chronique



FUGAZI


fugazi

C’est un groupe de Washington que j’ai écouté comme un cinglé — et que je continue à écouter, parce que leur musique n’a pas vieilli. Je les ai vus quinze fois sur scène. J’aime viscéralement. Grosse énergie. Groupe mythique. J’ai eu leurs albums en vinyls et je les ai écoutés jusqu’à l’usure.

par Yann Louineau

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SONIC YOUTH / Washing Machine (1995)


sonic youth washing machine

C’est l’album qui m’a fait découvrir Sonic Youth, et très tard. Fin 90 – début 2000. J’avais écouté l’album quand j’avais 17-18 ans, et je n’avais pas compris. Je ne l’avais pas entendu. Ce n’est pas que j’avais détesté, mais j’étais resté indifférent. Et puis, un voisin de chambre de bonne quand je suis arrivé à Paris m’a filé le disque et ça a été la révélation. Il y a beaucoup d’éléments dans lesquels je me retrouve : dans l’arrière-plan sonore, au niveau des textures… Et il y a ce tube interplanétaire, « Little Trouble Girl ». C’est posé sur une mélodie quasi enfantine. Quand j’ai commencé à comprendre les paroles, j’ai trouvé ça très bizarre, limite glauque. Alors qu’avant je prenais la chanson au premier degré, je me suis finalement rendu compte qu’il y avait en fait un côté un peu malsain.

par David Krutten

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NEU! / Neu! ’75 (1975)


neu! neu! '75

En dehors de la production qui a un peu vieilli, mais qui participe au charme du disque, les morceaux sont juste géniaux. Il y a à peu près tout ce que j’aime dans la musique : le côté perpétuel, répétitif, une forme d’expansion de conscience. Tu as l’impression de voyager, façon psychédélique allemand.

par David Krutten

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MINNIE RIPERTON / Come To My Garden (1970)


minnie riperton come to my garden

C’est une invitation très sexuelle. Minnie Riperton était destinée à faire de l’opéra ; elle a une tessiture de cinq octaves, chose rare dans la musique. Au lieu de faire de l’opéra, elle s’est retrouvé choriste dans le label Chess Records, tout en étant secrétaire. Et il se trouve qu’elle a une voix absolument incroyable. Elle a commencé à jouer dans un groupe expérimental afro-américain qui n’avait aucun complexe à mélanger la musique de tous les genres, et qui s’appelait Rotary Connection. Elle a chanté pour ce groupe pendant deux-trois albums, puis elle a enregistré son premier album solo, Come to My Garden. Un album hors du temps.

par Thierry Chompré

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BED / New Lines (2005)


bed new lines

C’est le troisième album du groupe, qui a opéré un virage musical à 90 degrés. Il a peut-être été mal compris par les amateurs de Bed, parce que ce n’était pas la même musique qu’avant. C’était plus boisé, plus intimiste, plus acoustique. Avec cet album, il y a quelque chose de plus corporel, plus dansant, plus proche de Curtis Mayfield que de Nick Drake.

par Thierry Chompré

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STEELY DAN / Can’t Buy A Thrill (1972)


steely dan can't buy a thrill

Quand j’ai eu ce disque-là dans les mains, j’ai vu des putes alignées dans la rue avec une espèce de truc qui sort de la bouche… Je ne savais pas ce que c’était. J’ai posé ça sur la platine et quand « Do It Again » a commencé, j’étais complètement hypnotisé. Je ne savais pas comment ranger ce disque-là. Ça m’est rentré dans la tête et depuis ça n’en est jamais sorti. Dessus, il y a des morceaux incroyables, comme « Midnight Cruiser ». Je me croyais au volant d’une vielle Chevrolet. C’est sorti en 1972, j’ai découvert dans les années 1980 et j’avais toujours un peu honte de le citer, parce que je jouais du rock’n’roll et on me disait : « ah ouais, mais Steely Dan, c’est un groupe de la côte ouest »… alors qu’ils sont new-yorkais. C’est vrai que cet album a un côté Crosby, Stills and Nash. Mais ce sont les seuls mecs qui ont réussi à faire de la pop avec des harmonies de jazz.

par Thierry Chompré

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SHUGGIE OTIS / Inspiration Information (1974)


shuggie otis inspiration information

C’est le fils de Johnnie Otis, un bluesman américain. En 1974, Shuggie Otis sortait Inspiration Information. Pour moi, c’est le genre de disque qui met tout le monde d’accord. Tu es chez toi, tu as ta belle-mère qui est là, tu as ton patron qui est là, tu poses Shuggie Otis sur la platine et tout le monde est d’accord. Il a été exhumé par David Byrne des Talking Heads, parce qu’à sa sortie, l’album n’a pas du tout marché. Ottis a fait d’autres disques avant et celui-là a été le gouffre financier de son label. Il a mis plus d’un an à l’enregistrer, il l’a fait seul, il joue de tous les instruments et c’est totalement inclassable. Habituellement on le classe dans la soul, mais ça va beaucoup plus loin que ça. Sans la réédition de David Byrne, je pense que c’est un album qui aurait été complètement enterré.

par Thierry Chompré

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