Violent Scaredy Cats


Aurélien : Avant Violent Scaredy Cats, j’avais un petit groupe… On a rencontré Richard, avec qui on a créé quelques compos. Il n’y avait pas vraiment d’objectif, pas de fil conducteur. On jouait un petit peu comme on avait envie de jouer. Jusqu’à ce qu’on rencontre Max, avec qui on a réussi à développer des compos dans un style mieux défini. On a (mal) enregistré quelques titres…

… que vous ne jouez plus aujourd’hui ?

Richard : Non, à part quelques-uns.

Aurélien : Ensuite on a rencontré Thomas, notre premier batteur. On a commencé à faire des concerts et on a enregistré l’EP qui est sorti le mois dernier, A Weapon in The Mind à Coventry en Angleterre, chez la famille de Richard. En juin dernier, notre batteur est parti, et Louis a pris sa place.

Louis : Il y en a un qui part et un autre qui arrive, tu vois, la vie est bien faite !

(rires)

Vous l’avez trouvé où, votre nouveau batteur ?

Aurélien : J’ai entendu dire que Louis pensait que j’étais un connard…

Louis : Totalement faux !

Aurélien : Je suis allé le voir, un peu éméché : « comment ça, je suis un connard !? » On s’est mis à discuter, on s’est rendu compte qu’on jouait chacun dans un groupe… et il est venu jouer avec nous. Si ça, c’est pas une belle rencontre ! Depuis l’arrivée de Louis, on s’est remis dans les rails pour continuer à avancer.

Richard : On avance sur une ligne très droite.

Le fameux fil conducteur que vous n’aviez pas jusqu’à l’arrivée de Maxime !

Maxime : Tout à fait !

Comment vous le définissez, le fil ?

Richard : Moi je trouve qu’il est violet.

Aurélien : On n’a pas d’influence unique. Tous les quatre, on n’écoute pas vraiment les mêmes choses, et on n’écoute pas tellement non plus le genre de musique que l’on fait ensemble. On s’influence juste les uns les autres et… on s’aime. Je fais mon coming out ! (rires) Je voulais dire : on aime jouer ensemble.

Vous vous voyez comme un groupe de rock ?

Aurélien : Non, j’ai horreur de coller des étiquettes sur les groupes. « Rock ambiancé musique indienne avec influences outre-atlantiques »… Non ! Ca ne sert à rien. On est juste nous. Violet.

Richard : C’est rock violet, quoi.

2010 a été une année catastrophique pour les ventes de musique à guitares…

Maxime : Et pourtant, la guitare est l’instrument qui se vend le mieux !

Louis : Peut-être est-ce parce que justement, tout le monde a une guitare : tout le monde sait ce que c’est, et les gens sont attirés par des trucs plus inhabituels…

On peut lire sur myspace que Violent Scaredy Cats cherche désormais à développer « un répertoire plus varié ». Qu’est-ce que vous avez en tête ?

Richard : Les chansons qui sont sur l’EP existent depuis un moment, on a voulu les enregistrer pour les fixer sur un support, mais elles sont minoritaires dans notre répertoire.

Aurélien : Dans nos nouvelles chansons, on essaie de faire un truc — peut-être pas »électro », mais sans doute plus proche de Foals, par exemple. Plus sombre.

Maxime : Moi je trouve justement que c’est moins sombre que ce qu’on faisait avant.

Louis : Oui, c’est plus coloré…

Aurélien : En tout cas, c’est mieux ! (rires) Achetez notre prochain EP !

Prenons la vidéo que vous avez choisi de mettre en avant sur myspace. J’imagine que vous l’avez choisie parce qu’elle montre un aspect du groupe que vous voulez montrer.

Claire (manager du groupe) : Oui, elle se situe vraiment sur la faille entre ce que faisait le groupe avant, et ce qu’il fait maintenant.

Absolument ! Il y a de longues plages instrumentales… C’est vers ça que vous cherchez à aller ?

Richard : Oui.

Maxime : En fait, on essaie de capter un public plus large.

Richard : Moi, j’aimerais bien voir des petits vieux qui dansent…

Maxime : Oui, avoir un public de connaisseurs, un public de musiciens, ce qui n’est pas tellement le cas pour le moment.

Pour l’instant, c’est plutôt jeune et festif ?

Maxime : Jeune, lycéen… Mais sans perdre ce public-là, on aimerait en gagner un autre.

Aurélien : Les jeunes sont très influençables. Ils viennent au concert et te disent après « c’est super, on s’est éclatés » sans avoir forcément écouté la musique… mais ils vont revenir. Tandis que les gens plus âgés te diront : « c’était bien, j’ai vu, mais je n’aurais pas le temps de venir la prochaine fois ». Ils sont plus exigeants. C’est beaucoup plus compliqué de capter un public plus vieux.

Donc c’est bien votre but : faire danser les petits vieux !

Aurélien : On va se reconvertir dans la guinguette !

Richard : Moi j’aimerais bien que tout le monde chante. J’ai envie d’entendre la voix tremblante des petits vieux.

Donc finalement, la musique de Violent Scaredy Cats aujourd’hui : plus ou moins sombre qu’avant ?

Richard : « Sombre », c’est un mot sombre quand même !

Maxime : On peut être moins sombre… et avoir plus de pêche. Il faut que ça bouge.

Vous n’écrivez pas de balades ?

Maxime : Si, Richard en a écrites.

Aurélien : D’ailleurs on a de petits showcases acoustiques qui sont prévus, donc on va beaucoup bosser les balades.

Vous n’avez jamais tellement bossé en acoustique ?

Aurélien : Non, pas tellement jusqu’à présent.

Souvent, ces sessions acoustiques sont en quelque sorte imposées aux groupes par des gens comme nous, qui veulent faire des vidéos… C’est une contrainte pour vous, de jouer en acoustique ?

Aurélien : Je vais te dire un truc. À la base, on est un groupe qui bouge. Ensuite, Richard est un très, très bon compositeur. Et je pense qu’il n’a rien à envier à des compositeurs très connus en acoustique. Donc non, je ne vois pas ça comme une contrainte. C’est un truc à exploiter, et il faut avoir le temps de l’exploiter. Il faut avoir la tête aux deux projets, électrique et acoustique.

Maxime : Ce sont des types de concerts très différents.

Vous avez déjà joué des concerts tout-acoustique ?

Maxime : Vous [Richard et Aurélien] oui. Je n’avais pas participé, et Louis n’était pas encore dans le groupe.

Richard : Ca s’était pas mal passé…

Vous m’avez dit tout à l’heure : « on fait une musique qu’on n’écouterait pas chez nous »…

Richard : Non, on ne peut pas aller jusqu’à dire ça.

Aurélien : Chez moi, je préfère écouter des morceaux un peu calmes, posés. Par contre, quand je suis sur scène avec mes potes, j’aime bien transpirer, envoyer quelque chose qui fasse bouger les gens : je veux que les gens bougent et me donnent quelque chose en retour…

En ce moment, à une heure de jouer un concert, vous vous sentez comment ?

Aurélien : Avant un concert, ça dépend toujours des circonstances : du lieu où on va jouer, du public, de la bière…

Donc en l’occurrence, jouer dans un bar, comme ce soir à Lille…

Aurélien : On essaie d’arrêter. Dans les villes où on n’est pas connus, on commence évidemment par jouer dans les bars. Mais dans les villes où on a déjà un public, on essaie de taper dans les clubs ou les salles un peu plus grandes.

À Amiens, vous avez fait votre trou…

Aurélien : Le public est réceptif. Il y a une grosse scène rock et une association, Amiens’ Burning, qui fait énormément tourner les groupes amiénois. Ca fonctionne très bien. Amiens, c’est bien.

Maxime : On a même un copain qui a écrit une chanson, « Amiens C’est Bien ».

Quels sont les arguments ?

Aurélien : La ville n’est pas trop grande, tout est facile d’accès, tu rencontres facilement des gens… Beaucoup de concerts, avec le Zénith qui vient d’ouvrir et La Lune Des Pirates.

Et Lille ?

Richard : À Lille, je trouve que ça sent mauvais dans la rue.

(rires)

Richard : Mais tous les gens qui viennent de Lille disent que Lille, c’est trop bien.

Tu les comprends ?

Richard : Non !

Aurélien : Franchement, au début, j’avais du mal à comprendre, c’était une ville que je n’aimais pas du tout. Mais à force de venir y jouer, j’ai appris à apprécier.

Maxime : À chaque fois qu’on vient jouer à Lille, il y a du monde. Et des groupes sympas avec lesquels on a sympathisé.

Aurélien : Maintenant, je pense qu’Amiens n’a rien à envier à Lille au niveau de la scène musicale.

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