The White Loose Woman


Pouvez-vous nous raconter la genèse d’un de vos morceaux ?

Nico : Ce serait peut-être bien qu’on parle du Gospel (« Halleluyeah ! »), parce qu’au départ, il ne plaisait pas tellement aux autres.

Sushi : Moi, je ne voulais pas au départ.

Math : Le Gospel, c’est un hymne à l’espoir.

Sushi : C’est Nico qui l’a composé.

Nico : Je voulais faire un truc un peu black, un peu soul. En même temps, je voulais quelque chose à la Suicide. J’ai fait un truc très basique avec une basse et un clavier.

WLW06_LD« Le Gospel, c’est un hymne à l’espoir »

Comment est-ce que ça t’est venu ?

Sushi : (Il réfléchit.) Tu sais, ça sort. Il ne faut pas foutre des mots sur ce qui s’est fait.

Nico : Je ne pouvais pas trop avoir d’idée non plus, parce que je ne savais pas comment Niko (Sushi) allait aborder le chant sur cette chanson. Il a fait un truc terrible dessus. Moi, je l’aurais chanté complètement différemment. Après l’avoir composé, j’ai posé ma voix dessus, pour qu’on alterne pendant le morceau. On fait une espèce de questions-réponses qui est sympa, et que d’ailleurs on aimerait bien développer à l’avenir. On n’a pas très souvent l’occasion de le faire, parce que ce n’est pas très évident pour moi de jouer et de chanter en même temps.

Yo : En général, on compose basse, batterie, clavier. Et après, le chant se rajoute dessus et ensuite la guitare. Après, on fait des essais, on arrange, on change un peu la structure.

Nico, comment est-ce qu’ils ont réagi après que tu leur as proposé ?

Nico : Quand je leur ai proposé, ils ont un peu halluciné. Ca les a fait un peu bloquer. J’avais mis des sons d’ordinateur très cheap, alors qu’on fait du rock et que personne n’écoute vraiment d’electro à la base. En fait, on s’est laissé influencer par les machines. On essaie de reproduire ce style dans notre jeu, d’être robotique. Bien sûr, ça prend un peu plus de vie une fois joué.

Yo : En fait, ça ne sonne pas « robot ».

Nico : Certains morceaux, si. Je me souviens qu’au début “Dirty Smell”, on jouait vraiment comme ça.

Comment est-ce que le morceau a évolué ?

Sushi : Je me suis prêté au jeu. Je leur fais confiance. Ce sont de bons zikos. Dans White Loose, je n’ai jamais vraiment kiffé ce qu’on me proposait à la base. Je travaille et je me force à apporter une démarche qui est la mienne.

Math : On a tous nos désirs. J’ai même envie de dire qu’on a tous des ego énormes. On a tous envie de mettre notre touche et au final, on se retrouve avec une chanson où il y a un peu de chacun de nous. Je sais que c’est ça qui m’avait vraiment frappé au début. Ce n’est vraiment pas identifiable. Ca crée quelque chose qui nous échappe et qu’on ne contrôle pas.

Sushi : Pour le Gospel, on avait tous cerné le côté « église ». Je ne sais pas si le public le voit comme ça, mais nous…

Nico : … c’est un peu comme un speech religieux…

Sushi : … Carrément. C’est vraiment comme ça que je l’ai vu. Avec ma voix de blanc, forcément. J’ai essayé de balancer un speech. Ca parle de la religion, ça parle de l’or… « Dieu n’est pas de l’or et l’or n’est pas ton Dieu ». Et ça parle aussi de tous ces gens qui ont utilisé la religion pour faire la guerre… qui ont balancé tous ces putains de discours, et qui ont réussi à convaincre les peuples de faire la guerre. C’est la voix qui dénonce : « Je t’ai entendu utiliser le nom de Dieu pour trouver une raison de tuer ». Voilà, c’est le Gospel.

Nico, au départ les paroles que tu as écrites…

Sushi : …c’est moi qui les ai écrites. J’écris tout. En fait, j’écris les textes et on se met d’accord avec Nico sur la manière d’interpréter la chose. Mais c’est du yaourt ! Math parle bien anglais, mais nous… On utilise l’anglais, parce que c’est très mélodique, et puis les mots ne sont pas toujours aussi importants que ça au final. C’est moins important que l’intention, que l’émotion.

Math : Ce morceau est plein de lumière. A écouter, c’est vraiment un truc… avant d’intégrer le groupe, c’est vraiment un morceau que j’écoutais en boucle. Tu marches dans la rue, tu le mets dans les oreilles et ça te donne envie de marcher.

Sushi : Il y a un peu d’espoir dans cette chanson. Moi, je suis un peu fâché avec la religion. En fait, il faut croire au message, pas au messager. Pour moi, la religion, ça a amené les gens à comprendre ce qui est bien et ce qui est mal. Que tu sois juif, chrétien, musulman, peu importe, on a tous le même discours. C’est exactement le même discours.

Math : Je ne suis pas d’accord. La religion te dicte comment vivre pour espérer un truc meilleur plus tard… qui est incertain.

Yo : On digresse un peu non ?

WLW20_TD« Je suis un peu fâché avec la religion »

Nico : Le Gospel est un morceau vraiment particulier. On ne peut pas en faire deux comme ça.

Sushi : Il est unique. Pour les autres morceaux, c’est très différent. Même au niveau des textes : c’est très léger, ça parle souvent de relations sexuelles. Ou de la façon dont tu ressens ces relations. Je pense un peu à la dernière chanson, « Change The Sheets ». C’est l’histoire d’un mec qui a couché avec une fille… Tu as l’odeur sur ta peau et tu as envie de t’en débarrasser. Et tu n’attends qu’une seule chose, c’est que cette personne se barre de ton pieu et franchisse la porte, que tu puisses te laver… « Dirty Smell », c’est pareil ! Il y a deux phrases : « Dirty smell from your pussy / Dirty smell on my body ». C’est moi qui écris les textes, donc forcément, ça vient peut-être de relations que j’ai eues. (rires)

Nico : En fait, on est tous hyper compatibles. On a tous des genres différents. Déjà, on n’écoute pas la même musique…

Math : On se rejoint sur certains trucs.

Nico : On est capable de tout jouer. On pourrait jouer du reggae demain. On a fait un morceau soul avec le Gospel, plus rock avec « Disaster” »…

Sushi : On a notre son, donc c’est vrai que peu importe ce qu’on fait, ça prend du sens.

Math : On peut prendre n’importe quel morceau et avec la voix de Niko (Sushi), ça rendra le truc unique. On a de la chance.

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