Pilöt kidz @ Point Ephémère, Paris (08.06.2013)


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C’est parti pour un vol chahuté dans cet avion bondé que pilotent les kidz ! On décolle, les turboréacteurs s’énervent, ça tangue sévère. Il fait chaud, ils se dévêtent, on s’hydrate et on agite pattes et têtes au gré des turbulences électriques ! La délicieuse voix de l’hôtesse nous guide ! Ici, pas de sécurité, on bat de l’aile et se laisse porter ! Où va-t-on ? Le sunshine ! Mais, point éphémère : atterrissage forcé et forcément frustrant, entre-deux-tours sans rappel ! On aurait aimé s’envoler ainsi toute la nuit ! Keep me inside !!!!

photos : Marguerite de Vdn.



MILES DAVIS / Kind Of Blue (1959)


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Inutile d’écouter le morceau suivant si la température baisse, si le vertige ne vous a pas encore fait trébucher dans les limbes, si vous pensez maîtriser l’espace qui vous entoure, ou encore pire, si vous n’êtes pas à ce point exténué, que vos obsessions vous dictent encore quoi faire. Il vous faut abandonner l’Homme, muer vers une personnalité que vous n’avez peut-être jamais connu, sans prétention, désapprendre, oublier et s’émerveiller.

Certains diraient, à juste titre, que ce monument d’album est le point influent de la musique dans la dernière moitié de siècle, tellement sa richesse, son bon sens, sa complexité et sa maitrise sont grandioses. D’autres, comme des rats, voudraient privatiser son écoute (cupides salopards avaricieux), pour concentrer le savoir et le pouvoir que renferment ces 45 minutes et 44 secondes de vertu. Enfin, à la limite, n’importe qui croirait, par vantardise, savoir expliquer, interpréter « So what ». Probablement inondé d’une connexion télépathique inédite avec le feeling du sextet, à la session précise de l’enregistrement, ce fameux 2 mars 1959 …

Finalement , ce que j’en dis : je vous conseille tout simplement de ne rien retenir de tout cela (et donc d’avoir lu ces lignes inutilement). Car oui, ce qui me fout les poils ne peux pas être dit, mais joué.

Par Louis Morati



WOLVES & MOONS / Brother


Prends un plaid, quelques fruits frais, un livre de John Fante ou d’Henry Miller et Brother, le dernier EP de Wolves et Moons. Monte sur ton vélo et pédale jusqu’à la prochaine forêt. Trouve un endroit à l’ombre où l’herbe et moelleuse et déguste le tout allongé avec une clope à la main.

Par Nicolas Fait

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BERT JANSCH


Bert+Jansch

L’idée de pouvoir un jour rencontrer le bonhomme, musicalement et humainement, m’a poussé davantage à pratiquer l’instrument qui pour lui a été dès son plus jeune âge un vieil ami.

Un sens de la mélodie hors du commun, des doigts puissants et une attitude décontractée. Une guitare ne pouvait que rêver de tomber entre ces mains avant qu’il ne la repose encore vibrante d’émotion. Rosemary Lane, 1971 un album de vie (« Bird Song »), de mésaventures (« Nobody’s Bar »), de rêves (« A Dream, A Dream, A Dream »), d’amour (« Tell me what is true love ? « ), toutes des chansons qui je sais me feront toujours la même impression.

Une simplicité qu’il faut rappeler en ces temps de « beats » acharnés. Traditionnel, folk, blues, la plupart du temps inclassable, voila du génie dont le monde aurait pu profiter, mais encore trop tard pour l’homme en question.

Par A. Richard

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RÊVE / Cosmic Belly


Subjective avait fait la connaissance de Julie Fossaert en 2011, quand nous avions rencontré le groupe lillois Peru Peru, pour qui elle joue de la basse, du clavier et chante, entre autres. Elle sort aujourd’hui le premier EP de son projet solo, Rêve.

Cosmic Belly / Ventre Univers, est un titre-programme pour une musique résolument intimiste. En cinq titres, Julie Fossaert explore la dichotomie entre l’intérieur et l’extérieur du soi. Quand le monde réel, froid et sauvage, est passé au crible du sensible, il fait naître dans l’univers intérieur et apaisant une douce mélancolie, où animaux et éléments naturels sont les manifestations totémiques de courants psychiques sous-jacents.

Plus simplement, Cosmic Belly s’apprécie par une de ces tièdes soirées de printemps où on s’assoit dans son jardin, un thé vert à la main, pour oublier la journée qui prend fin.

Par Thomas Darras

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Wolves & Moons au Sentier des Halles


Wolves & Moons nous ont offert un concert intime et charmant, comme s’ils nous invitaient à un diner aux chandelles. Ils nous ont séduit par des douceurs folks, des compositions intenses et entreprenantes et évidemment par l’air de ne pas y toucher de Richard Allen… Ne jouant pas les vierges effarouchées nous nous sommes éperdument laissés prendre par ce tourbillon ravageur. Merci pour ces chandelles, elles tournent encore au-dessus de nos têtes.

Par Ed

Crédit photo : Sabine Swann Bouchoul



A.P Witomski / Blue Happiest


Les périodes bleues sont toujours très belles. Il y a bien sûr celle de Picasso, au début de sa carrière. Il y a celle de Godard, lorsque Pierrot le fou, incarné par Belmondo, se tartine la figure de peinture bleue. Il y a évidemment celle Kieslowski, avant qu’il ne passe au Blanc puis au Rouge, et bien sûr celle de Kechiche, avec son film et sa palme. Il y a les Blue Moods et le Kind of Blue de Miles Davis.

Georges Bataille écrit le Bleu du ciel, Romain Gary lance Morel, le héros des Racines du ciel , « se perdre complètement dans la poursuite du bleu ». Le bleu est beau.

Une couleur obsédante, surtout en monochrome, que l’on retrouve dans chacun des titres du dernier EP d’A.P Witomski. Plongez dans Blue Happiest, pour sortir du gris, en attendant les douceurs d’un été qui tarde à se montrer. Mais n’oubliez pas, au dessus des nuages, le ciel est toujours bleu.

Par Nicolas Fait

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