Motorifik


Motorifik par Aliosha

photos : Aliosha



MOTORIFIK


Idrisse Khelifi est de ces hommes qui ne veulent pas vieillir, qui ne peuvent se résoudre à laisser partir les choses sacrées du passé. Hanté par un rêve d’adolescent inassouvi, il quitte Paris pour un Manchester fantasmé et y rencontre Phil Kay, officiant dans Working For A Nuclear Free City. Ce dernier se révèle être pour le Français une Fée Clochette providentielle qui va lui ouvrir les portes du Pays Imaginaire.

A deux, ils s’enferment dans un studio d’enregistrement local et y collent des posters de leurs groupes préférés, puis se mettent à bosser. Le fruit de leur collaboration, l’album Secret Things, s’apparente à la mix-tape idéale, de celles qu’on écoutait seul le soir, sous la couette tiède, dans un walkman-cassette aux tournant des années 80-90.

10 titres, ni plus ni moins, qui évoquent tour à tour un amour impossible dilué dans la pluie anglaise, une matinée de surf idéal sur une mer irlandaise pourvoyeuse de mythe, une vieille amitié toujours vivace.

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À Manchester, perdu dans les rues identiques des vieux quartiers ouvriers, au milieu des ruines des filatures monstres, la trame est plus que jamais emmêlée. La piste s’efface au fur et à mesure qu’on la parcourt. L’autoreverse alimente sans fin la rêverie tandis-que le sommeil prend le dessus, ajoutant une couche de réverb’ supplémentaire.

Tout cela a-t-il jamais existé ? Est-ce du shoegaze ? de la cold-wave ?

Est-ce vraiment important ? Motorifik revendique ses influences et produit une musique actuelle, nostalgique et pourtant joyeuse, bienvenue en ce début de XXIe siècle gris.

par Thomas Darras



Han Han


Han han Comment évoquer l’érotisme sans se prendre les pieds dans les tentacules du Porn ? Comment dire «han han» sans provoquer le rire des enfants ?

C’est en cherchant les réponses à ces questions que des jeunes gens biens sous tous rapports se sont lancés dans la création d’un magazine en ligne, un «webzine» comme on disait au temps du 56k, justement baptisé Han Han.

Dans le lit où fut conçu cet enfant du désir, on retrouve en position univoque Charly Lazer, de feu S.E.I.K. (obsession mensuelle de Subjective en juillet 2009), de Bison Bisou et de Ô Superman ainsi que Carlo Amen, photographe graphiste polymorphe.

Parce que Charly est une vieille connaissance et parce que chez Subjective on revendique notre nature d’obsédés, on ne pouvait pas ne pas parler de cette petite gâterie qu’est Han Han. Une entorse à notre ligne éditoriale musicale ? A peine une torsion de téton dans un trip SM ! Car dans Han Han, la musique est souvent la voie royale vers l’extase.

Bimestriel (il faut savoir prendre son temps), Han Han propose dans chaque numéro interviews, chroniques, photos et vidéos, poèmes et playlists ; une sélection de tout ce qui a émoustillé les rédacteurs pendant deux mois. La volonté affirmée du magazine est de proposer un érotisme instinctif loin du porno de masse, propre à éveiller les bas instinct du lecteur sans tomber dans le crade.

La mise en page de chaque numéro, des petites fenêtres juxtaposées renvoyant chacune à un article, évoque une boîte de chocolats dans laquelle on pioche avec gourmandise.

Outre le fait que beaucoup d’articles sont consacrés à des musiciens, les soirées Apérotisme recentrent le projet protéiforme sur la musique. Organisées tous les mois au Rouge, un bar du Vieux-Lille, elles sont pensées comme un prolongement du magazine, mélangeant image et son en projetant photos et vidéos évocatrices sur les musiciens en transe.

Tapez «porn» dans le champ de recherche et Google vous trouvera 1 milliard 350 millions de pages en 0.15 secondes. Autant dire que Han han, par ses évocations légères et raffinées, est un plaisir rare et inattendu dans le culture CUL actuelle, rare, inattendu et jouissif comme un rêve érotique un mardi soir.

par Thomas Darras

hanhan.fr
Le prochain Apérotisme
aura lieu vendredi 8 février au Rouge (Vieux-Lille)



HELLO KURT / Spectres


 

 

– Hello Kurt. Comment ça va ?

– Hum. Et toi ?

– Content que tu demandes. Fantastique.

– Ah. Pourquoi ça ?

– Je pense que j’ai joui dans un spectre la nuit dernière. J’en transpire à l’évoquer.

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HARPAGES / Au Moment


Émotion visuelle dans laquelle tu respireras lentement l’essence de la quiétude, sur des laps de temps insondables. Ataraxie des sens dans un soupir de basse, tu te dissiperas en suspension moléculaire dans l’instant d’une harmonie.

Harpagès précède l’Objet, formation dont nous vous parlions récemment. Ce sont deux frères qui forment le groupe éponyme, actif depuis le début des 2000’s. Au Moment est disponible chez Structure Records.

Par Nicolas Fez



OK : « To Know » (clip)


Voici le premier clip du meilleur groupe non-googlisable du monde.
La chanson est extraite de l’EP Wet, que nous trouvons époustouflant.

Images : Benjamin Brun, assisté de Camille Durand-Rival.
Montage : Clémentine March, assistée de Guillaume Magne.
Chorégraphie : Katia Petrowick

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Lolito : premier album


On m’a dit « t’es pas obligé de la rédiger cette chronique », mais pour moi, être obligé c’est de finir mes choux de Bruxelles pour ne pas fâcher ma mère, de laver des voitures au salon de l’automobile car il y a de l’argent de poche à la clé ou de bien penser à fermer le gaz pour éviter de faire péter l’immeuble. Non, écrire sur un truc qui me plaît, je ne me sens pas obligé… C’est même gratifiant de penser qu’on compte sur moi pour louer les qualités (nombreuses) de ce disque de Lolito.

D’abord, j’ai pris « Bastrd » en pleine poire ! Ces voix haut perchées, cette basse solide, ces riffs de guitare chaloupés, cette batterie qui tricote le tout. « Hold Me Kiss Me » ou « Annette’s Skirt » prolongent ce plaisir instantané.

Lolito Premier album

Il y a une vraie énergie punk rock mêlée à des mélodies pop. Deux chansons un peu plus heavy se glissent dans le lot et le français trouve sa place sur un titre qui ne doit rien à Patrick Coutin. Les chansons sont pour la plupart courtes, directes et sans détour. Ça fourmille d’idées : des chœurs d’enfants énervés (à qui on aurait refusé une glace par exemple), des mises en place originales (je pense à la chanson « Les Filles Et Les Gars »), des breaks inattendus (sur le titre « Lolito » notamment).

Les arrangements sont peu nombreux, on reste sur le combo classique basse / batterie / guitare, ce qui donne une sonorité sèche et nerveuse qui sied à merveille. L’ajout de clavier sur certains morceaux apporte de la légèreté mais c’est souvent pour mieux relancer la sauce ! La musique de Lolito est empreinte de nostalgie, elle nous renvoie parfois quelques années en arrière, au temps où on avait encore les cheveux longs…

Un coup de pied au cul peut-il être salutaire pour avancer ? Peut-être… En tout cas la musique de Lolito fout une petite claque et donne envie de se bouger : à voir absolument en concert !

par Antonin Ollivier

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