XPLODING PLASTIX / Amateur Girlfriends Go Proskirt Agents (2001)


xploding

Embringué dans une soirée, je rencontre un gars et on discute jazz et electro. Il me sort un nom, Xploding Plastix. Complètement pouyave, j’ai la présence d’esprit de le noter sur mon bras. Évidement, le lendemain, je ne pouvais pas le rater. Je fais ma petite recherche et BAM , grosse claque : un truc electro teinté de jazz, de funk… Du groovy, de superbes arrangements, une prod de qualité, de belles mélodies… Sur le cul. Le plus surprenant, en fouillant un peu, je découvre que ces deux Norvégiens jouaient dans un groupe de black metal, Kvist, avec lequel ils ont juste sorti un album qui apparemment est reconnu comme une petite perle dans le milieu. J’étais abasourdi. Je vous propose d’écouter le premier album : Amateur Girlfriends Go Proskirt Agents.

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NOIR DÉSIR / OÙ VEUX-TU QU’JE R’GARDE (1986)


Noir Désir

C’est le premier album de Noir Désir. Il est produit par Theo Hakola en 1986. Un six titres aux influences anglo-saxones et à l’esthétique sonore très marquée par son époque. Le lyrisme de la musique et des textes donnent à Bertrand Cantat tout le charisme qui me fascinera pendant longtemps. Tout ce que j’aime dans le rock se trouve dans cet album. Une féminité assumée, mêlée à une certaine violence contenue créent le caractère sombre et orageux de cet album, le meilleur du groupe à mon avis.

Par Radio Elvis

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RADIO ELVIS


Notre chère Marguerite a invité Radio Elvis dans ses locaux pour une session photographique sobre et élégante, en tête à tête. Rien de plus qu’une telecaster, un livre, un vieil appareil photo. Épuré ; voyez-vous même.

Crédit photo : Marguerite Vdn

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CHARLES MINGUS / Pithecantropus Erectus (1956)


charlesmingus_pithecanthropuserectus

C’est le premier contrebassiste que j’ai écouté ; après ça j’ai compris que je ferais du jazz un jour ou l’autre. Mingus, c’est un sacré bonhomme, impressionnant par son charisme, ses colères, ses cigares — activiste contre le racisme. Un personnage majeur du jazz. Contrebassiste, pianiste, violoncelliste, il a écrit plus de trente albums, joué avec les plus grands. Son style est inclassable : influencé par le gospel, le blues, le bop, et adepte de l’improvisation collective. Tout cela donne des compositions très personnelles et atypiques. L’album qui m’a marqué, c’est Pithecantropus Erectus. On entends dans les compositions des moment de tension qui débouchent sur des moments d’apaisement… Les thèmes sont magnifiques, la cohésion entre les musiciens est forte et se manifeste par une vraie écoute mutuelle. Il y a dans cet album des moments d’improvisation totale qui laissent entrevoir les prémices du free jazz.

Par Yo.

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THEO HAKOLA


Theo Hakola

J’ai découvert Theo Hakola par hasard, un hasard programmé, car il était inévitable que je croise son dandysme nonchalant au fil de mes découvertes. J’écoutais alors Noir Désir intensément, les prêches quasi expérimentales de Nick Cave comme un rêve éveillé et venais de découvrir David Eugenes Edwards, l’homme au-dessus de la musique, le chanteur des grandes plaines.

Et puis il y a eu cette vidéo :

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OK / SHARDS (2014)


OK shards 150

OK is back ! Notre obsession pop revient avec Shards, album long format sorti chez Carton Records, après deux EP sortis respectivement en 2011 et en 2012. De retour donc, avec du neuf. OK change, évolue et propose aujourd’hui une nouvelle mouture : plus rock, franchement plus brut de décoffrage. Et surtout, surtout !, le banjo. On pourrait croire qu’en dehors de la séquence culte du film de John Boorman, Delivrance,  le banjo est et restera un instrument difficile à digérer. OK nous démontre l’inverse. Il suffit d’écouter « A Night To Switch On » ou « Turning On A Dime » – dont le clip fut d’ailleurs réalisé par nos services ! – pour s’en convaincre. Shards met un peu de piment dans sa recette, mais aussi dans dans vos molles journées. Si vous craquez sous la morosité, quoi de mieux que d’allumer sa chaîne hi-fi pour y glisser Shards, quoi de mieux que cette série de titres qui prennent aux tripes, invitent à l’égosillement. Vous vous surprendrez, poitrine gonflée, à chanter les refrains les uns après les autres.

Mais Shards, c’est aussi des pointes de douceurs. « Roads », reprise de l’énigmatique Nick Drake, bien plus énergique que l’originale, conserve pourtant la mélancolie qui caractérisait la musique du Britannique. De quoi équilibrer ce bel album qui mériterait de faire… un carton !

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RADIO ELVIS


Il est arrivé, avec sa marinière, sa guitare, ses lunettes, il a pris possession de la scène devant un public encore clairsemé, s’est présenté : «Bonjour, je suis Radio Elvis, bienvenue, j’espère que ce sera bien». Cette entrée en matière augurait une mise à mort par l’audience tant l’homme semble humble et hésitant. Il n’en fut rien.

Radio Elvis, c’est avant tout rêche, sec, énervé.  Il n’avait pas besoin de se défendre, pourtant il semblait avoir un «putain de truc à nous dire», parce sous ses (faux) airs du gars s’excusant presque d’être là, Radio Elvis est venu calmement pour en découdre.

Peut-être est-ce certaines de ses sources d’inspirations, la mer, la rudesse de ses paysages, les marins qui la labourent, qui le poussent à remuer son public. On se laisse un peu aller mais on imaginerait celui qui dans le brouhaha d’un bar à marins de la rade, aurait sa place à gagner, ses chansons à faire valoir, devant un public plus préoccupé de noyer la dureté et le romantisme du travail de la mer dans la dernière expérience alcoolisée de la place.

Attention, restons focus, ne partez pas chercher le dernier gueulard de banalités sur la rigueur des flots et la bonne grosse camaraderie du bord. Radio Elvis est inspiré, proche d’une réalité faite de questions nettement plus contemplatives et hautes que la complainte facile et sale. Il pourrait être le héraut de ces gens simples et embarqués, prisonniers d’une image d’Épinal qui leur colle cradement à la peau.

Les images sont belles, le voyage présent. Radio Elvis ne vous quitte pas des yeux lorsqu’il nous fait part de l’arrivée d’un peuple entier et hanté sur le continent, et vous emmène avec les variations et reprises de ses compositions dans sa traversée. On sent l’homme habité, celui qui est venu là pour proposer une expérience.

S’il y en a qui n’assument pas, qui se cachent derrière une production vocale éthérée et numérique, Radio Elvis a une voix qu’il met au premier plan, lui. La voix franche et rugueuse vous cherche et nous fait part de son message, de ses impressions marines, de sa quête d’une terre inconnue, de manière haute et claire. Sans emphase ni envolée, elle s’immisce et larde la première impression et l’attente primaire suscitée par son patronyme. 

Radio Elvis à l’instar de ses glorieux ainés porte haut les couleurs d’un rock en français, anguleux et inspiré.

Par Fabien Hellier

Crédit photo : Marguerite de Vdn


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