MileStone
Quels sont vos parcours musicaux ?
Philippe (chant, guitare) : J’ai commencé petit. Je jouais sur le piano de mon père. Je me faisais engueuler parce que je faisais de la merde toute la journée ! À 12 ans j’ai commencé à faire de la guitare et à chanter faux, pour draguer les filles. Maintenant je chante un peu moins faux, et je drague toujours les filles (rires).
À 12 ans, je jouais avec des groupes au collège. J’écrivais des chansons pour des potes. On les jouait à la fête de fin d’année, dans des gymnases pourris, avec des jeans mal coupés et des tronches de boutonneux. On avait un joueur de clavier qui ne connaissait pas les notes, donc il fallait lui mettre des pastilles et des gommettes ! On lui mettait des gros sons de synthés… Il lui suffisait d’appuyer sur une touche pour que ça fasse un son énorme ! Et puis j’ai eu des groupes de reggae, aussi…
MileStone
Sur la scène d’un cabaret rouge, un crooner miaule dans un anglais maniaque. Au fond des cabarets de Hong Kong, vous savez, il y a toujours le batteur lascif. Qui tape les fûts, sèchement peut-être, sensuel toujours. Le guitariste est Berlinois, il ne s’est pas acclimaté, il regarde le Soleil se lever du mauvais côté, et de temps en temps il joue hors-partoche, comme on joue à Berlin dans les clubs. Petit larsen, le doigt sur la seizième case : ça déconne en fin de morceau.
Je présume que ce genre de musique, somptueuse pour dire le moins, se joue dans le silence. Qu’on respecte bien à Hache Ka. Leur culture des cabarets est différente de la nôtre. Dans la rue c’est le bordel, mais dans le bordel personne ne l’ouvre. Les prostituées sont discrètes, les gars restent zen, on écoute le crooner miauler. La fumée des cigarettes comme un soupir d’émotion. Une larme vaporisée.
CHRONIQUES : BINOCULARS PRESENTE
XTC / Skylarking (1986)
Ce sont mes Beatles à moi. Je n’aime pas trop les Beatles, mais XTC les ont super bien digéré. Il y a deux entités dans XTC : Colin Moulding et Andy Partridge. Sur ce disque là, il y a bizarrement un équilibre. D’habitude, Partridge mène la baraque, mais sur Skylarking, la moitié des morceaux est influencé par Moulding et l’autre par Partridge, ce qui donne un très beau disque.
par Yann Louineau
CHRONIQUES : BINOCULARS PRESENTE
THE LA’S / The La’s (1990)
Pendant que tout le monde se papouillait sur Nirvana, The La’s, ça a été une grosse claque. Dans toute cette vague grunge, tu avais ce groupe un peu sorti de nulle part avec un album complètement intemporel, super pop avec un chanteur à l’accent à couper au couteau. J’adore ce disque et d’ailleurs, il y a un débat dans le groupe au niveau de la production qui a été réalisée par Steve Lillywhite (Morrissey, U2, The Psychedelic Furs). David ne supporte pas cette production, alors que moi que je trouve que sans elle le disque n’existe plus. En plus, là-dessus, il y a « There She Goes » qui est probablement dans mon top 5 des meilleurs tubes.
par Yann Louineau
CHRONIQUES : BINOCULARS PRESENTE
THE CHAMELEONS
Un groupe complètement romantique. Ces mecs ont découvert le mode delay, qui donnait une masse de guitares bien avant My Bloody Valentine. Ce groupe était super romantique, presque adolescent. Je les écoute encore aujourd’hui avec beaucoup de plaisir. J’ai eu la chance de les voir en 2004 à La Locomotive à Paris. Les mecs avaient 50 balais, ils avaient mal vieillis, avec les pantalons de cuir et débardeurs, mais ça me tirait quand même une larme. C’est la bande son de mon adolescence. C’est ma Marseillaise à moi. Je suis tellement amoureux de ce groupe qu’il pourrait pisser dans une trompette, je trouverais ça fantastique.
par Yann Louineau
CHRONIQUES : BINOCULARS PRESENTE
ROBYN HITCHCOCK
Le musicien britannique. C’est un personnage. Il incarne le Dada anglais par excellence. Un pur génie. Dans Binoculars, on est tous en accord sur lui. Je n’ai pas grand-chose d’autres à dire à son sujet, tellement il est exceptionnel.
par Yann Louineau
CHRONIQUES : BINOCULARS PRESENTE
FUGAZI
C’est un groupe de Washington que j’ai écouté comme un cinglé — et que je continue à écouter, parce que leur musique n’a pas vieilli. Je les ai vus quinze fois sur scène. J’aime viscéralement. Grosse énergie. Groupe mythique. J’ai eu leurs albums en vinyls et je les ai écoutés jusqu’à l’usure.
par Yann Louineau
