(PLEASE) DON’T BLAME MEXICO : « The Behinders »


Images : Hedwige Dhénain
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(Please) Don’t Blame Mexico


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(Please) Don’t Blame Mexico


Maxime, tu étais déjà dans Subjective en Mai 2009, avec ton autre groupe, Toy Fight…

Maxime Chamoux : Ah, avec Toy Fight, c’était un de nos meilleurs souvenirs d’interview. Interview très bien préparée… Je te mets bien la pression, là. (rires)

Oh la la…

Maxime : L’album n’était pas encore sorti, c’était une des premières interview un peu conséquentes qu’on avait à faire, donc c’était un bon entraînement. Et puis on avait vraiment aimé, parce que c’était dense, comme interview. On parlait vraiment de choses intéressantes.

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(Please) Don’t Blame Mexico


Vous rentriez d’un lieu familier. Vous aviez encore votre cravate. Qu’est ce qui vous a pris, ce soir, de prendre un détour inconnu, de vous arrêter sur cette route déserte ? Est-ce la fatigue ou bien cette chanson des Smashing Pumpkins vissée dans votre tête, qui vous a fait entendre ces notes, étranges, festives ? Vous baissez la fenêtre. La folie mélodique des Smash est soudain prise dans les vapeurs d’octobre et d’opium. Vous croyez les voir, alanguis sur leurs citrouilles, oubliant de les pulvériser, ciselant leurs contours pendant des heures, au bord de leurs pupilles dilatées. Vous coupez le courant.

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En vous approchant, vous distinguez trois musiciens. Ils disent s’appeler (Please) Don’t Blame Mexico. S’affairant à les changer en carosse, ce sont des chansons qu’ils tiennent entre les mains. Vous les interrompez dans leur recherche minutieuse : ils ne savent plus s’ils ont passé des heures ou des années à dessiner leurs lignes d’arrangements. Ils ne connaissent plus que le temps de la musique.

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STEVE REICH


steve reich

C’est une musique qui m’a transporté à un niveau auquel je n’avais jamais accédé auparavant — et d’une manière totalement nouvelle, même si ça date de plus de trente ans. Steve Reich, si on ne connaît pas, c’est à écouter d’urgence pour s’en faire sa propre opinion. C’est une musique qui risque d’agacer un certain nombre de personnes, mais de séduire totalement les autres. On ne peut avoir que des avis très tranchés. D’après moi, tout est bon à prendre : aussi bien dans la technique que dans l’approche musicale, la production, l’émotion, ou même la personnalité de l’artiste. De la même manière qu’il existe un « système pop » (couplet/refrain/couplet/refrain), Steve Reich a inventé ses propres systèmes. Ca part toujours d’une boucle, qui s’étend et se déforme à l’infini. Donc c’est une musique qu’il faut prendre le temps d’écouter — dans le canapé, au coin de la cheminée — et se laisser porter. Il faut n’avoir rien d’autre à faire. Qu’écouter dans la discographie de Steve Reich ? Je dirais… tout ! Et en même temps, pour bien commencer (la première écoute pouvant être difficile), je conseillerais Eight Lines (1983) ou You Are (Variations) (2004) — une œuvre plus récente, qui reprend la « recette Steve Reich », condensée en un album assez court. Il y a également Tehillim (1981) et Music For 18 Musicians (1976), qui pour moi reste le meilleur album, le plus incroyable.

par Pol Desmurs

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AOKI TAKAMASA


aoki takamasa

Très peu de gens connaissent, alors que c’est pour moi un artiste incontournable. J’ai découvert Aoki Takamasa avec son deuxième album, qui s’appelait Silicom Two (2002). La première écoute n’a pas été transcendante pour moi, mais je me suis quand même dit : « tiens, j’attends de voir son prochain album ». J’ai vraiment pris ma claque en écoutant cet Indigo Rose (2002). Voilà de la musique que l’on n’arrive pas à dater. Et pour de la musique électronique, peut-être pas élitiste, mais véritablement expérimentale, c’est très rare. Souvent, la musique expérimentale sonne très vite « datée ». Mais cet album, huit ans après sa sortie, a toujours sa place parmi la musique électronique de notre culture. Aoki Takamasa est une espèce d’Aphex Twin plus léger, plus sensible. Avec dans cette musique, en plus, tout ce que peut évoquer le Japon dans l’esprit des gens. En tout cas, ça décrit le Japon tel que je le vois. Le temps est passé, et l’album Parabolica est sorti en 2006. Cette fois, on sent qu’Aoki a eu un gosse et que tout va mieux dans sa vie. Par rapport à ses premiers albums, c’est beaucoup plus dancefloor, avec une basse très binaire et un groove incomparable. Moi qui n’aime pas ce style, j’ai vraiment été séduit. C’est un artiste trop méconnu, à écouter — y compris pour ceux qui n’aiment pas la musique électronique : je pense qu’il y a quelque chose à en retirer.

par Pol Desmurs

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PAN AMERICAN / Quiet City (2004)


Pan American Quiet City

J’ai retrouvé le CD en déménageant la semaine dernière, je l’avais complètement oublié… Quiet City est le seul album que je connaisse de ce groupe. Il comporte un CD et un DVD. Sur le DVD, vous avez tout l’album agrémenté de vidéos superbes, qui ont un très beau grain (un peu ambiance Polaroïd, ou Super8) : on voit des scènes de vie, de longues évolutions… C’est à la fois abstrait et très imagé. Et c’est une musique pleine de couleurs. Absolument tous les titres de l’album sont sublimes. Là encore, il faut prendre le temps d’écouter. Tout est très calme, très lent dans l’évolution… mais d’une puissance incroyable. Le traitement sonore est très simple, minimaliste — un peu comme les vidéos qui accompagnent la musique, ce même côté « bande magnétique ». Une pseudo-musique électronique… en réalité, confectionnée avec des instruments, et peut-être quelques synthés, mais tu ne saurais pas trop définir, tu ne saurais pas trop dater. C’est ce que j’aime aussi dans un album : le pari du musicien est réussi quand tu n’arrives même pas à dater son oeuvre.

par Pol Desmurs


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