRBQ.

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GRINDI MANBERG


Lumberton est une petite ville de Robeson County en Caroline du Nord, semblable à des milliers de petites villes américaines. Downtown, les distractions sont rares : les connaisseurs pourront éventuellement visiter la maison natale de l’actrice pornographique Carmen Hart, et les inconditionnels de l’American Football pousser jusqu’au domicile des parents de Vonta Leach, le fameux fullback des Baltimore Ravens. Aux alentours, les rapides de la Lumber River séduiront les adeptes du canoë, tandis que les passionnés d’ethnographie amérindienne se délecteront d’une promenade en territoire Lumbee dans les forêts avoisinantes. Mais pour le touriste standard, rien ne justifie un détour ou un séjour prolongé : la Lumberton réelle est une communauté résidentielle sans surprise, dont les attraits ordinaires sont vite épuisés.

La Lumberton rêvée par David Lynch est autrement plus mystérieuse. « She wore blue… ue… velvet, bluer than velvet was the night, softer than satin was the light… ». Rose rouge contre barrière blanche, sur fond de ciel bleu.  Un pompier sorti des playmobil agite la main en souriant, perché sur le marchepied de son camion. Des petits enfants traversent la rue en sautillant pendant qu’un retraité arrose son parterre de tulipes jaunes. Images radieuses de l’Amérique éternelle. Cartes postales d’insouciance. Soudain, le tuyau d’arrosage se coince dans un arbuste et la mécanique de l’autosuggestion se dérègle. Le retraité se tord de douleur. Il s’effondre en se tenant le côté de la tête. La caméra s’enfonce dans les herbes, dans la terre : entourée par la masse grouillante des décomposeurs, git une oreille déchiquetée. Dans les petites villes américaines comme Lumberton, le trompe-l’œil est un cache névrose ; il suffit de déplacer le miroir dans lequel la classe moyenne arrange son maquillage pour révéler les foyers de perversions, de violences et d’inquiétudes qui l’ont depuis longtemps infectée. Dorothy Vallens est le symbole de toutes les victimes cachées de l’American psycho. Le rôle est joué par Isabella Rossellini, la fille d’Ingrid Bergman. Ingrid Bergman… Grindi Manberg.

Fantasized Lumberton est le premier EP de Grindi Manberg. Un EP qu’apprécierait sûrement d’écouter Lynch et qui ne dénoterait pas dans la bande originale de son prochain film, à côté des mélodies Badalamentiennes de rigueur. Pour la description objective de son style « electro-new wave », consultez la presse spécialisée. On n’évoquera ici ni les « synthés entêtants » ni les « guitares saturées aux accents psychédéliques ». Ces resucées d’adjectifs qui lassent les lecteurs et les artistes ont fini par ne plus plaire qu’aux chroniqueurs eux-mêmes qui s’écoutent parler de la musique.

Tout commence par des coups frappés contre une porte. Deux coups brefs suivis d’une sorte de claquement plus long qui continueront pendant tout le morceau d’ouverture, « Nitrogenous Wind ». Quoi de plus inquiétant qu’un homme s’obstinant à frapper contre une porte qui ne s’ouvre pas ? Peut-être qu’il y a là une métaphore de la place occupée par la musique dans la vie de Romain Thominot : une cure, comme il dit. Qu’on soit clair, jamais la porte ne s’ouvrira. Mais l’instrumentation comme une trainée d’azote aux propriétés lévitantes permet à l’homme coincé derrière de se dédoubler, et d’échapper partiellement à l’attraction gravitationnelle de la norme. La voix fait le reste : en s’élevant, elle dévoile un décor ; et tous ceux qui s’agitent à l’intérieur sans avoir conscience d’être dans un théâtre ressemblent à des pantins étranges et absurdes.

Un autre morceau que j’aime bien : « Marine has the key ». Le dernier morceau de l’EP. Comme une réponse à l’énigme de la porte au début : on a retrouvé la clef mais elle est possédée par quelqu’un d’autre, qui ne la rendra pas. C’est la plainte d’un homme accablé par le sentiment de l’irrémédiable. Il faudrait l’écouter en lisant par exemple La chute de la Maison Usher, de Poe : « Pendant toute une journée d’automne, journée fuligineuse, sombre et muette, où les nuages pesaient lourds et bas dans le ciel, j’avais traversé seul et à cheval une étendue de pays singulièrement lugubre, et, enfin, comme les ombres du soir approchaient, je me trouvai en vue de la mélancolique Maison Usher ». On retrouve les mêmes paysages hantés par les souvenirs fêlés, la fatalité pour seule compagnie fiable du héros solitaire.

L’étrange texture musicale de Grindi Manberg, à double fond, à double face, donne envie d’y déposer des histoires. Un matin, la danseuse érotique Carmen Hart serait retrouvée noyée dans les eaux de la Lumber River. Les soupçons se porteraient sur son petit ami, le footballeur Vonta Leach, mais le détective en charge de l’enquête, connu pour ses méthodes peu orthodoxes, l’innocenterait après avoir pratiqué un vieux rituel des Indiens Lumbee. Un nommé Robeson lui apparaitrait en rêve… Robeson comme le County ? Ou plutôt Robertson… Bob ? Attendez, cette histoire existe : c’est Twin Peaks !

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KIDSAREDEAD / PARTIE I : Band From The Past


Après un jeu de ping-pong vidéo plutôt réussi où les harmonies vocales des Beach Boys avaient été comparées à un programme révolutionnaire, où l’usage excessif de la gamme pentatonique avait été questionné, et le mot « radio » répété, façon Buggles, Polnareff ou encore Hackamore Brick, Kidsaredead revient sur la genèse de son projet, sur sa contrée natale, ses nostalgies et son besoin de complexité.

Nous aimerions tordre le cou à la bienséance et avec indiscrétion te demander ton âge. Tu as déjà une longue carrière, tu sembles avoir démarré très jeune (ou alors il y a très longtemps). Pourtant, ta musique semble dégager une certaine candeur, une certaine naïveté. C’est l’effet premier disque personnel ? L’euphorie de livrer son propre travail au public ?

J’ai commencé le piano très jeune à l’âge de cinq ans. Et la guitare au collège pour draguer les filles. C’est une bonne motivation mais les résultats laissent à désirer. J’ai été au conservatoire jusque l’âge de quinze ans, ensuite j’étais obsédé par « désapprendre ce que j’avais appris », je crois que c’est une phrase que j’ai lu dans une interview de je-ne-sais-plus-qui dans les inrocks à l’époque. Aujourd’hui je suis au contraire en quête de plus de technicité dans mon jeu et je regrette un peu d’avoir renoncé trop tôt à une discipline de travail de l’instrument. Je voudrais être un guitar hero comme Yaya Herman Dune ou Stephen Malkmus. Mais bon, je me suis aussi égaré entre plusieurs instruments. Je suis content d’avoir plusieurs cordes à mon arc et de pouvoir changer de rôle dans un groupe.

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