Midget! concocte une nouvelle merveille


Midget! prépare un nouvel album, successeur des Mailles. Filmés par le webzine Cargo en session live, Claire et Mocke nous révèlent un titre de leur prochain opus : « L’Occident ».

Crédits vidéo : Renaud de Foville



MIDGET !


Midget!, obsession SUBJECTIVE et focus du moment, répondent d’une voix à nos questions :

On sent chez Midget!, un univers très dense et une réelle invitation à le découvrir, où vous trouvez vous lors de l’écriture ? Vos chansons s’écrivent-elles face à la feuille ou face à la fenêtre ?

Les chansons s’écrivent (c’est bien d’ailleurs de le formuler sous cette forme réfléchie finalement elles s’écrivent plus qu’on les écrit peut-être)  et pour cette raison, il n’y a pas de lieu type, indéniablement plus de fenêtre que de feuille, plus de déambulation et d’errance que de point fixe. Elles s’écrivent aussi à deux, toujours, ce qui implique un va et vient, des revirements et des obstacles, des directions inattendues (pour nous). On essaie toujours de se surprendre l’un l’autre.


« plus de déambulation et d’errance que de point fixe »

Comment Midget! appréhende la production ? Quelle est sa place dans le processus de création ? 

C’est très important bien sûr, et cela varie énormément d’un morceau à l’autre. La plupart des morceaux s’écrivent à la guitare, mais nous avons rarement envie d’un objet fini guitare/voix, on essaie toujours d’entendre le morceau indépendamment de cette donnée fixe, la guitare peut tout à fait disparaître en cours de route, relayée par d’autres instruments. L’important c’est d’arriver à l’ambiance la plus proche possible de l’essence du morceau, et cela se fait souvent à tâtons, à coups d’idées saugrenues et d’essais provisoires qui parfois donnent la couleur qu’on recherchait. En même temps c’est compliqué parce que la plupart du temps on ne sait pas exactement ce qu’on recherche, il est rare qu’on se dise a priori, ce morceau doit sonner comme ça, il doit y avoir tel ou tel instrument, telle ou telle coloration. En général on les laisse vivre un peu, on les joue, on les triture, et puis on arrive quelque part.

Donnez-vous une place spécifique à vos chansons en français par rapport à celles en anglais ?

Pas particulièrement; l’histoire est un peu étrange, au départ on avait choisi l’anglais parce que je (claire) ne pensais pas pouvoir/savoir/vouloir chanter en français, et puis petit à petit cette envie s’est fait jour, de plus en plus fort, et finalement aujourd’hui, on a envie d’écrire en français et le prochain album sera probablement intégralement en français. Il a fallu tout ce cheminement pour moi, me débarrasser de cette pudeur qui me paralysait pour chanter dans ma propre langue, et une fois ce problème levé, je constate que c’est désormais plus proche de moi et qu’écrire en anglais est presque devenu artificiel … c’est un vrai changement qui s’est fait sur la durée mais de la manière la plus naturelle qui soit.

Pourquoi en France, dès qu’un groupe chante en anglais, il est interrogé sur le chanté en français ? 

Très bonne question, c’est un éternel débat, et quand on chante dans les deux langues c’est presque la première chose qu’on nous demande à chaque fois. J’imagine que certains ne comprennent pas qu’on chante dans une langue qui n’est pas la sienne, j’imagine que certains trouvent cela illégitime ou trop facile. Je ne sais pas trop qu’en penser, pour moi ça n’a aucune importance, l’important c’est la cohérence du propos, la façon dont l’artiste s’approprie une langue que ce soit la sienne ou non, qu’il la fasse sienne et qu’elle fasse sens en soi, pas au regard de critères linguistiques. Ce qui est énervant quand tu es français et que tu écris en anglais c’est que tu n’es jamais à l’abri qu’un anglophone te corrige ou te dise que ce n’est pas correct, ce n’est pas la façon dont on le dit en anglais etc … alors que si tu chantes dans ta propre langue, tu as le droit de la tordre et de la manier, personne ne te soupçonnera d’avoir fait une faute, ça laisse quand même plus de place à l’imagination et à la poésie …


« l’important c’est la cohérence du propos, la façon dont l’artiste s’approprie une langue »

Lorsqu’un groupe chante en français on a tendance à le comparer à de vieux artistes illustres. Comment vous positionnez-vous par rapport aux « illustres » ?

Alors là … on ne se positionne pas vraiment; j’ai l’impression que ce qu’on fait est très loin des classiques de la chanson française, qu’on n’écoute pas particulièrement d’ailleurs. ça n’a pas une place très importante dans notre construction musicale à l’un et à l’autre, et de manière générale on ne fait pas de musique en référence à des figures. Il y a des tonnes de gens qu’on aime et qui nous ont nourris, et qui d’une manière ou d’une autre doivent avoir leur place dans ce qu’on est et ce qui sort de nous, mais ce n’est jamais conscient.

On vous offre la possibilité de jouer où vous voulez, quel pourrait être votre lieu de concert idéal ?

Sur le bateau qui part des rives de l’Argentine et rejoint Montevideo.

Quels sont les artistes ou les groupes que vous vous mordez les doigts de n’avoir jamais vus ?

Thelonious Monk, Claude Debussy, Hank Williams.

Midget! doit faire la B.O d’un film, de quoi parlerait ce film, où l’action aurait-elle lieu ?

Il se passerait dans une ville lointaine ou inconnue surplombée par une énorme et maléfique cathédrale. Il y serait question de frêles épaules, de rangées d’algues, de mains d’enfants, d’oiseaux à bec noir, de bonhommes de neige. 

Auriez-vous un bon recueil de poésie à nous recommander pour la saison qui arrive ?

Paul Celan : La Rose de Personne. Valery Larbaud : A.O. Barnabooth. Philippe Soupault et André Breton : Les champs magnétiques.  Jérôme Rothenberg : Les techniciens du sacré (anthologie).
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Crédits photos : Julien Bourgeois

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MIDLAKE / The Trials of Van Occupanther (2006)


Midlake The Trials Of Van Occupanther

Midlake est un groupe américain que j’ai découvert en 2007. Pour moi, au niveau de la scène folk américaine, ils sont au-dessus du lot. Je les ai vus notamment en concert au Trabendo à l’époque. Ce qui m’a impressionné, c’est que la qualité d’interprétation en concert est telle que tu arrives à rentrer complètement dans leur musique, alors que ce n’est pas un groupe « scénique » d’un point de vue visuel. Ils ne font pas les zouaves sur scène ! Mais justement, pour rentrer dans leur musique, tu n’as pas besoin de les voir sauter partout sur scène (d’ailleurs, leur musique ne s’y prête pas tellement). Sur l’album qu’ils ont sorti en 2006, The Trials Of Van Occupanther, j’aime spécialement le morceau « Young Bride » : cette rythmique en décalage qui démarre sur un espèce de violon, cette prod qui sonne un peu chinoise… Ils utilisent vraiment un son très particulier sur ce morceau-là. Les harmonies vocales sont incroyables : je crois qu’ils chantent à cinq… Et les musiciens sont tous très, très forts techniquement.

par Ronan Queffeulou

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SUBJECTIVE présente ses obsessions / saison automne hiver


Il pleut, il fait froid, les vacances sont loin et la fin de la crise est pour 2025. Mais surtout, et le pire, c’est que votre webzine préféré Subjective ne poste plus des masses. Et ça, ça vous fout le moral à zéro. Et on vous comprend.

Mais qui dit temps dégueulasse dit reprise du travail. Et pour Subjective aussi, ça y est, c’est le retour à la normale ! Toute l’équipe s’est sorti les doigts-doigts du cul-cul et vous a concocté (en se lavant d’abord les mains) une programmation de derrière les fagots, que vous n’aurez pas d’autre choix que d’aimer (même si par principe chez Subjective on respecte les avis de chacun. Par principe).

Écoutez plutôt :

In the Canopy : quintette parisien, installé sur le rythme confortable d’un EP par an, et qui est défini par France Inter comme « Le groupe qui monte monte monte ». Il y a sans doute plus à en dire. Oui ! Dans le prochain focus de Subjective !

Night Riders : quatuor aux accents 80’s dont la voix éthérée et les rythmiques entêtantes incitent littéralement à la chevauchée nocturne. Cette description vous semble trop facile ? Un odieux raccourci ? Un catalogage hâtif ? Sans doute ! Seul un focus complet de Subjective pourra réparer cette injustice !

Thomas Subiranin : Who’s that guy whith a 70’s-porn stache ? Ce mec prépare dans l’ombre son premier chef-d’œuvre et pour sa sortie il se livre EN EXCLU à Subjective !  Rien que ça !

Légèreté mise à part, nous sommes vraiment très heureux de vous retrouver, bronzés, le poil luisant, les oreilles dressées, pour cette nouvelle saison Subjective.

Merci à vous de nous suivre, on vous promet du très bon, et des posts plus réguliers que jamais.

ENJOY !

Crédits photo In The Canopy : Paola Guigou



5 ans ! jeudi 26 septembre à l’International


Coïncidence : Subjective et l’International fêtent leurs 5 ans le même mois…

SUBJECTIVE LIVE ! // Igit + Hard Working Boss + DJ set Lil Vän & Zazou  -  International - 26 septembre 2013

« Celebrate ! », s’écrie Jim Sheppard, a.k.a HARD WORKING BOSS, qui a publié cette année Bonjour Fucker. Un premier album longuement mûri — géniale collection de pop songs minimalistes, soigneusement déglinguées, finement écrites, tout à la fois légères et précieuses.

hardworkingboss.bandcamp.com

En deuxième partie : une autre approche de la simplicité avec IGIT.
Formé à l’école de la rue, la voix cassée mille fois et une guitare restée des jours durant avec seulement trois cordes. Et pourtant, toujours le même enthousiasme. Igit reprend volontiers la phrase du regretté poète, « dans ce que l’on fait il faut y mettre un bout de sa chair » et il suffit de le regarder pour comprendre, l’œil droit fermé et le cœur ouvert à l’autre.

www.igitmusic.com

On terminera la soirée avec LIL VÄN & ZAZOU (Off The Hook, Paris) : ces deux DJ/producteurs de house à l’ancienne ont déjà joué, entre Barcelone, Paris et Berlin, avec des pointures telles que Todd Terje, Rory Philips, Aquarius Heaven, Jay Haze, Smash TV, Jens Bond, Kartell, Acid Washed et bien d’autres.

soundcloud.com/lille-van
soundcloud.com/loli-zazou

Gratuit !
questions ? réponses = nico@subjectivemusic.com



La rentrée avec Wolves & Moons


L’été est un moment particulier. Sa chaleur, ses pluies passagères, l’odeur du sable, la douceur de ses couleurs. C’est aussi un moment apprécié des dilettantes, qui, à l’ombre d’un arbre, oublient les affres qui parsèment le quotidien des trois autres saisons. L’emploi du temps devient une notion aux contours flous, le rasoir rouille, posé sur un coin du lavabo, le réveil n’a pas sonné depuis bien longtemps.

Tout cela a une fin. C’est généralement dans le premier quart de septembre qu’on se décide à reprendre le cours de sa vie. SUBJECTIVE a cette année pris une longue pause estivale. En voici la fin, nous reprenons du service. Nous pouvons d’ores et déjà vous annoncer que le prochain concert organisé par nos soins aura lieu à l‘International le 26 septembre, IGIT et Hard Working Boss s’y partageront l’affiche. Encore plus excitant, nous annoncerons très prochainement les groupes qui seront nos prochaines obsessions.
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D’ici là, essayons de garder en tête toutes les sensations agréables de l’été, qui n’est d’ailleurs pas tout à fait terminé. Pour cela, voici une vidéo de Wolves & Moons interprétant Away au beau milieu d’une forêt, de ses oiseaux qui gazouillent. Concoctée par Romain Al. et fonctionnant comme un pense bête, elle vous empêche littéralement d’oublier que les vacances ne sont pas si loin. Ajustez le volume sonore suffisamment fort pour que la scène traverse votre écran, vous entoure, et que le bruissement des feuilles des arbres vous paraisse palpable.
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Bonne rentrée
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L’équipe de SUBJECTIVE
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JULIAN CASABLANCAS / Phrazes For The Young (2009)


julian casablancas phrazes for the young

Un des meilleurs disques sortis en 2009. La production est vraiment très risquée. Le son est ultra compressé, on peine à distinguer les arrangements qui sont pourtant très riches ; et alors que je devrais être le premier à m’en plaindre j’ai fini par y prendre goût tellement le parti-pris est couillu. J’aime aussi beaucoup l’écriture de Julian Casablancas, il écrit un peu comme un rappeur, c’est bourré de punchlines, c’est hyper graphique. Au niveau des mélodies vocales il est aussi clairement au dessus du lot… Son chant est merveilleux, désinvolte et tendu à la fois. Je pense sincèrement qu’il est l’un des plus grands songwriters de sa génération. Il a tout, même sa timidité sur scène finit par jouer en sa faveur, visuellement c’est parfait. Les Strokes sont fondamentaux en tant que groupe mais je ne me fais aucun souci pour sa carrière solo. Les autres par contre…

par Johan D

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