Revival Kensuke


Vous pouvez me présenter votre parcours musical ?

Clément Masson : Moi, j’ai commencé par la batterie. J’ai pris des cours de batterie avec un copain à Issy les Moulineaux. Et puis on a voulu former un groupe… Moi, j’étais moins bon batteur que mon pote, donc j’ai du trouver autre chose : j’ai arrêté la batterie, et j’ai fait du chant. On a commencé un groupe avec Hadrien qui s’appelle Sna-Fu, et dans lequel je chante (le groupe existe toujours). Je suis revenu à la batterie plus tard, parce que j’avais envie d’y retourner, de me remettre à faire du rythme. Et j’ai trouvé ça grâce à Revival Kensuke.

Il y a combien de temps ?

Clément : Ca fait quatre ans, environ.

Et avant la batterie, pas de musique ?

Clément : Non non, pas de musique. Enfin, j’ai fait de la flûte à l’école ! (rires) Mais non, je suis essentiellement un batteur… et un chanteur.

Pourquoi la batterie ?

Clément : Pour me défouler, pour faire le rythme…

Hadrien Enlart : Tu jouais du djumbe aussi…

Clément : Ouais, je jouais du djumbe, j’avais des dread locks… Un vrai djeuns quoi.

Une autre époque !

Clément : Tout à fait !

Tu avais déjà un rapport particulier à la musique avant de te mettre à la batterie ?

Clément : Disons que je me suis mis un peu tard à la musique. C’est-à-dire qu’en sixième, je me rappelle, j’écoutais les Spice Girls. C’est un de mes premiers CDs. Et puis dés qu’on a commencé avec Sna-Fu, c’était pour faire du metal, donc je me suis mis à écouter des trucs suédois, hyper obscurs… grindcore, tout ça. Et puis un peu de metal américain, parce qu’au début Sna-Fu était un groupe de metal, influencé par Deftones, System Of A Down… Mais on a vite oublié ça, parce qu’on voulait être un peu plus original que tous les groupes qui se montaient en classe de seconde, et qui voulaient seulement faire du pseudo-Deftones. On a tout de suite voulu faire quelque chose de plus intéressant.

Hadrien : Je valide ce que tu dis !

Et aujourd’hui, à part la musique, il y a quoi d’autre ?

Clément : Euh…

(rires)

Clément : Non, c’est la musique essentiellement. Déjà, étant donné qu’on travaille presque tous, entre le fait de composer, de trouver du temps pour répéter, pour progresser… ça ne nous laisse pas trop le temps d’avoir quinze mille hobbies.

Tu es graphiste, c’est ça ?

Clément : Oui, je travaille, je suis graphiste.

Olivier ?

Olivier Paschal : Moi, j’ai commencé la musique avec le jardin musical. J’avais 6 ans. J’ai commencé en formation classique avec de la flûte traversière. Je voulais faire du saxophone, mais j’étais trop minus. J’avais pas d’assez grands bras, donc on m’a fait faire de la flûte. J’étais un peu dégoûté au début. Mais j’en ai fait cinq ans. Parallèlement, je suivais des cours de solfège. Et comme pour tous les jeunes, le solfège m’était hyper pénible. Ensuite, je suis parti en pension, donc j’ai du arrêter le conservatoire… juste au moment où je pouvais commencé à jouer en orchestre ! Pour le coup, faire de la flûte traversière tout seul, en cours particulier, quand t’es au collège, c’est pas très cool, tu vois. Le truc cool, c’était la guitare. J’ai commencé à en faire… et aussi du piano, à côté. Mais mon instrument de prédilection, c’était la guitare, et ça l’est toujours.

Tu as appris en autodidacte ?

Olivier : J’ai joué un an tout seul, et ensuite je me suis dit : « j’ai envie de devenir hyper fort ». Donc j’ai fait un an au conservatoire. Et ça n’a pas du tout collé. Typiquement, mon épreuve de fin d’année en conservatoire, c’était de faire un duo avec un saxophone. On me donne la partoche… Et là, c’était un truc complètement barré et dissonant. (Il imite le duo) C’était sur-horrible ! Et puis surtout, il fallait respecter note pour note la partition, et je ne sais pas faire… Bref, ça n’était pas pour moi. Je me suis barré, et j’ai continué la guitare tout seul.

Et tu as joué en groupe ?

Olivier : Niveau groupe, c’est comme pour Clément, j’ai commencé avec de très bons amis de lycée. Du metal bien vénère ! On se marrait à fond, parce qu’on prenait tout ça plus ou moins au second degré. On s’amusait, mais on n’était pas du tout en cohérence avec le milieu musical qu’on était amené à fréquenter. Pendant les concerts, on s’amenait avec les petits polos, et derrière il y avait les gros deatheux, avec les cheveux longs, le maquillage…

Clément : En fait, tu te foutais de la gueule de ces mecs qui…

Olivier : Non, non, on se foutait pas de leur gueule ! C’est juste ce décalage qui était marrant, tu vois.

Clément : Parce que quand vous faisiez de la musique « on stage », je me souviens, vous étiez très sérieux, vous ne rigoliez pas du tout !

Olivier : Ah non, on se marrait pas du tout !

Clément : Les jambes bien écartées…

Olivier : Ah, on était à fond !

Et ta culture musicale, c’était le metal ?

Olivier : Forcément, j’ai eu une bonne phase metal… Et pareil, une bonne phase metal suédois, mais pas tout à fait la même chose que ce que disait Clément tout à l’heure. Moi, c’était du death metal suédois, ce qu’on qualifie de fusion, genre Opeth, Soilwork, The Haunted… Il y avait une tripotées de groupes comme ça. Sinon, pour le reste de ma culture musicale, j’ai commencé avec les CDs de jazz fusion de mon père. Ca, j’ai toujours écouté, et j’en écoute toujours. Et puis j’ai eu une bonne phase pop, George Michael, Michael Jackson, etc. Une phase rock, avec les Guns. Et puis, progressivement, hard rock et metal extrême… Ensuite j’ai complètement lâché le metal extrême et je suis revenu à des choses plus…

Clément : …matures ?

Olivier : Non, pas plus matures. Mais disons… moins saoûlantes.

Genre ?

Olivier : Genre maintenant, ce que j’écoute… Je suis très éparpillé, en fait ! Maintenant, c’est plus rock 90’s, genre Foo Fighters, Pearl Jam. Je reviens également pas mal à mes origines musicales, jazz fusion, plutôt acoustique.

Qu’as-tu fait après ton groupe de metal énervé ?

Olivier : En fait, je suis ingénieur du son, et j’aspire à être compositeur. Je travaille sur plusieurs projets qui me prennent plus ou moins de temps. Dernièrement j’ai travaillé pendant six mois sur un projet. Ca n’a rien à voir avec Revival, ça n’a rien à voir avec le metal extrême. C’est un projet qui mélange un peu hip hop, rock, folk, electro, même metal parfois… Je mélange un peu toutes mes cultures musicales…

Clément : Cest très étrange !

Olivier : Très étrange, ouais. Donc ça, c’est un groupe à part entière. Je me suis beaucoup investi dedans, avec d’autres amis… On va démarcher et voir ce que ça va donner.

Ca s’appelle… ?

Olivier : Dinosaurus Volcanosaurus Dawgz. On appelle ça « DVD ». C’est complètement barré… Mais à vocation pseudo-commerciale.

Pseudo-commerciale ?

Clément : Parce que c’est chanté en français…

Olivier : Chanté en français, avec des textes très communicatifs sur des sujets très simples — genre « je rêve d’avoir une fusée ». On a fait toute une chanson à-dessus, « je rêve d’avoir une fusée pour aller dans l’espace »… Ou bien une histoire d’amour foireuse, un collégien qui est amoureux d’une fille et qui se prend une bache à la cantine… Ce genre d’histoires.

Hadrien : C’est comique.

Olivier : Voilà, c’est comique et simple.

REVKEN06_LD« Je suis ingénieur du son, et j’aspire à être compositeur »

Hadrien ?

Hadrien : Bon, il faut pas que je dise trop de choses, sinon je vais piquer les réponses d’Hugo. Comme nous sommes frères, on a en commun la majorité de notre culture musicale. La manière dont on est entré dans la musique, c’est quand même lié à notre père. Il nous a vraiment baigné là-dedans. À quatre ans, dans la voiture pour partir en vacances, on écoutait AC/DC, Queen, des trucs comme ça. Et puis notre père est guitariste. T’entends ton père jouer de la guitare, inévitablement… Mais il ne nous faisait pas écouter que du rock ! On a eu la chance d’entendre pas mal de musique classique à la maison. Quand j’ai eu l’âge de tenir la grosse guitare acoustique que t’as vue tout à l’heure (cf. video), j’ai commencé à gratouiller dessus… mais comme ça, sans plus.

Hugo Enlart : Il nous avait acheté une petite guitare acoustique espagnole…

Hadrien : Ouais, on commençait à gratouiller un peu là-dessus. Mais le moment où j’ai vraiment commencé à jouer, c’est assez tard, quand mon père m’a offert une guitare électrique pour Noël. On a commencé Sna-Fu, et je savais pas jouer ! Juste, je venais d’avoir une guitare électrique, quoi.

Clément : C’était trop marrant !

Hadrien : J’ai pris trois mois de cours de guitare avec Cedric, qui a rejoint Sna-Fu plus tard. Et puis au bout de trois mois, je me suis dit : « allez, c’est bon, je veux commencer à jouer de la musique. » Mais je savais pas jouer ! Je savais même pas comment accorder une guitare. De toute façon, comme on a commencé avec un groupe de potes, un truc metal foireux… c’était pas une ambiance tendue, c’était ouvert d’esprit…

Clément : Mais on en voulait à fond !

Hadrien : Ouais, et puis c’était hyper innocent. On se marrait, on réfléchissait pas trop. Pour le plaisir, quoi.

Clément : Je voulais être une rock star, moi.

Hadrien : J’ai fini par dépasser le simple « j’fais d’la gratte », et j’ai appris à utiliser cet instrument de manière plus intelligente. Donc entre autres, je me suis un peu plus intéressé aux guitaristes de tous les groupes que j’aimais bien, j’ai commencé à trafiquer les sons, à découvrir des trucs… Ca n’est que très récemment (3, 4 ans) que je me suis mis à bosser davantage la gratte à travers les pédales d’effets. Je réfléchis à la texture du son, à des choses un peu plus innovantes… Parce que c’est vrai qu’avec Sna-Fu, on fait du rock’n’roll hardcore, c’était même du metal à nos débuts… des trucs pas forcément intéressants. Donc je suis allé vers une recherche plus artistique dans la musique…

REVKEN31_TD« Je voulais être une rock star, moi »

Niveau son, donc ?

Hadrien : Dans le son, ouais.

Clément : Et puis dans la compo, aussi !

Hadien : Et après, voilà, c’est venu dans la compo. Comme disait Clément, on s’est intéressé au hardcore suédois — davantage qu’au metal, je dirais au hardcore suédois. Olivier était plus dans le metal suédois, et Clément et moi, c’était plutôt le hardcore suédois qui nous a intéressés.

Pourquoi ?

Hadrien : Parce qur les suédois avaient des idées que les américains n’avaient pas ! Cette idée de faire des structures un peu nouvelles… Nous, on n’a jamais fait de couplet/refrain/couplet/refrain. Dans Revival Kensuke, on a essayé de faire des trucs un peu nouveaux. Dans le groupe, on écoute tout et n’importe quoi. Chacun échange, et on a pu découvrir aussi bien des groupes d’electro (que je n’écoutais pas du tout) que du classique. Raph (qui n’est pas là), m’a fait découvrir des trucs que je ne connaissais pas, des parties de piano mortelles… L’idée, c’est ça. J’essaie aujourd’hui d’avoir une culture musicale « ouverte ». J’écoute Rihanna et Justin Timberlake, parce qu’en terme de prod, je trouve que c’est très intéressant. À côté de ça, j’écoute des trucs hyper bourrin, complètement extrême, parce que ça apporte des idées.

Clément : Des trucs sans batterie !

Hadrien : Avec une batterie électronique, donc ça donne des trucs complètement fous, qu’un batteur ne pourrait pas jouer. Voilà, mes goûts vont d’un extrême, la pop FM, jusqu’au hardcore/madcore extrême. Et puis là, maintenant, je suis en train de m’ouvrir de plus en plus à la pop/folk…

Clément : …extrême ?

Hadrien : Extrême !

(rires)

Hadrien : Donc j’essaie de monter un projet pop/folk… Je suis en train de bosser sur des compos. Je chante, je fais de la gratte, et je suis en train de contacter deux-trois personnes, pour avoir un contrebassiste, une nana aux claviers, une nana pour chanter… Ce serait donc un troisième groupe pour moi : Sna-Fu, Revival Kensuke, et ça. Et puis il y a un autre projet, sur lequel on avait commencé à travailler avec Pash (Olivier). Puisqu’il est ingénieur du son, on avait commencé à bosser sur un truc un peu hip hop pour un groupe, c’était une pseudo commande. Finalement ça ne s’est pas fait, mais je me suis rendu compte que j’avais vraiment envie de pousser ce truc là, le côté hip hop, à la N.E.R.D. Je suis en train de maquetter. Revival et Sna-Fu, c’est quand même proche dans le sens où c’est du rock (même s’il y a quand même de grosses différences musicales). Les deux autres projets, c’est pour m’ouvrir à d’autres choses. En ce qui me concerne, j’ai pas envie d’être monotâche, de n’être que dans un groupe… Tu finis par tourner en rond. L’intérêt, c’est que le boulot de composition fait dans Revival se répercute dans Sna-Fu, par exemple, et inversement. Tout se complète.

Olivier : On essaie vraiment de créer dans d’autres styles musicaux… hip hop et autres. Ca te donne une autre approche…

Hadrien : Complètement, oui. C’est comme la culture générale, finalement, la culture musicale.

REVKEN01_LD« J’ai pas envie d’être monotâche, de n’être que dans un groupe »

Tu fais quoi à côté de la musique ?

Hadrien : J’ai eu un parcours scolaire un peu spécial. Je sors d’un non-Bac S, spé maths. Que je n’ai pas eu. Derrière j’ai fait une prépa artistique. Puis j’ai fait une deuxième année d’architecture d’intérieur et design… pour finalement atterrir en game design. Ca n’est pas du tout du dessin, pour le coup, mais vraiment de la création, de l’écriture de scénarios… Donc ça, c’est mon diplôme. Et à côté de ça, depuis que j’ai dix ans j’ai un ordi dans les mains, notamment grâce à mon père. Très tôt, j’ai fait de l’infographisme, j’ai commencé à faire des sites web. Ce qui fait qu’aujourd’hui, après une période en freelance, je suis devenu directeur artistique dans une boîte de prod qui s’appelle Lumini, qui bosse avec les plus grandes agences de pub. On fait de la 3D, du court et long métrage, du site web, du print… Enfin, on touche un peu à tout. Et mon diplôme de game designer est en train de prendre tout son sens, parce qu’on commence à travailler sur des vidéos interactives sur le net (entre autres pour des concerts), des BDs interactives, et puis des jeux.

À toi Hugo !

Hugo : Bon, l’introduction, je ne sais pas si je dois refaire la même, puisqu’on est frères Hadrien et moi. On a baigné dans la musique de la même manière. On a commencé à jouer sur la guitare de notre père, parce qu’il l’emmenait en vacances… Ensuite, pareil, notre père m’a acheté une guitare dans une brocante. C’était une vieille Ibanez. Hadrien prenait des cours avec Cedric, comme il l’a dit, et j’ai commencé les cours avec ce même gars. Moi, j’avais pas de groupe. On ne m’avait pas proposé de jouer dans Sna-Fu, et je n’avais pas forcément envie de faire ce genre de musique. En même temps, il devait y avoir le côté « mon frère a fait ça, je vais essayer de faire quelque chose de différent ». Forcément. Bien que ce soit mon grand frère ! Mais comme on habitait ensemble, qu’on jouait tous les deux de la guitare, il est arrivé un moment où on s’est retrouvé à jouer ensemble. Parfois il me demandait de jouer des choses pour Sna-Fu, parce que l’autre guitariste ne pouvait pas être là. Petit à petit, on a composé des choses ensemble, jusqu’à ce qu’un jour on se dise : « c’est pas mal ce qu’on fait, on pourrait essayer de monter un groupe. » On a commencé à faire des tests avec Clément, parce qu’on savait qu’il jouait de la batterie, qu’il était dispo…

Hadrien : … et qu’il était chaud.

Hugo : Et qu’il était chaud… Tu veux parler à ma place ?

(rires)

Hugo : On a fait deux, trois répètes, ça marchait bien. On a commencé à tester de nouveaux trucs. On était un peu en contact avec Raph — qui n’est pas là aujourd’hui — parce qu’il s’occupait de la lumière sur les concerts de Sna-Fu…

Hadrien : Il avait un groupe, aussi.

Hugo : Oui, et justement, ça l’intéressait de faire un peu autre chose. Parce que dans le groupe qu’il avait, c’est lui qui composait, tout tournait autour de lui. Il avait envie de changer, de ne pas être le noyau central… C’est un peu ce qu’on lui proposait dans Revival. Petit à petit, il s’est mis à prendre part à la composition, notamment parce que son autre groupe s’est arrêté. Ils ne faisaient pas de concerts, c’était plutôt un groupe de potes. Je fais une parenthèse, mais avec Revival, on a justement eu envie de faire quelque chose de différent : ça n’est pas vraiment un groupe de potes, mais un vrai groupe musiciens. On a envie de voir si on ne peut pas faire des choses, tester de nouvelles choses, apporter autre chose.

Hadrien : Chose.

Hugo : Chose.

REVKEN09_LD« Notre père m’a acheté une guitare dans une brocante »

Donc Revival Kensuke était ton premier groupe, Hugo ?

Hugo : C’est mon seul groupe. Donc je suis vachement investi dedans. C’est mon seul groupe et…

Hadrien (chuchottant) : « et je l’aime »

Hugo : Et j’aime ça.

Et tu n’as pas d’autres projets en tête pour le moment ?

Hugo : Non, j’ai d’autres projets en tête, mais c’est un peu compliqué… Quand tu veux monter un nouveau projet, les premières personnes avec qui tu cherches à le faire, c’est les gens que tu connais, tes potes, tout ça… Moi, j’ai très peu d’amis musiciens, ou alors ils sont vraiment dans d’autres délires. Certains aimeraient faire de la musique, mais ils n’ont vraiment aucune base musicale. J’ai un pote qui aimerait jouer de la basse, mais il n’en a pas, il n’en a jamais fait…

Olivier : Pour tout reprendre à zéro… il faut être patient !

Hugo : Quand on voit tout le chemin parcouru avec un groupe, et qu’on sait qu’il va falloir tout reprendre à zéro avec un autre… C’est vraiment du boulot. Après, j’ai cherché dans mon école — je suis étudiant en architecture. En allant à des soirées d’école, je me suis rendu compte qu’il y avait plus ou moins des groupes qui existaient, et j’ai cherché à faire quelquechose avec eux. Dans Revival Kensuke, je suis guitariste et bassiste, mais à côté de ça j’apprends la batterie, et ça m’intéresserait d’approfondir ça. Pourquoi pas devenir batteur dans un autre groupe ? J’ai un peu cherché, mais c’étaient des groupes qui n’apportaient pas grand-chose. Ca peut être marrant en terme d’expérience de jouer de la batterie dans un autre groupe, mais ils n’avaient pas de rigueur, ils ne répétaient pas vraiment et ils ne savaient pas vraiment ce qu’ils voulaient faire. Je n’avais pas envie d’arriver et de dire : « allez, on fait ça, ça, ça », parce que ça m’intéressait justement de ne pas être leader ou compositeur d’un groupe, mais d’être uniquement batteur. Donc, je suis en stand-by et je me consacre à Revival, et je n’ai pas trop à me plaindre, parce que ça se passe bien.

Plus jeune, qu’est-ce que tu écoutais ?

Hugo : Quand j’étais au collège, il y avait un peu ce côté « moi, mon groupe préféré c’est… ». On voit tous les collégiens et lycéens qui ont des noms sur leur sac. Moi, je n’en avais pas. Au-delà des groupes qu’on écoutait à la maison avec notre père, j’ai été pendant hyper longtemps fan d’Incubus, surtout l’époque Science. Même aujourd’hui, je reste fan, j’ai assisté au dernier concert au Zénith. Ca reste un gros groupe… bien américain, mais bien puissant. A côté de ça, j’ai écouté d’autres artistes qui tournent toujours autour du rock. Je suis assez vite devenu fan d’Avril Lavigne. Je peux le dire, j’ai les trois albums ! OK, c’est de la pop, OK, ça passe à la radio, mais je ne sais pas, il y a quelque chose dans la production, dans le son… Après, j’ai écouté Gwen Stephani, Justin Timberlake (ou même Britney Spears et Christina Aguilera) et quand ils passent à la radio, on te dit qu’ils sortent de Disney, mais s’ils sont mondialement connus, il y a bien une raison, quelque chose qui explique tout ça. Il suffit de regarder les live de Justin Timberlake. Ce sont vraiment des musiciens, pas juste des pions mis en avant de la scène.

Hadrien : C’est vrai pour Justin Timberlake. Parce que Britney Spears et Christina Aguilera, je sais pas…

Hugo : Finalement, j’écoute plein de styles différents, mais j’écoute à peu près tout le temps les trois mêmes groupes. Sur mon iPod, j’ai juste trois groupes, avec toute leur discographie. Aujourd’hui, c’est The Mars Volta, At the Drive-In, parce que c’est un peu lié, et Explosions in the Sky. Après, je tourne un peu plus pop rock, genre Patrick Watson, Denali.

REVKEN24_AJ« On voit tous les collégiens et lycéens qui ont des noms sur leur sac. Moi, je n’en avais pas »

Hadrien : Pour rebondir sur ce qu’a dit Hugo, les influences communes qu’on a et qui ont lancées le groupe, c’est vraiment At the Drive-In, The Mars Volta et Explosions in the Sky. On se retrouve complètement sur ces trois groupes.

Clément : Explosions in the Sky, c’est venu après …

Hadrien : J’avais déjà fait découvrir Mogwai à Hugo. Ce qu’on aimait bien dans The Mars Volta, Hugo et moi, c’était toutes les parties progressives, parce qu’on est fan aussi de Pink Floyd, Frank Zappa, Yes. At the Drive-In, c’était encore différent de ces groupes 70’s, parce qu’il y avait ce côté punk, un peu barré, avec cette guitare d’Omar qui partait un peu en couille. Même si on a connu Explosions après, dans l’idée, c’était déjà ce qu’on avait commencer à composer. Quand on a fait nos premières compos, je les ai faites écouter à un pote. Il était à fond dans le post-rock à une époque où je ne connaissais pas encore trop le style, à part Mogwai. Il m’a conseillé d’écouter tel et tel groupe, et je me suis rendu compte que Revival Kensuke commençait un peu à prendre cette direction, mais naturellement, sans avoir toute cette influence. Maintenant qu’on connaît Explosions In the Sky, oui, bien sûr, c’est indéniable qu’il y a une influence d’Explosions In the Sky.

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