Midget! 26/06/13 @ Café Diskaire


Fidèlement réunis autour de leur nouvelle obsession, Midget!, les subjectivistes lillois n’en ont pas pour autant oublié leurs rutilants appareils photos numériques pour capturer un peu de l’ambiance de cette nuit dans leurs cartes SD haute vitesse.

Crédit photo : Rodrigue Bryselbout, Céline Garoscio.



CONNIE CONVERSE / How Sad, How Lovely (2009)


connie converse

Ces chansons à l’épure lo-fi où l’on n’entend jamais davantage qu’une seule guitare et une seule voix révèlent en creux une maîtrise et une force dignes des plus grands. « Empty Pocket Waltz » sonne comme du Carter Family réécrit par Gershwin, « The Playboy of the Western World » est une micro symphonie évoquant à la fois Chet Baker et Carson Mac Cullers, « Talking Like You » distille une sorte de désespoir tranquille et guilleret. Derrière la fausse naïveté des mots, une ironie teintée d’amertume fait écho à ce que l’on sait d’elle… Car Connie Converse, fatiguée des échecs et des tentatives avortées pour introduire une industrie musicale qui ne voulait pas d’elle, a décidé, en une journée d’août 1974 de disparaître pour construire une nouvelle vie, laissant derrière elle lettres et messages pour ses proches et une poignée de chansons sublimes pour l’éternité.

Par Claire

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Midget! au café diskaire


Hier soir fut tenue une soirée au café diskaire, petit bar où l’on peut acheter des disques, comme son nom l’indique. Quelle formule merveilleuse : une main pour le verre, l’autre pour fouiller dans les CD. La taille du lieu lui confère une ambiance intimiste qui sied parfaitement aux concerts acoustiques auxquels vous pouvez parfois assister. En l’occurrence, Sam Nolin avait organisé une soirée à laquelle Delphine Dora et Midget! allaient se joindre.

Midget!, vous savez, notre obsession du moment. Nous avons eu le privilège de les voir en concert. L’album Lumière d’En Bas mérite amplement d’être écouté en live, chaque chanson y prend une dimension concrète au travers du duo, transcendé par le souffle des mesures, animé par l’ambiance rêveuse des mélodies. Cet état d’âme m’a paru contagieux et pas une personne dans le public ne m’a semblé épargnée. Mais qui pourrait rester insensible à la douceur et à la force des compositions de Midget! ?

Il ne nous reste qu’à attendre impatiemment le prochain concert.

« Mais cet air, il va nous manquer
Le long des soirs, dans les cafés »

Par Nico Fait

Crédit photo : Rodrigue Bryselbout



CLUBE DA ESQUINA / Clube Da Esquina (1972)


Clube da Esquina

L’album Clube Da Esquina est paru en 1972 sous la double égide de Lô Borges et Milton Nascimento mais il est l’œuvre d’une sorte de collectif réunissant quelques valeurs montantes de la musique Brésilienne de l’époque…  S’y côtoient notamment le pianiste Wagner Tiso, le grand guitariste Nelson Angelo,  le parolier Fernando Brant… On a affaire ici à une sorte de monument  pop œcuménique,  brassant folk, rock anglo-saxon,  rythmes et chaloupes chipés au choro et à la samba, guitares psychédéliques héritées du tropicalisme, arrangements d’une musicalité irréprochable et mélodies éblouissantes.

Le plus étonnant étant que, bien loin de s’apparenter à une construction post-moderne qui fatigue les nerfs et le goût, Clube Da Esquina se trouve être un miracle d’équilibre et de souplesse, un radeau à la légèreté toute brésilienne, c’est-à-dire teintée d’une bonne couche de mélancolie buissonnière. Se déploient à nos oreilles ébahies une succession d’humeurs, de désirs, d’attentes, d’exaltations – trouées de lumière sur une mer particulièrement limpide et belle – , le tout révélant un filon inépuisable de couleurs tirées d’une palette jamais retrouvée depuis.

Par Mocke

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JIMMY GIUFFRE / Western Suite (1958)


jimmy giuffre western suite

Jimmy Giuffre était un clarinettiste texan issu d’un mouvement, le West Coast qui ne m’intéresse pas plus que cela mais vers la fin des années 50, il monte ce trio sans batterie avec  Bob Brookmeyer (trombone) et Jim Hall(guitare), expérimentant une sorte de Jazz de Chambre, concept à peu près inédit à l’époque si l’on exclut les tentatives d’Ahmad Jamal et d’Edmund Hall. Ce qui me fascine dans Western Suite est qu’il parvient avec très peu de moyens à recréer une sorte de Texas imaginaire et fantasmatique évoquant à la fois Aaron Copeland ou la musique Old Time sans jamais s’en approcher autrement que par suggestions, non–dits, échos, sifflements lointains. Comparable si l’on veut à l’orient esquissé par Duke Ellington dans Far East Suite. Dans les deux cas, on a affaire à une matière impalpable, moins réalité géographique qu’étoffe des rêves. Les arabesques et entrelacs tracés par les trois comparses sont autant de collines mélancoliques, de prairies à l’étoile, d’horizons déclinant et de chants d’oiseaux à la nuit tombante.

Par Mocke



Merry Melodies avec Hard Working Boss : 19 juin au Motel (Paris 11)


subjective merry melodies avec hard working boss au motel le 19 juin 2013

Le mois dernier, Jim Sheppard s’était résolu à annuler sa soirée Merry Melodies à cause d’une fâcheuse fracture du bras. Trente et un jours lui ont suffi à retrouver vigueur osseuse et agilité musculaire… mais aussi à boucler Bonjour Fucker, le premier album de Hard Working Boss, qui vient tout juste de sortir chez Microcultures.

Rendez-vous demain soir (mercredi 19 juin) au Motel, Paris 11. Vous y constaterez que Hard Working Boss possède tous les attributs du songwriter de génie. En particulier des chansons géniales.



Midget!


Midget

Ah Belgique, terre plate et verte, tu recèles d’une scène, de lieux, de groupes, d’initiatives, toutes aussi riches les uns les autres, que nous serons bien tentés d’envier. Tu es terre d’accueil aussi, pour Midget!, groupe parisien, désormais installé à Bruxelles-Capitale.Pas d’offense mon ami, car de là-bas, sans oublier de venir de visiter, ils t’attaquent, ils s’immiscent dans ton esprit et le parsèment de flèches fraiches et sincères.

Tu les reconnaitras, vite, tu verras, ne les crains pas, ne t’attache pas au mat. Ecoute. Ils te lancent leur appel. Un de ces appels que tu n’oublieras pas. Parce que tu auras le bonheur de redécouvrir la fonction repeat de ton lecteur. Parce que tu sentiras tes poils s’hérisser, parce que tu auras envie de faire l’amour, parce que tu partiras, loin, loin de chez toi. Ça ne se discute pas, c’est évident. Plonge-toi dans « Low water » et tu vas comprendre. Midget!, c’est riche, c’est dense, c’est troublant. Laisse toi emmener, laisse toi avoir, laisse toi aller. Midget!, c’est une alchimie physique, une belle rencontre que tu souhaiterais multiplier, à l’infini. Car, sans t’en rendre compte, tu n’as plus d’horizon.
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Ne sois pas inquiet, Midget! contrôle et te sortira à sa guise de ta douce torpeur. Une voix s’élancera, douce mais sure, puis une autre, grave et chaude et elles te guideront dans ton errance. Tu vois, tu es loin maintenant et tu n’as même pas pris le temps de te retourner. Ils ont gagné, ils t’ont bien eu. Une fois, que tu auras mis ta fierté maladroite de côté, tu seras auprès d’eux, tu seras avec nous. Désormais, tu es savant, mon ami. N’oublie pas, Midget! t’attend, ne résiste pas, ne sois pas stupide et fonce, tout droit.

Par Fabien Hellier

Crédit Photo : Julien Bourgeois

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